Dans le monde des RPG médiévaux en monde ouvert, la série des Elder Scrolls règne en maître depuis plusieurs années, et chaque mouvement de la part de Bethesda concernant une suite à leur poulain Skyrim rend fébrile les foules. Kingdom Come : Deliverance, projet Kickstarter du studio Warhorse va tenter de jouer dans cette cour, sans y mettre les 2 pieds pour autant. Et nous avons pu tâter brièvement la bête.
Henrim, fils de drageron
Nous avons eu droit à une brève présentation du jeu avant de pouvoir s’essayer au jeu, sur PC, à la manette : il s’agit d’un RPG open world en vue à la première personne, comme dans Skyrim, qui se base sur une histoire réelle, et le joueur va pouvoir influer sur la façon dont cette histoire déjà écrite va se dérouler. Ici, pas de dragons ou de magie donc, pas comme dans Skyrim, il s’agit d’un RPG médiéval tout ce qu’il y a de plus réaliste. Et, croyez-moi, ce mot prend tout son sens ici.
Vous incarnez Henry, fils du forgeron du village qui va se faire tuer par des envahisseurs venus conquérir votre pays. Doublement empli de rage et de désespoir, votre sang ne fait qu’un tour et vous partirez à l’aventure pour venger pôpa (Maurice Serfati, si tu nous entends). Ne vous attendez pas à choisir votre classe ou votre look lors de la création de votre personnage, tout est prêt, et vos compétences évolueront en cours de partie selon votre façon de jouer, comme dans Skyrim, et les livres que vous lirez, pas comme dans Skyrim. Un intelligent dialogue de début de partie vous permettra tout de même de choisir votre orientation (agilité, force, charisme, ...). Open world oblige, vous allez pouvoir accomplir les quêtes que vous aurez glanées au gré de vos pérégrinations dans le monde de Bohemia, votre terre natale. Vous pouvez aussi décider d’aller taper les gens dont le faciès ne vous convient pas, par plaisir, comme dans Skyrim. Pour ce faire, vous aurez à disposition, un arsenal assez conséquent d’armes, ou même vos poings si cela ne suffisait pas. Attention d’en prendre soin, car votre attirail s’usera ; un mini-jeu a été prévu pour les aiguiser (mais nous n’avons pas eu l’occasion de le voir à l’œuvre). Un ennemi est trop compliqué à tuer ? Vous pouvez vous rendre, aller en prison. À l’inverse, vous terrassez votre ennemi, il se rend : montrez-lui de la pitié en épargnant la vie de ce pauvre hère et il vous retournera peut-être l’ascenseur plus tard dans le jeu, qui sait ?
Mortels combats
Un paysan vous a offensé 5 minutes après le début du jeu et vous n’aviez pas le niveau pour occire ce manant, vous revenez plus tard dans le jeu pour défaire ce sacripan de sa vie pensant lui botter les fesses en bonne et due forme en croisant les bras ? Erreur ! Si ledit paysan frappe là où ça fait mal, il peut mettre fin à vos jours comme il le faisait en début de partie. C’est le côté simulation dont je parlais plus haut : les combats nécessitent lenteur et précision, au risque d’épuiser rapidement votre jauge d’endurance et d’ouvrir à votre adversaires une piste royale à vos points faibles. Équipez-vous d’un casque badass qui protège bien, il obstruera votre vision. Mettez une armure lourde, vos mouvements seront moins fluides et votre jauge d’endurance sera rapidement à sec. C’est un parti pris risqué ici : les vidéos que je vous invite à voir montrent un système de combats assez plaisant, misant vraiment sur le réalisme, mais gare à la fluidité des affrontements. Ils m’ont paru mous et les animations parfois ridicules, résultant souvent en des joutes où je passais mon temps à reculer pour recharger mon endurance et « admirer » les mouvements de mon adversaire. Soyez prévenus, il s’agit vraiment de combats simulation, on accrochera ou pas.
Si les animations de combat sont parfois à la traine, les détails sur les personnages suivent le triste même chemin : raides, leurs visages ne sont pas des plus expressifs, et ce bémol risque bien d’en sortir plus d’un de la peau de leur héros. C’est d’autant plus dommage que le reste du jeu est vraiment joli : les textures sont détaillées, les environnements cohérents et sympathiques à parcourir, le CryEngine fonctionne plutôt bien.
Le système de dialogue, lui, fait dans le classique avec la possibilité d’intimider, de convaincre, etc. vos interlocuteurs, avec un tirage de dés basé sur les attributs afin, au choix, d’inciter à la bagarre ou au contraire de l’éviter. Vous aurez aussi l’occasion de jouer à un jeu de dés pour convaincre des personnages ou gagner de l’argent. Ne me demandez pas les règles, je n’ai rien compris. Vous pourrez tricher si l’envie vous en dit et que vous ne craignez pas que votre réputation en prenne un coup. Attention toutefois, si celle-ci tombe bas, vous risquez d’avoir plus de mal à persuader des NPC.
Testez avant d’acheter !
Kingdom Come : Deliverance sera probablement un jeu à tester avant de l’acheter ; attrayant en vidéo, le pari intéressant d’un système de combat réaliste ne satisfera probablement pas tout le monde. Avec un petit coup de polish sur les animations, on pourrait néanmoins avoir là un Skyrim like sympathique en attendant un nouvel opus des Elder Scrolls. Bilan le 13 février 2018, pour sa sortie sur Xbox One, PS4 et PC.