L’air de rien, l’arrivée de Diablo 3 sur console est un petit évènement. Non pas parce que techniquement cette adaptation relève de l’exploit, même si certains aiment à le prétendre, mais parce que ce jeu est un porte-étendard du PC, et qu’on aurait eu du mal à l’imaginer sur un autre support il y a encore peu. Le titre ayant été très positivement reçu sur PC, la question centrale est donc surtout de savoir si le passage au « jeu sur canapé » s’est déroulé sans encombre…
Les méchants et les gentils
Il est rare que le scénario des jeux de type hack’n slash ou beat’em all soient très développés, et Diablo 3 ne va pas inverser cette tendance. L’histoire prend place une vingtaine d’années après l’épisode précédent, alors qu’une météorite s’écrase sur la cathédrale de Tristram, entraînant au passage le vieux sage Cain avec elle dans les profondeurs. C’est le premier signe du retour du mal, qui va se répandre partout, sauf si de valeureux héros (vous, donc, et éventuellement quelques autres) se décident à le contrer.
Si les cinématiques sont joliment stylées, il faut bien avouer qu’on a beaucoup de mal à se concentrer sur une histoire très basique, et souvent même mal conçue dans sa narration et sa progression, avec des objectifs à accomplir obligatoirement pour continuer sans que la relation soit évidente avec le déroulement de l’histoire.
En même temps, dans Diablo 3, on ne s’intéresse pas vraiment à l’histoire, mais en premier lieu aux mécanismes du jeu et à la destruction massive de créatures diverses et variées. Ceux qui ont déjà joué aux épisodes précédents ne seront pas dépaysés, puisqu’on se trouve dans l’exacte continuité de ce qu’ils ont connu. Il est d’ailleurs amusant de retrouver des lieux déjà croisés il y a bien longtemps, comme des clins d’œil aux connaisseurs. Seul ou à plusieurs on va donc découper, transpercer, charmer, brûler, etc., tout un bestiaire fourni et varié. L’expérience gagnée permet de monter en niveaux et de débloquer ainsi de nouvelles compétences afin d’étendre son panel de possibilités. 5 différents personnages sont jouables, en version masculine ou féminine, pour autant de façons de jouer. L’envie de tout essayer est forte, et c’est surtout à ce niveau que se situe la replay value du titre.
Globalement on pense forcément aux adaptations consoles de Baldur’s Gate sur Xbox et PS2, si ce n’est que la dimension jeu de rôle est plus prononcée. En effet, si le jeu se boucle très vite au niveau de difficulté « facile » (environ 6 heures de jeu) sans qu’il soit nécessaire de passer beaucoup de temps dans les menus, quand on se frotte aux niveaux de difficulté supérieurs, il faudra passer du temps pour choisir avec soin son équipement, pour l’améliorer, et à revendre tout ce qu’on ramasse pour pouvoir s’offrir les meilleures armures ou armes. C’est toutefois l’action qui prédomine, avec un stick pour se déplacer, et l’autre pour esquiver les attaques ennemies. Rapidement la maîtrise de l’esquive devient capitale, les créatures croisées ayant tendance à nous foncer dessus ou à faire usage de projectiles.
Il est évident que Blizzard a apporté un soin particulier à varier les situations pour éviter que la lassitude ne s’installe. Et c’est une vraie réussite : le rythme est très soutenu, et dans le même temps la répétitivité de l’action se ressent assez peu. Une belle performance car fondamentalement on passe juste son temps à buter tout ce qui passe à portée ! Si on s’amuse bien tout seul, ce n’est cependant pas là que se trouve le cœur du jeu.
Les 4 compagnons
En effet, le jeu est clairement conçu pour être joué à plusieurs. Rien de tel que de monter le niveau de difficulté et de partir affronter les dangers du jeu en bande, de 2 à 4 joueurs. La durée de vie devient alors bien plus conséquente. La grosse dizaine d’heures pour voir le bout du jeu en « normal » se transforme en une grosse quinzaine en difficile, et monte à plus de vingt dans le mode de difficulté le plus élevé. Cette fameuse durée de vie est plutôt difficile à estimer, à vrai dire ! Diablo 3 offre un contenu conséquent, et on peut choisir de tout explorer, ou bien uniquement de se concentrer sur une efficacité maximum pour avancer. Cela dépend aussi beaucoup des joueurs…