Test - Titanfall

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Après avoir fondé le studio Infinity Ward, responsable de la très lucrative franchise Call of Duty, Vince Zampella et Jason West l’ont quitté en 2010 pour fonder Respawn Entertainment avec d’autres de leurs anciens collègues. Et quand les créateurs d’une des plus grosses et luxuriantes franchises de jeu vidéo de ces dix dernières années s’en vont pour créer un nouveau jeu, ça fait forcément du bruit. Après quelques déboires entre leurs anciens et nouveaux producteurs, le premier titre de Respawn Entertainment est enfin là, et c’est une exclusivité totale sur les plateformes Xbox et PC. Fer de lance de la Xbox One pour ce début d’année 2014, Titanfall est là pour marquer les esprits.

Une recette éprouvée qui fonctionne

Titans vs Titans, classe

Dès son annonce, Titanfall a été présenté comme un jeu next-gen qui envoie du lourd. A tel point que certains joueurs ignorent certainement aujourd’hui que le jeu sort également sur Xbox 360. Il faut avouer qu’obtenir une exclusivité comme celle-ci est plutôt bienvenue pour Microsoft qui a besoin d’un atout fort pour lancer sa nouvelle console. Jouable uniquement en multijoueur, le titre fait la part belle au jeu en ligne dans la droite lignée de ses prédécesseurs, et en profite pour démontrer que l’infrastructure réseau de Microsoft tient la route. Allons droit au but, on peut déjà confirmer que c’est réussi.

Titanfall n’y va pas par quatre chemins et reprend les mêmes bases qu’un Call of Duty, mais en y ajoutant de gros robots de 8 mètres appelés Titans. Oubliez tout de suite ce qui est appelé la “campagne”, elle n’est qu’un prétexte pour vous faire découvrir les cartes et se compose d’une suite de matchs identiques à ceux proposés dans le mode classique. Deux équipes de 6 joueurs s’affrontent alors sur les 15 cartes que propose le titre et dans 5 modes de jeu différents. Comme dans un Call of Duty aussi, le joueur obtient de l’expérience au fur et à mesure qu’il élimine des adversaires, points d’expériences qui s’affichent à l’écran et qui sont plus conséquents si l’effet est spectaculaire (ennemi tué en vol, écrasé, assassiné, vengeance, etc). Ces points permettent ensuite de monter son soldat de niveau, de débloquer de nouvelles armes, costumes, et autres atouts et capacités. C’est une recette identique à son aîné qui fonctionne toujours.

L’équilibre trouvé

La taille des Titans en impose

On retrouve également la recette de Call of Duty dans son gameplay si nerveux et léché, mais Respawn y a ajouté quelques nouveautés qui donnent un petit souffle d’air frais à un genre qui tournait clairement en rond. Ce qui frappe immédiatement, ce sont ces Titans. Ces grands robots que les joueurs peuvent se faire larguer sur la carte après un certain laps de temps pour y faire entrer son soldat qui devient le pilote de l’engin. Il existe trois classes de Titans que l’on peut personnaliser ensuite. L’Ogre est lourdement blindé, le Styder est rapide et l’Atlas est plutôt équilibré. Une chose est sûre, chacun d’eux se pilote avec une simplicité déconcertante. Oubliez les robots patauds, il faut imaginer un Titan comme étant un prolongement du soldat au sol, tout aussi agile, utile et efficace, mais plus puissant et résistant. Les Titans peuvent courir et du fait de leur taille, disposent d’une vue bien plus dégagée sur le champ de bataille que l’infanterie en contrebas. Et même si leur puissance de feu est bien supérieure, notamment grâce à leurs deux modes de tirs, ils ne sont pas pour autant invincibles. Et c’est là qu’on remarque tout le talent des créateurs, car même si les Titans sont bien plus puissants que les soldats, le jeu reste parfaitement équilibré.

