La popularité des jeux de course perdure, d’une génération de machine à une autre, et avec l’évolution de la technique, on va toujours plus loin dans l’immersion. Les environnements sont plus détaillés, les voitures aussi, avec toujours le même objectif : faire en sorte qu’on s’y croie. Mais pour s’y croire vraiment, ce n’est pas une manette entre les mains qu’il faut, mais un volant et des pédales. Ça tombe bien, Thrustmaster sort pour 99€ le modèle Ferrari 458 Spider, réplique légèrement miniaturisée du volant de la célèbre voiture du même nom. Une belle occasion de remettre Forza 5 dans la console pour le redécouvrir.
Grandes jambes ou petits bras ?
Visuellement, le volant est une belle réussite avec son grip rouge qui ne laisse aucun doute sur la finalité de l’objet : on est là pour avoir une conduite sportive. Une fois le produit déballé, on a forcément tout de suite envie de l’essayer. La fabrication est de bonne facture, surtout pour un article de moins de 100€. On peut craindre un peu pour le système d’attache, en plastique qui ne semble pas plus renforcé que ça, et qu’il faudra manier avec soin, mais pour le reste, le volant et le pédalier semblent robustes et prêts à subir les manipulations des pilotes les plus hargneux.
L’installation du volant dans le salon sera la première vraie épreuve, et aussi la plus pénible. En effet, le volant n’est pas sur un socle lourd et stable, mais doit être attaché sur un rebord de table.
Sur une table basse, cela fait vraiment… bas, justement, ce qui pose problème pour mettre le pédalier en-dessous. Quand on a un siège bas adapté et qu’on est bien en position par rapport au volant, ce sont les jambes qui se cognent à la table. A l’inverse, quand on est à la bonne distance pour les pédales, ce sont les bras qui sont trop courts. Le matériel est conçu pour être installé de façon optimale sur une table normale ou sur un bureau, ce qui n’est pas l’environnement le plus courant devant l’écran de télé où sont branchées la majorité des Xbox One. La mise en place est d’autant plus compliquée que le câble USB reliant le volant à la console est nettement trop court. Après de nombreux essais, et surtout avec l’aide d’une rallonge USB, pratiquement indispensable dans un salon classique, j’ai pu enfin trouver une installation adéquate pour commencer à jouer confortablement.
Redécouverte de Forza 5
La lecture de la notice ne donne que très peu d’indications, si ce n’est la procédure à suivre pour régler la sensibilité du volant. En appuyant sur plusieurs boutons, une diode clignote pour valider ce réglage, mais comme il n’y a pas d’écran ni de tableau de bord, il ne faut pas perdre le compte, du fait qu’on n’ait pas d’indication pour nous rappeler à quel niveau de sensibilité on se trouve. Or c’est un élément important, car cela change vraiment les sensations. C’est un coup à prendre, et une fois en jeu on « sent » vite à quel niveau on se trouve : on pourra donc toujours facilement l’ajuster n’importe quand. Dommage qu’on ne puisse pas le faire avec un simple bouton, d’autant plus qu’il y a la place autour du volant mais…après tout, c’est un modèle à 100€, il ne faut sans doute pas trop en demander. A noter également une croix de navigation, sous forme d’un bouton « Engine Start ». Je le précise, car cela ne ressemble pas du tout à un Dpad et on peut mettre du temps à réaliser sa fonction ! En même temps, ce bouton de navigation se révèle peu performant, et mieux vaut avoir une manette à côté ou naviguer à la voix quand cela est possible. Dans un jeu comme Forza, où les menus sont simples, cela ne pose heureusement pas vraiment de problème.
Par ailleurs, la prise en main se révèle excellente. On a bien le volant en main avec ce grip rouge agréable au contact, et ce quelle que soit la taille des mains (testé par des enfants de 11 ans) : le volant est légèrement miniaturisé (aux 7/10ièmes), mais pas trop, juste ce qu’il faut. Il offre une légère résistance et un retour de force, lui aussi léger, pour un excellent équilibre, permettant de parfaitement maîtriser ses trajectoires : on n’aura pas d’excuses pour les dérapages incontrôlés ! Les vitesses, situées derrière le volant, tombent naturellement sous les doigts pour un confort total. Enfin, le pédalier, avec une pédale pour le frein et une pour accélérer, est de tout aussi bonne facture, bien qu’en plastique et donc un peu léger au niveau de sa stabilité. Les pédales sont fortement relevées, délivrant la juste résistance nécessaire pour qu’on puisse doser avec précision accélérations et freinages. Certains trouveront peut-être celle du frein un peu dure : ce n’est pas faux, mais c’est avant tout un coup à prendre. Pas de pédale pour l’embrayage, il ne faut tout de même pas trop en demander sur cet ensemble volant et pédalier qui reste un produit d’entrée de gamme déjà très complet. L’outil est donc excellent, mais vraiment très sensible de base. Il est conseillé dans la notice de fortement abaisser cette sensibilité pour jouer à Forza 5, jeu de base très exigeant, et ce n’est pas pour rien…
En effet, sans régler le volant, Forza 5 est à la limite de l’injouable ! Le moindre léger coup de volant, le moindre freinage, même léger, et c’est la perte de contrôle. Par contre, une fois la sensibilité ajustée, le résultat est saisissant. Quand on est habitué à jouer à la manette, les premiers tours sont catastrophiques avec des chronos risibles, puis au fil du temps, d’abord avec des voitures lentes sur un bon vieil ovale, avant de passer ensuite à des véhicules plus rapides sur de « vrais » circuits, on affine ses trajectoires, on anticipe mieux ses freinages, bref, on fait ce qu’on veut. Je dois confesser que j’ai tout de même été obligé de remettre des aides à la conduite pour arriver à mes fins, et que même après 2 heures de jeu je ne me sens pas encore prêt à les retirer !
Immersion totale
J’ai cru que ce volant aurait également permis de jouer à Need for Speed Rivals, mais non, il n’est pas compatible, ce qui fait que c’est exclusivement pour Forza (tout du moins pour l’instant) qu’il est utilisable. Ca tombe bien car c’est bien dans un jeu visant à se rapprocher de la simulation que le volant 458 Spider montre tout ce qu’il peut apporter. Une fois installé, la volant 458 spider est suffisamment performant pour permettre d’atteindre un objectif à la fois simple et compliqué.
Moins facile à maîtriser qu’une manette, ce n’est pas ce qu’il faut pour aligner les meilleurs chronos ou pour être le plus efficace, même si, avec de la pratique, on peut y arriver. Les amateurs les plus pointus qui visent à la fois la performance et le plaisir se dirigeront plus vers d’autres modèles, comme le TX Racing Wheel Ferrari 458 Italia Edition bénéficiant de meilleures finitions et de plus d’options… mais pas vraiment du même prix. Déjà avec le 458 spider, quand on passe en vue intérieure et qu’on voit à l’écran le volant tourner exactement de la même façon qu’on le tourne, l’impression d’être vraiment à la place du conducteur est totale. D’un seul coup on oublie qu’on a galéré pour l’installer, et on oublie qu’on a du mal à égaler les chronos faits à la manette : on s’amuse, tout simplement.