Cette immensité et cette ouverture permettent à Viking de déroger un peu aux règles du beat them all et de proposer un gameplay un peu plus subtil qu’il n’y parait. Il sera en effet suicidaire pour Skarin dans certains cas de foncer tête baissée vers les groupes de la légion. Le surnombre qu’il rencontrera lui sera fatal à coup sûr. Pour éviter ces confrontations, Skarin préfèrera une approche beaucoup plus lente. Cela nécessitera de la part du joueur de faire le tour des campements ennemis, y trouver le chemin le plus sûr, éliminer un à un les sentinelles postées sur les hauteurs et arriver à libérer sans qu’on le repère les vikings retenus captifs par la légion. Skarin est un solitaire mais aussi un meneur d’homme, et ces hommes prisonniers de la légion il en a besoin pour mener sa guerre.
Allons demander là bas, il y a du monde
Afin de libérer les trois îles Skarin devra mener à bien plusieurs quêtes, reconquérir des endroits stratégiques et libérer suffisamment de captifs afin d’accroître son armée et mener le gigantesque assaut final. Une des grandes forces de Viking est de proposer des batailles gigantesques d’une centaine d’hommes et ces batailles sont à proprement parler épiques : vos troupes descendront en courant une colline parsemée de corps, épée à la main, bouclier levé. Le ciel s’embrasera lors de l’envol d’une pluie de flèches enflammées. Les cohortes de la légion iront alors à la rencontre du fer, du sang et de la mort, entraînant dans leur sillage l’ombre menaçante de géants. Ils ne se doutent pas que la mort ne leur ouvrira pas les bras en les regardant dans les yeux. La mort viendra du ciel et s’abattra sur eux sous le souffle ardent de vos dragons. Skarin prendra part à cet enfer, oubliant toute finesse, ne cherchant qu’à enduire ses armes du sang des soldats adverses. Les champions de la légion et les géants qu’il tuera lui permettront de faire à nouveau appel aux dragons et il essaiera de se frayer un passage jusqu’aux chamans de Hel afin d’arrêter la nuée de créatures enragées déferlant sur vos troupes. Viking est, dans ces moments, réellement grandiose.
Mais c’est tout petit le Walhalla !
Viking propose une aventure qui réservera au joueur de très agréables moments. Il est vraiment grisant de parcourir les plaines, les collines enneigées et les forêts des trois îles. L’environnement sonore, où malheureusement les musiques s’avèrent être très discrètes malgré leur qualité, est essentiellement composé de bruits d’ambiance : le vent souffle par rafale, les oiseaux chantent, l’eau coule en cascade. La distance d’affichage induit un léger retard à l’apparition de l’herbe mais cela n’est en rien gênant. Néanmoins, on ne peut qu’avoir un petit sentiment de jeu pas tout à fait fini par moments. Certaines scènes ne sont pas sonorisées, on rencontre quelques bugs de collision souvent fatals à Sarkin et la mise en scène atonique des cinématiques enlève une bonne partie de l’aspect épique des batailles, de même que la version française qui est une des plus nulles que j’aie jamais entendu –« actrices » pas concernées du tout, aussi crédibles qu’une présentatrice de météo et un casting famélique comparé à la version originale. Je suggère fortement aux anglophones d’y jouer en anglais en relocalisant leur console.