Test - Tennis World Tour

«Un steak dans le filet» , - 13 réaction(s)

Je pourrais reprendre au mot près l’introduction de notre test de AO International Tennis, car, en effet, depuis Top Spin 4, on attend toujours un bon jeu de tennis, d’autant plus que celui-ci n’est pas rétrocompatible. Il faudrait donc tenter de se contenter de ce Tennis World Tour proposé par Big Ben et Breakpoint Studio. Vraiment ?

Double faute

Il y a deux choses importantes dans un jeu de tennis, comme dans tout jeu de sport : la prise en main et l’aspect technique. Sans un solide gameplay, on ne s’amuse pas et sans des graphismes, des animations et une ambiance sonore de qualité, on est difficilement immergé dans l’action. Pas de bol, Tennis World Tour se prend les pieds dans le tapis sur les deux points. Avec quelques mois de travail supplémentaires, la proposition aurait pu être bien plus solide car il ne manque pas de bonnes idées et d’une base correcte.

Quand t’es heureuse de gagner ton set

La meilleure de ces bonnes idées, c’est le mode carrière. Après avoir créé son joueur selon son aspect physique et ses caractéristiques techniques, on est amené à gérer son planning mois par mois entre matchs d’exhibition ou caritatifs, entraînements, tournois (non officiels) ou repos et diverses activités remontant la condition physique du joueur. Vouloir prendre l’avion à la moindre occasion pour aller disputer des matchs amoindrit la condition physique du joueur, le rendant moins véloce sur le terrain. Les entraînements, quant à eux, permettent de non seulement travailler son skill mais aussi de profiter de gains temporaires de performance sur les coups travaillés. En match, cela se traduit, par exemple, par “+5% de précision sur les revers”. Ce n’est d’ailleurs pas le seul moyen de bénéficier de caractéristiques améliorées puisque le joueur peut débloquer des cartes de compétences dont il peut s’équiper pour améliorer un jeu. Ces cartes peuvent gagner en niveau, tout comme l’entraîneur et l’agent qui proposent alors, respectivement, de meilleurs entraînements et contrats publicitaires. Ces derniers amènent des équipements dans la garde-robe du joueur dont des raquettes qui ont leurs propres caractéristiques techniques. Tout est très complet et on enchaîne sans déplaisir les mois et années. Seul bémol, les tournois proposés ont des niveaux de difficulté et, au début, on a peu de choix en plus d’une difficulté trop faible. Le chemin est long pour se faire un nom au classement ATP.

C’est Monfils, ma bataille

Pad en main, les choses sont moins encourageantes. Le jeu propose les différents coups classiques que l’on contrôle avec un bouton et le stick pour appliquer la direction que l’on souhaite. Si on laisse appuyé sur le bouton, on charge le coup pour lui donner plus de puissance. Chargé ou non, il doit être effectué au bon moment sur le rebond pour être optimal et le plus précis possible. Classique donc. Petite subtilité, il y a une touche pour courir si on souhaite rattraper des balles très lointaines. Le service, lui, est plutôt compliqué à prendre en main au point de le rendre vraiment rageant. Après plusieurs sessions d’entraînement, il était toujours aussi difficile de doser la puissance et la précision du coup pour placer des aces de folie. C’est même le seul moment du jeu où les fautes sont possibles puisque le reste du temps elles sont assez rares, ce qui est un autre problème lié à l’IA qui empêche de faire un coup souhaité si elle estime qu’il est impossible. Tout cela est bien assez handicapant pour être pointé du doigt en fronçant les sourcils. Là où le bât blesse encore plus, c’est au niveau des animations et la gestion de l’endurance. Le joueur est censé être moins performant au fur-et-à-mesure du match puisqu’il se fatigue. Ici, cet état est traduit par une barre bleue sous le joueur avant chaque frappe. Seulement, sa gestion est très particulière et les effets ne se ressentent pas vraiment. C’est bien simple, après 3 échanges de balles chargées sans même courir, la jauge est déjà diminuée de moitié. On se retrouve alors avec aucune force pour tout le match restant, du moins théoriquement puisque indiquer l’endurance, c’est bien, mais que cela influe réellement le jeu, ça serait mieux. Car là, même fatigué, on arrive encore à enchaîner les coups chargés sans souci et courir encore un peu. Le système est vraiment pété mais il l’est moins que les animations qui trompent le joueur. Lorsqu’une balle est très loin, le joueur arrive à la rattraper comme par magie et cela pour deux raisons : on touche parfois la balle même à 30 cm de la raquette et le joueur se téléporte violemment vers la balle. Ce qui nous amène donc à parler de la partie technique du titre.

