C’est bon, tu es enfin réveillé ? Alors on va pouvoir commencer. Tout d’abord tu permets que je te tutoie ? Chez nous, on dit que le silence vaut pour accord, alors sois le bienvenu sur Pandora !! Si tu n’es jamais venu ne t’inquiète pas, je vais te présenter rapidement le topo et si, par un heureux hasard tu as déjà survécu à notre jolie planète, sache que c’est devenu un gros bordel, mais un bien joli bordel ! Avant toute chose je tiens à m’excuser de t’avoir attaché à mes chiottes, c’est le seul endroit potable que j’ai trouvé chez moi pour accueillir un invité et ici on n’est jamais trop prudent. Puis je souhaitais vraiment que tu restes jusqu’au bout de mon laïus. Car j’ai beaucoup de choses à dire...
La recette qui ne fait pas école...
Mais avant toute chose on va manger un bout. Tu aimes le Skag grillé j’espère, parce qu’il ne me reste que ça et il vaut mieux le manger maintenant et j’ai peur qu’il commence à bouger tout seul dès demain...
Connais-tu Borderlands ? Borderlands fut peut-être l’un des plus gros miracles de l’industrie vidéoludique et sûrement le plus gros arrivé sur nos consoles actuelles, même à Pandora. De mémoire, j’ai rarement vu un jeu avec une gestation aussi chaotique. Une naissance si difficile que Borderlands changea radicalement de visage en cours de développement. Comme si tu avais avalé un marteau et que tu avais du mal à le refaire sortir par voie naturelle, tu vois... Une gestation difficile qui contraignit Borderlands à revoir totalement sa direction artistique en adoptant un cel shading bien loin de l’ambiance crasse et réaliste de son premier trailer. On ne donnait pas cher de sa peau malgré la curiosité qui était alors née de ce trailer pos-apocalyptique se terminant sur le visage défiguré d’une jeune femme. Et pourtant, à sa sortie, Borderlands fut l’un des jeux les plus acclamés par la critique et par les joueurs... Si tu veux mon avis, je pense qu’ils avaient tous été rendus fous par l’Arche.
Généralement, dans le jeu vidéo comme un peu partout d’ailleurs, lorsqu’une idée marche et rencontre un public, elle n’a pas à attendre bien longtemps avant d’être copiée, plagiée et multipliée jusqu’à plus soif par la concurrence. Généralement. Mais curieusement cela n’a pas été le cas pour le jeu de Gearbox. Borderlands reste à ce jour l’unique représentant du genre qu’il a initié, à savoir le FPS/hack and slash. Une aventure dans un monde ouvert, jouable en coopération jusqu’à 4 joueurs en ligne et 2 sur le même écran qui base une grande partie de son gameplay sur le loot d’armes qui récompense à l’infini le joueur persévérant et patient. Le principe de la carotte au bout du bâton en gros, un principe qui marche bien, tu vois...
Enfin bon, Borderlands racontait tant bien que mal les tribulations d’un groupe de quatre chasseurs à la recherche du seul et unique trésor de Pandora, la mythique Arche. Personne ne savait ce qu’elle était vraiment, personne ne savait même si elle existait ou si c’était juste une superstition lancée par l’office du tourisme local pour faire venir du monde sur cette planète déserte dont le sol n’est foulé que par quelques bandits, tueurs et psychopathes ainsi qu’une faune que l’on pourrait qualifier d’inamicale voire carrément hostile. Ces quatre chasseurs s’appelaient Roland, Lilith, Mordecai et Brick, et ces quatre originaux ont réussi l’impossible : découvrir l’Arche et son terrible secret. Un secret qui a failli détruire une bonne partie de Pandora. Oh tu es toujours avec moi ? Si tu as envie de vomir ton Skag, écarte les jambes, les toilettes sont justes sous tes fesses. Je te raconte tout ça car toute la suite de l’histoire découle de cette aventure, et cette suite c’est toi qui va l’écrire. Enfin, si tu arrives à sortir d’ici vivant.