Test - Nova Strike - Et le vaisseau piou, et le vaisseau piou…

«Ce soir, le Dieu du Tonnerre dormira sur ses deux oreilles» , - 0 réaction(s)

Un artwork majestueux montrant un vaisseau rouge rappelant de loin un titre emblématique du genre et une pilote casquée vêtue d’une combinaison blanche : c’est tout ce qui avait fuité à ce jour de Nova Strike, le dernier jeu du studio Sanuk Games, habituellement familier des puzzle games et des jeux éducatifs. Cette illustration est d’ailleurs celle qui nous accueille lors de l’écran-titre, en version pixélisée, accompagnée d’un thème musical des plus martiaux. Chiptunes et gros pixels sont donc une nouvelle fois au programme dans ce shoot’em up à défilement vertical teinté de Roguelite, histoire de faire passer la pilule d’une difficulté bien à l’ancienne. Nova Strike décolle sur le Xbox Store le 27 juillet 2023, pour la modique somme de 9,99 €.

Rien ne se passe jusqu’à ce que quelque chose bouge

Avant d’aller botter les fesses des méchants de l’espace, nous passons par le menu des options de jeu. Nous remarquons que notre vaisseau bénéficie d’un tir principal et de deux armes secondaires, ces dernières disposant de munitions limitées, ainsi que de quatre compétences au maximum. Même si la configuration des boutons est relativement pertinente par défaut, il n’est pas possible de remapper les touches. Ainsi soit-il. De la même manière, aucun choix de langue n’est proposé, même si cette fonctionnalité est loin d’être centrale dans ce type de production où c’est avant tout la poudre et les blasters qui ont leur mot à dire. Nous nous contentons donc de l’anglais basique.

Le hub minimaliste

Le premier succès tombe au lancement de la partie, dès l’écran principal de ce qui doit être notre base d’opérations, modélisée en 3D isométrique. Si cette technique que l’on retrouve dans d’autres titres du genre n’est pas nouvelle, elle inscrit le jeu de manière indélébile sur notre Gamercard, et ce, avant même d’avoir pu vraiment lancer la moindre partie. Notre jauge de suspicion effectue alors un bond alors que le premier niveau s’ouvre à nous. Un écran entièrement noir accueille notre chasseur de l’espace avant que les premières structures spatiales apparaissent graduellement, garnies des habituelles tourelles à détruire.

C’est ainsi que tu me rappelles ce que je suis vraiment

Pour les voyageurs temporels vidéoludiques que nous sommes, un écho du passé revient nous frapper de plein fouet lors de nos premiers niveaux de Nova Strike. Car oui, il est difficile de ne pas faire le parallèle avec ce monument de l’époque Amiga, j’ai nommé Xenon 2 : Megablast. Nous retrouvons donc ce scrolling que nous qualifierons pudiquement d’indolent, ainsi que la boutique d’améliorations présente à la fin de certains niveaux (ce bon vieil alien a laissé sa place à un professeur d’un certain âge beaucoup plus sympathique).

Boss Tchou tchou

Mais ici, pas de retour en arrière possible pour récupérer certains bonus ou détruire des ennemis qui nous auraient échappé, ni de décors organiques déliquescents. En revanche, le défilement s’arrête à certains moments précis, nous demandant de nettoyer l’espace alentour afin de pouvoir poursuivre notre progression en glanant plus sereinement quelques crédits au passage.

Nous bénéficions d’une barre de vie qui remonte en récupérant certains power-up ainsi qu’un bouclier qui se recharge au fil du temps. Nous notons que la hitbox de notre vaisseau n’est pas réduite, comme dans les shoot‘em up modernes, à son cockpit ou son noyau, mais comprend l’intégralité du sprite. De plus, aucune frame d’invincibilité n’est accordée lors d’un impact. Il faut par conséquent faire très attention, car une simple rafale non esquivée ou un laser persistant peuvent rapidement nous faire exploser.

Au combat, les seules balles qui comptent sont celles qui touchent

Du côté de notre arsenal, nous débutons avec un tir simple doté d’une cadence pour le moins réduite. Le positionnement est donc primordial pour réussir à plomber efficacement les premiers ennemis, sous peine de se faire rapidement submerger par le nombre de boulettes à l’écran. Certains adversaires nous gratifient à leur mort, en plus des crédits déjà évoqués, d’une arme secondaire se greffant sur notre appareil. Classiques au possible, allant du laser au tir triple en éventail, en passant par la zone électrique, la majorité d’entre elles ont un point en commun particulièrement dérangeant : leur délai d’activation d’une bonne demi-seconde, ce qui rend parfois leur utilisation moins efficace qu’on l’aurait espéré. De plus, si leur puissance est réelle, il n’est pas rare que l’un de ces tirs limités passe pile entre deux ennemis pour aller se perdre dans l’immensité intersidérale, à notre immense frustration.

