Un travail d’artiste
Un bon gameplay, c’est essentiel. Un gros niveau technique, c’est un plus appréciable. Mais pourtant, ce n’est pas ça qui est la force principale de Fable 3. Sans doute encore plus que les précédents, Fable 3 se caractérise avant tout par une direction artistique réfléchie et maîtrisée qui lui donne une ambiance unique et totalement cohérente. Ainsi, la retranscription des thèmes abordés est une merveille. Les moindres détails ont été examinés, et c’est avec subtilité, à travers les écrans de chargement, ou bien d’un léger voile sur les tonalités de couleurs, qu’on fait ressentir au joueur l’univers industriel typique des ex pays communistes ; et ce sans jamais perdre le feeling typiquement anglais d’Albion.
Le même soin est apporté aux musiques utilisées. Nous ne sommes pas des spécialistes de musique classique, mais celle qui est utilisée évoque immédiatement des images de Révolution française. Mais attention, pas une utilisation qui entraînerait la lassitude, pas du tout. Les thèmes musicaux restent variés et en parfaite harmonie avec ce qui est à l’écran, pour une BO de très haut niveau. Mais ce n’est pas tout. Au-delà de ces aspects un peu sérieux qui auraient pu rendre le jeu rébarbatif, l’équilibre et le rythme du jeu ont été étudiés pour que cela ne devienne pas non plus pesant ou casse-pieds. Ainsi, les quêtes alternent entre celles ayant directement trait aux thématiques, et d’autres plus légères et souvent très drôles. Cet équilibre précaire fonctionne très bien, et rend n’importe quoi crédible, permettant aux scénaristes d’exploiter plusieurs directions. C’est d’autant plus nécessaire que l’histoire racontée ne brille pas particulièrement par son originalité.
C’est ce qui rend Fable unique, et c’est ce qui fait qu’on peut littéralement oublier le temps qui passe quand on commence à jouer. On peut mettre de côté l’histoire et vivre la sienne, puis une fois installé, riche et avec enfants, reprendre le cours de la Révolution ! C’est aussi ce qui fait qu’une partie des joueurs, hermétique à ce ton oscillant entre sérieux et délire, ne pourra jamais entrer dans le jeu et ne l’aimera pas.
Une Fable pour deux héros
Le mode coopératif était une déception indiscutable de Fable 2. On s’attendait à parcourir le monde avec un ami, et le résultat a été plus que décevant. On efface le tableau et on oublie tout, car Fable 3 compte bien proposer ce qu’on attend de lui. Il y a donc possibilité de jouer à deux, en local (sans écrans splitté) ou en ligne, en utilisant son héros. Le principe est qu’un des deux joueurs intègre la quête du premier. Si la progression sera enregistrée pour l’hôte, elle ne le sera pas pour l’invité. Par contre l’invité ramènera dans son monde le résultat de son aventure.
On a globalement deux grandes possibilités. Une axée sur les relations personnelles : vous pouvez vous marier et faire des enfants avec un autre joueur, ce qui est toujours marrant. L’autre est beaucoup plus terre à terre, puisque c’est un partenariat financier : toutes les dépenses et les gains sont partagés. Une bonne façon à la fois de s’entraider et de s’enrichir ! Il y aura aussi sans doute pas mal de discussions commerciales, car certains objets se trouvent chez un joueur, mais pas chez l’autre…Si on veut vraiment tout avoir, il va falloir discuter ! A l’usage, ce mode de jeu est agréable et fonctionne bien, mais du fait qu’il est limité à deux joueurs, il est indispensable d’y jouer avec un ami, sous peine de ne pas avoir grand-chose à se dire et de faire preuve de bien peu de complicité.