Les troupes au sol disposent facilement de différents types de lance-roquettes, mais sont surtout très agiles, et peuvent par exemple utiliser des tyroliennes ou entrer dans les bâtiments qui le proposent. Chaque soldat dispose également d’un jet-pack qui lui permet de faire des sauts, de courir sur les murs puis de sauter de nouveau pour rapidement atteindre les toits des différentes cartes et se situer au-dessus des Titans en contrebas. Il est ainsi plus facile de sauter sur un Titan pour détruire sa cabine de pilotage et forcer l’éjection du pilote. Le pilote éjecté se retrouvera alors à la merci de quiconque lui tirera dessus pendant qu’il redescend à grande vitesse au sol. S’il ne meurt pas en vol, il pourra repartir à pied mener la bataille au côté de ses confrères et reprendre le combat.

Une progression immédiate et continue

Lui, il va avoir mal

Six joueurs composent une équipe, mais des bots (I.A.) viennent également épauler chacune d’elle. Contrairement à un Call of Duty, on passe donc moins son temps à réapparaitre et mourir et on se sent moins frustré. Pour autant, ces bots ne sont pas franchement les plus intelligents qu’il soit, pour ne pas dire qu’ils sont inefficaces, et on sent une réelle différence quand on rencontre un vrai joueur ou un bot. Il n’est pas rare de pouvoir tuer 3 ou 4 bots à la suite qui ne font rien de particulier pour se défendre et dont les tirs ne feront que vous égratigner. Il est également regrettable qu’ils ne soient pas davantage différenciés des vrais joueurs qui, eux, ne vous feront aucun cadeau par contre, bien au contraire ! Malgré tout, l’expérience obtenue en les éliminant permet d’obtenir tout de même un peu d’expérience (mais 5 fois moins qu’en éliminant un vrai joueur) et de débloquer de nouvelles armes et compétences.

Cette force de Titanfall dans la vitesse de progression devient aussi l’une de ses faiblesses

C’est là l’une des autres forces du jeu, c’est que l’on progresse très rapidement de niveau. On débloque rapidement et régulièrement de nouvelles armes, de nouvelles capacités et atouts. Les atouts se matérialisent par des cartes à jouer (et à débloquer) et si l’on n’a droit qu’à un seul d’entre eux au début du jeu, on débloque ensuite de nouveaux emplacements qui nous permettent d’en utiliser plusieurs par partie. Certains permettent de remplacer une arme, d’autres de gagner en vitesse, de doubler son expérience ou encore de se faire larguer un Titan plus rapidement. C’est la bonne idée qui permet de pimenter davantage les parties, mais à utiliser à bon escient puisqu’on ne peut les utiliser qu’une fois par partie et que si l’on utilise un atout et qu’on meurt tout de suite après, celui-ci est perdu et il faudra attendre une autre partie pour l’utiliser éventuellement.

Mais cette force de Titanfall dans la vitesse de progression devient aussi l’une de ses faiblesses. Il est possible de tout débloquer en une vingtaine d’heures et ce ne sont pas les modes de jeu trop classiques et peu nombreux qui viendront réellement enrichir le tout. Deathmatch, capture de territoire, capture de drapeau et dernier Titan en vie seront les seuls modes disponibles. Les habitués des jeux multijoueurs Halo seront aussi déçus par le peu d’options (aucune en fait) proposées pour les parties puisqu’on ne peut pas choisir sa carte, ni choisir son équipe, ni paramétrer quoi que ce soit dans les parties. Une fois le mode choisi, tout se fait automatiquement. Le joueur arrive sur l’un des niveaux sans pouvoir la refuser ni influencer sur quoi que ce soit. Il peut ainsi arriver qu’une partie soit déséquilibrée dans le nombre de joueurs de chaque côté. Respawn a assuré que des matchs privés seront proposés après la sortie du jeu et nous espérons que des options supplémentaires arriveront en même temps, et gratuitement.

