Au mois de juin dernier était annoncée la Xbox Series S Carbon Black au prix de 350 euros, un modèle noir disposant d’un SSD de 1 To, contre seulement 512 Go pour le modèle blanc. Aujourd’hui, Chris Kujawski, concepteur principal chez Microsoft, livre quelques détails sur les difficultés rencontrées avec cette machine.
Une nouvelle couleur, mais pas de changement de design
C’est en effet au cours d’une interview menée par MobileSyrup que Chris Kujawski, a évoqué la nécessité de proposer cette console entrée de gamme dans un format permettant de stocker plus de jeux sur le SSD, sans pour autant avoir besoin de modifier le design de la Xbox Series S.
Les jeux modernes dépassent les 100 Go, ce qui peut rapidement saturer votre disque. Nous voulions que les fans ne s’inquiètent pas d’autre chose que de jouer [...] passer à un téraoctet de stockage sur la Series S était une chose vraiment naturelle et logique à faire
Pour marquer le coup, il était nécessaire de donner un « nouveau souffre » à ce modèle. L’équipe a donc pensé à proposer un coloris noir, reflétant ainsi la « performance » et un côté « un peu plus sérieux ».
Le noir a tendance à être un peu plus performant ; il donne l’impression d’être un peu plus sérieux.
Les imperfections laissées par l’injection plastique
Ce nouveau modèle a posé plus de problèmes de conception que la Xbox Series S d’origine, en raison de la tendance du plastique noir à laisser apparaître plus d’imperfections.
Nous avions en fait à peu près tous les types de problèmes esthétiques que l’on peut rencontrer sur une pièce en plastique.
On pourrait cependant penser naturellement que l’équipe s’est simplement aidée de l’expérience tirée de la conception de la Xbox Series X pour proposer la Xbox Series S noire, mais ce n’est en réalité pas si simple. Les concepteurs avaient en effet pris des mesures à l’époque, sachant que la console serait noire, ce qui n’est pas le cas de la Xbox Series S sortie en 2020.
MobileSyrup explique ainsi comment Microsoft parvient à cacher les défauts plastiques de la Xbox Series X.
Pour fabriquer la coque extérieure de la console, Microsoft utilise le moulage par injection, qui consiste à chauffer le plastique à une température plus élevée et à l’injecter dans un moule pour créer la forme. L’endroit où le plastique pénètre dans le moule s’appelle la « porte », et il laisse souvent des traces comme des décolorations ou des taches bizarres. Les concepteurs ont fait en sorte que le point d’entrée du Series X se situe à l’endroit où se trouve le bouton d’alimentation, ce qui signifie que tout problème sera résolu après coup, lors de l’ajout de l’orifice pour le bouton.
Pour la Xbox Series S, la porte se trouve en haut de la console, invisible en blanc, mais très visible en noir. L’équipe ne souhaitant pas changer le design de la console, mais simplement la couleur, ne pouvait donc pas modifier les outils, sinon le coût de production aurait été trop élevé.
Des lignes de soudure apparentes
La question de l’injection plastique n’a pas été le seul problème rencontré par Chris Kujawski. Elle a également dû faire face à des lignes de soudure qui ressemblaient à de minuscules fissures sur certaines pièces qui ressortaient brillantes au lieu d’être mates, en raison de la forme du moule et de la façon dont le plastique a été refroidi.
Finalement, l’équipe est parvenue à un bon résultat en réglant de nombreux paramètres, dont la température du plastique et de l’outil, ou encore le temps que passe une pièce dans l’outil.
Ce projet très facile, qui consistait simplement à noircir les choses, a donc mal tourné dès le départ. Cela a nécessité plus de travaux d’ingénierie et a coûté plus d’argent que d’habitude ou que ce que nous avions prévu au départ. Mais il n’y a eu aucune réaction négative, aucune plainte à ce sujet. Il était entendu que nous devions faire les choses correctement.
En plus de cela, les concepteurs pensaient initialement qu’il était nécessaire de noircir seulement 3 parties, mais finalement, ce sont pas moins de 13 pièces qui ont été retravaillées afin de correspondre à la nouvelle couleur. Il ne faut en effet pas oublier les petites pièces, comme les pieds en caoutchouc ou encore l’étiquette du produit à l’arrière.
Chris Kujawski a conclu avec une phrase résumant plutôt bien le projet.
Je pense que c’est le projet le plus simple et le plus compliqué sur lequel j’ai travaillé.