Pas facile, sans armes spéciales

Il est possible d’en posséder deux simultanément et de les permuter avec le bouton Y. Leurs munitions étant (très) limitées, nous essayons de les conserver pour les plus mobiles ou imposants ennemis que nous rencontrons. Si nous en ramassons une troisième, nous disposons d’une poignée de secondes pour l’intégrer à notre arsenal, idéalement en remplacement d’une autre qui est quasiment vide, en laissant appuyé le bouton X. Il va sans dire que dans le feu de l’action, cette manipulation complexe est loin d’être anodine et se fait parfois au prix de notre concentration, entraînant un ou plusieurs impacts sur notre rutilant fuselage.

Les nouveaux départs sont souvent déguisés en fins douloureuses

Chacun des quatre niveaux du jeu est séparé en sections. À la fin de certaines d’entre elles, le magasin évoqué plus haut est présent à droite. Nous pouvons bien entendu y restaurer notre énergie et acheter des armes ainsi que diverses puces d’amélioration. De l’autre côté de l’écran, le hangar permet d’équiper et de permuter les puces de compétence et de bonus passifs, dans la limite de la capacité de notre vaisseau.

Que choisir ?

Nous ne pouvons en activer qu’un nombre limité : les passives augmentent notre résistance ou notre cadence de tir, alors que les actives sont associées aux gâchettes et bumpers de la manette. Pour corser le tout, leur utilisation se réinitialise non pas avec le temps, mais en infligeant une certaine quantité de dégâts. Nous choisissons ensuite parmi plusieurs routes à suivre qui nous octroient soit un bonus de crédits, de ressources, une arme ou bien une puce lors de leur complétion.

Au fur et à mesure de notre avancée, les ennemis se multiplient, les tirs également et l’inéluctable arrive, notre destruction. Pas de vie supplémentaire, pas de crédits, fin de partie, rideau. En fonction de notre progression, le jeu nous octroie un certain nombre de points à dépenser dans la boutique de notre base.

Combat de gros lasers

Les améliorations acquises à cet endroit sont ici permanentes et nous permettent d’aborder les parties suivantes plus sereinement. Bien entendu, l’inventaire limité de notre scientifique au monocle s’étoffe au fil des niveaux réussis, ce qui nous oblige à faire preuve d’un minimum de « skill » une fois la boutique intégralement pillée. Il est possible d’investir également ces points pour commencer notre partie suivante à un niveau avancé pour peu que l’on ait battu le boss précédent.

T’es pas canon-canon, mais t’es pas mal

Le gameplay est efficace et bien rodé, mais n’apporte finalement rien d’original ou de révolutionnaire. Nova Strike est donc extrêmement basique à tous les niveaux et cette simplicité se retrouve dans sa partie technique. Si les commandes répondent plutôt bien, nous regrettons l’absence d’effet de tangage sur notre appareil ainsi que de variation de la poussée des réacteurs lors de nos mouvements. Les ennemis et les décors ne brillent pas par leur originalité malgré leur génération procédurale, reprenant les poncifs spatiaux des jeux du genre depuis les années 90. Les armes secondaires restent relativement discrètes dans leurs effets, tant mécaniques que graphiques.

La boutique, bien achalandée

De même, nous aurions aimé bénéficier d’une carte spatiale retraçant notre progression ainsi que de niveaux réellement différenciés en fonction de nos choix en fin de section, que ce soit de manière visuelle, sonore ou par la présence d’ennemis spécifiques ou de collectibles, comme cela se fait dans d’autres titres. Entre les bruits de tirs cadencés et les mélodies « sympathiques sans être épiques », mais surtout un peu répétitives, il est difficile de se sentir investi de cette mission sacrée de sauver… la galaxie ? La dernière portée de lapins nains de la voisine ? Qui sait, peut-être. Dans tous les cas, le scénario de Nova Strike est bel et bien aux abonnés absents.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • L’ambiance rétro
  • Le côté Roguelite qui équilibre la difficulté
On n’a pas aimé :
  • Techniquement pas extraordinaire
  • Répétitif à tous les niveaux
Retour vers le passé, mais sans DeLorean…

Sanuk Games nous offre ici une très timide réécriture des escarmouches spatiales survitaminées qui ont fait le bonheur des férus d’arcade depuis les années 90, en lui ajoutant cette couche de Roguelite tellement à la mode aujourd’hui. Mais cet essai manque cruellement d’ambition, à la fois dans les mécaniques et la technique utilisées. Nova Strike reste un shoot’em up à l’ancienne beaucoup trop générique dans sa conception, qui, s’il est loin d’être mauvais, arrive bien trop tard pour pouvoir constituer une alternative satisfaisante face à l’offre actuelle de ce secteur vidéoludique si particulier.

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Nova Strike

PEGI 3

Genre : Action

Editeur : Nacon

Développeur : Sanuk Games

Date de sortie : 27 juillet 2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows, Nintendo Switch