Les soldats sont très agiles sur les murs

Si l’on continue dans les déceptions, on peut dire qu’en tant que jeu next-gen et symbole de ce début d’année sur Xbox One, il ne faut par contre pas trop en attendre Titanfall d’un point de vue technique. Le jeu est propre et tourne de façon bien fluide à 60 images par seconde, mais la patte « terne » d’un Call of Duty old-gen se fait tout de même ressentir. Les textures sont au mieux convenables et au pire peu détaillées, et aucun effet de lumière ne vient nous en mettre plein les yeux comme a pu le faire Battlefield 4. Par ailleurs, les cartes ne sont pas destructibles, y compris lorsqu’un robot lance une vague de roquette contre un petit muret ridicule en béton ou qu’une grenade explose près d’une poubelle avec une canette au sol. Rien ne bouge, tout est fixe. Du côté de sa réalisation technique, Titanfall nous offre donc à peine le minimum syndical et se permet même quelques ralentissements lorsque trop d’explosions ou de détails s’affichent à l’écran. Gageons que la suite saura tirer pleinement partie de la puissance des nouvelles machines !

Du côté des bons points, on peut par contre noter que les 15 cartes que comporte le titre (d’autres sont à venir en DLC payants) sont plutôt variées et bien pensées. Même si elles ne proposent pour la plupart que des environnements urbains, on peut dire que les développeurs ont bien équilibré les choses en mêlant à la fois des combats de rues escarpées propices aux attaques des soldats sur les Titans et des combats plus ouverts qui donnent davantage champ libre à ces derniers. Les cartes sont bien étudiées pour que les soldats disposent de nombreux accès pour atteindre rapidement les hauteurs et les points stratégiques pour se mettre ainsi au niveau des Titans. Et si aucune interaction n’est possible avec l’environnement, les quelques monstres volants qui passent au-dessus des soldats et autres géants qui se baladent dans le fond du décor viennent donner un peu plus de vie dans les niveaux. Mention spéciale également à la carte Lagon esthétiquement très agréable.

Bilan

On a aimé :
  • Fun immédiat et nervosité des combats
  • L’équilibre trouvé entre soldats et robots
  • Le système de cartes d’atouts jetables
  • Le level-design
  • Certaines cartes esthétiquement réussies (Lagon)
On n’a pas aimé :
  • Peu de modes de jeu et de contenu au final
  • On débloque trop vite beaucoup de choses, on en fait vite le tour
  • Aucun choix de carte ni de paramétrage des parties
  • Pas de gestion de clan, d’emblème ou autre
  • Techniquement pas au niveau attendu
Nerveux et équilibré

Respawn Entertainment a voulu reprendre ce qui faisait la force de ses prédécesseurs tout en y apportant quelques nouveautés. Titanfall réussit ainsi son pari en se différenciant légèrement d’un Call of Duty grâce à un astucieux équilibre dans les combats de soldats contre Titans. Le fun est immédiat et l’efficacité du système de progression nous pousse à jouer toujours plus. On regrettera par contre un manque de contenu et de consistance qui pourra desservir le jeu et lasser les joueurs à la longue, ainsi qu’une réalisation qui n’est pas vraiment à la hauteur d’une console de nouvelle génération. Pour autant, ça reste une vraie réussite qui saura combler les joueurs Xbox One en mal de sensations fortes et de jeu bien nerveux. On attend maintenant une suite plus fournie avec impatience !

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Titanfall

PEGI 18

Genre : FPS

Editeur : Electronic Arts

Développeur : Respawn Entertainment

Date de sortie : 13/03/2014

Date de sortie Xbox 360 : 11/04/2014

Prévu sur :

Xbox One, PC Windows

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29 reactions

SuperNael

16 mar 2014 @ 20:32

Je rajouterais en pts négatifs : Le Prix ! Car 70€ la version boite pour un jeu juste multi qui n’a pas plus de contenu qu’un call of,sa pique .