Restriction budgétaire

Croyez le ou non, mais il est encore possible d’avoir la balle

Vous aimez les Sims ? Si oui, tant mieux, vous serez content de retrouver des joueurs qui semblent tout droit sortis du jeu de Maxis. Si non, difficile de faire avec ces personnages à l’aspect très plastique, modélisés grossièrement et animés de manière très hachée. Les mouvements s’enchaînent mal les uns entre les autres, ce qui provoque des moments surprenants où le joueur rattrape une balle semblant hors de portée en faisant des volte-face improbables. Le sentiment qui se dégage de tout cela est un manque de maîtrise de son avatar des plus désagréables et dommageables. Si on ajoute à cela des détails que l’on est en droit d’attendre à notre époque et qui sont totalement absents comme de la transpiration sur nos joueurs, des vêtements qui bougent naturellement ou des traces de pas sur la terre battue, on a de quoi être déçu. Le jeu est même carrément moins beau qu’un Top Spin des débuts. Le manque d’ambiance sur les courts est aussi problématique puisque le public est léthargique, les effets sonores très discrets et il ne faut pas compter sur les arbitres pour mettre l’intonation lors des fautes. Les commentaires de Guy Forget ne sauvent pas non plus l’affaire tant ils sont répétitifs et sans panache en plus d’être parfois très cons car sortant aux mauvais moments.

Le gazon pète bien les yeux

Pour le bling-bling, Tennis World Tour peut compter sur son casting. Enfin, si on aime le tennis féminin, on risque de faire salement la tronche puisque ce sont majoritairement des hommes qui sont présents. Les tournois en mode carrière avec une nana en deviennent vites redondants à croiser toujours les mêmes joueuses. Si Monfils, Federer et quelques autres grands noms répondent présents, il y a tout de même des absents comme Nadal ou Djokovic qui étonnent. Les terrains proposés en terre battue, gazon et intérieur sont suffisants pour éviter l’ennui mais ils ne sont pas officiels. On sent bien que le budget du jeu était trop limité.

À l’heure où le test est rédigé, la partie online du jeu n’est pas encore déployée. Il faut donc se contenter de jouer en solitaire contre une IA en tournoi et match rapide. On espère que les développeurs apporteront quelques correctifs au jeu au moment de sortir un online aux petits oignons car si à cela s’ajoutent du lag et peu de modes en ligne, le jeu risque de finir dans les bacs d’occasion rapidement ou d’être totalement oublié.

Bilan

On a aimé :
  • Le mode tournoi
  • Quelques longs échanges qui sauvent les apparences
On n’a pas aimé :
  • Techniquement daté
  • Des approximations sur les animations
  • Les services
  • Le casting féminin
  • Aucune ambiance sonore
À 10 balles, et encore

Difficile de conseiller Tennis World Tour en l’état. La proposition de base est honnête mais le manque de moyens se ressent beaucoup trop à tous les niveaux. Aspect graphique plus que daté, ambiance sonore déprimante, animations pas très fines et mal enchaînées... le bilan est lourd et le mode tournoi bien pensé ne suffit pas à retenir l’attention très longtemps. Reste la grande inconnue qui dira si le jeu nécessite une seconde chance, à savoir le mode en ligne. Pour cela, il faudra déjà que le jeu ait trouvé son public et rien n’est moins sûr tant il est à fuir, même pour les fans de la raquette.

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Tennis World Tour

PEGI 0

Genre : Sport

Éditeur : BigBen Interactive

Développeur : Breakpoint

Date de sortie : 22/05/2018

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

13 reactions

corrs78

06 jui 2018 @ 17:33

Je rejoins Saurone, c’est à vomir. Sans moi !!! je vous invite à ne surtout pas l’acheter sauf si vous cautionnez les jeux en kits.

yapi51

07 jui 2018 @ 14:04

Moi j’aimerais qu’on me dise comment avec une politique pareil il compte améliorer le jeu ?? Le développement est fini il ramasse les pépettes et basta, pas de mise à jour (trop couteuses en développement), le jeu est en vente ils sont passés au suivant. Je me suis fait avoir une fois avec eux (avec wrc), pas deux.

lacrasse

22 jan 2020 @ 06:07

Eu avec les soldes et au final, c’est pas the jeu de tennis mais il est sympa touille, j’ai eu la version avec les dlc à 9,99...

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