Après un premier épisode hilarant, voilà le retour de Guybrush Threepwood, pirate de l’extrême caractérisé par son courage, sa pugnacité, mais surtout par sa chance et son sens de la répartie. Secret of monkey island, c’est le témoignage d’une époque où les jeux vidéo s’exprimaient plus par la créativité et moins par les exploits techniques. Peut-on toujours être créatif dans un deuxième épisode reprenant à l’identique les recettes du premier ? Encore une mission pour ???? !
L’histoire sans fin
L’histoire sans fin, c’est celle de notre héros qui ne cesse de raconter à tous ceux qu’il croise comment il a éliminé le terrible pirate LeChuck de la surface de la terre. Il raconte tellement son histoire qu’il ennuie sérieusement tout le monde. Il faut dire que depuis il n’a rien fait de spectaculaire… Afin de raviver sa légende naissante, il décide donc de se mettre en quête d’un légendaire trésor. Son chemin sera semé d’embûches et d’épreuves, puisqu’il croisera à nouveau des personnages plus tordus les uns que les autres, y compris et surtout le terrible LeChuck revenu d’entre les morts pour le tourmenter !
Si l’histoire de Monkey Island 2 ne déborde pas d’originalité, son scénario, lui, est toujours d’une qualité exceptionnel. Pour progresser, il faudra d’abord assimiler la logique si particulière du jeu : ici, quand quelqu’un bloque le passage, on ne sort pas son épée. Non, on discute avec lui pour apprendre qu’il aime les tartes aux fraises, on trouve divers objets qui peuvent donner l’illusion de ce gâteau, on y ajoute un laxatif, et après lui avoir offert son dessert préféré, on profite de son départ soudain pour les toilettes pour passer. Ne croyez pas que je vous donne la solution d’un passage du jeu, ce n’est qu’un exemple ! Il arrive donc régulièrement qu’on soit bloqué, sans trop comprendre ce qu’il faut faire ensuite, mais en faisant appel aux aides disponibles, on retombe toujours sur nos pieds.
Les énigmes restent toutefois logiques dans 90% des cas, et avec un peu d’astuce et de persévérance on progresse sans peine tout au long de la dizaine d’heure nécessaire pour voir le générique de fin.
Cette durée de vie n’est qu’une estimation : le joueur pressé se concentrera sur les énigmes et fera appel aux aides pour foncer vers la fin, et pourra mettre beaucoup moins de temps. Mais la majorité prendra le temps et discutera avec tout le monde en exploitant des dialogues particulièrement bien écrits, burlesques, élevant le non-sens à un niveau digne des Monty Pythons. Si vous êtes allergique à l’humour british, vous ne comprendrez rien au jeu !
Pirate du 21ième siècle
Le système utilisé est exactement le même que pour le premier épisode. Le bon vieux point’n click du jeu d’origine est remplacé par des déplacements au pad et des touches de raccourci pour prendre ou utiliser les objets et pour interagir avec le décor. La maniabilité, pas extraordinaire sur le premier opus, ne l’est pas plus ici, mais dans un jeu qui ne fait aucun appel aux réflexes, cela a une importance relative. L’update de ce bon vieux jeu est graphiquement efficace, et on a la possibilité de jeter un œil à la version d’origine pour s’en convaincre. Le rendu à l’écran est propre, actuel, tout en respectant l’esprit des vieux jeux de ce type. Mais le point fort réside définitivement dans les dialogues, en anglais, parfaitement joués par des acteurs qui prennent manifestement beaucoup de plaisir à les déclamer.