Raster

16 mar 2014 @ 20:37

C’est pas du tout la conclusion globale de la critique.

Oui elle est même très positive mais le constat « tout ça pour ça » que j’ai maintes fois lu et entendu n’est pas anodin ... Ce n’est pas la première fois qu’on assiste à ce genre d’effet sur des jeux.

@Skadrill

quand on considère ses amis comme la représentation de l’avis général des joueurs, c’est pas ce qu’il y a de plus objectif non plus.

Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dis ... Mes amis m’ont confirmé ce que je redoutais du jeu, certains tests aussi, sa monotonie et son classicisme ... Les DLC feront sûrement le reste à rattraper, ce qui est un peu dommage.

Je ne doute pas des qualités du jeu mais c’est trop bourrin pour moi, si je veux du bourrin j’ai BF4 avec la map Metro en conquête à 64 joueurs ;D ça me débecte ...

Mais ce n’est pas ce jeu qui me fera reprendre une console Cro$oft. TitanFall 2 peut-être ? ;) (Sans Kinect évidemment ^^)

diez979

16 mar 2014 @ 20:39

SKadriLL> C’est si dramatique que ça de n’être au courant maintenant qu’il n’y a pas de solo ? On est pas tous H24 devant son PC à suivre les news hein. J’extrapole pas besoin de me dire que tu ne passes pas 24H sur son PC. ;)

[-_muerte_-]

16 mar 2014 @ 20:39

Je suis aveugle ou je n’arrive pas a voir la note du TEST ?

Les manette elle sont ou ?

SKadriLL

16 mar 2014 @ 20:46

Il n’y a plus de notes depuis plusieurs semaines pour les tests. ;)

Il y a maintenant un avis général agrémenté de points positifs/négatifs.

Tomchoucrew

Rédaction

16 mar 2014 @ 20:46

SKadriLL et Raster : vous avez le droit de ne pas être d’accord hein. Certains ont des échos de leurs potes, d’autres trouvent que le jeu est très bien, mais âs besoin de se prendre la tête davantage, ça commence à être lourd. On a le droit de dire que le jeu ne nous convient pas ou d’avoir des amis qui trouvent que c’est pas assez bien. Et au contraire, on a aussi le droit d’être satisfait par le jeu.

@muerte : il n’y a plus de notes depuis longtemps : http://www.xboxygen.com/News/15277-Un-peu-de-changement-prochainement-sur-Xboxygen

SKadriLL

16 mar 2014 @ 20:54

Thomas : Je ne voies pas où on se prend la tête. Chacun son avis, chose que j’ai toujours défendu sur ce site. C’est le principe des commentaires sinon désactive-les.

Par contre, je me suis toujours placé contre ceux qui prétendent des choses sans le savoir ou qui sont là pour foutre la merde. Et force est de constater que ça se produit de plus en plus dans la partie des commentaires. ;)

jmabate

16 mar 2014 @ 20:57

un bon petit jeux ! mais pas du tout next gen :-/ ! multi joueur seulement :-(( bref sur le papier, « Destiny » est intouchable !

Raster

16 mar 2014 @ 21:03

Salut Tomchoucrew. Pas de prise de tête avec Skadrill et Diez979, on échange sans mépris. J’avoue avoir ouvert les commentaires un poil taquin ^^ mais cette formule est approuvée par de nombreux tests ...

TheBitMapBrother

16 mar 2014 @ 21:03

Je me retrouve dans ce que dit Rone. Il y a un côté jouissif dans ce jeu. Juste un exemple : quand on combat dans son titan et qu’on doit s’éjecter rapidement, on se trouve d’un coup bien petit et on veut sauver sa peau ! Et puis on a deux niveaux de jeu : le terrain pour les titans et les structures pour les pilotes. Ce jeu tombe pile poil dans le calendrier des sorties.