Test - I saw black clouds - L’orage arrive sur les films intéractifs

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I saw black clouds est un thriller psychologique interactif où se mêlent à la fois enquête, horreur et paranormal. Édité par Wales Interactive, qui n’en est pas à son premier coup d’essai (on leur doit Late Shift, The Complex, The Bunker et Five Dates), leur nouveau jeu est cette fois développé par Ghost Dog Films (Crucible of the vampire, The singing bird will come). Sorti le 30 mars 2021 sur Xbox One, et un peu plus tard sur la next gen, le titre se targue d’avoir un casting plutôt intéressant puisque l’on retrouve Larry Rew (Underworld 3), Nicole O’Neill (Penny Dreadful) et Rachel Jackson (Outlander). Alors c’est bien beau, mais est-ce que cela suffit à faire de I saw black clouds un bon jeu ? De notre côté, nous avons l’impression que le vent a tourné…

Plutôt tranquille le coin. Flippant mais tranquille

On ne se suicide pas parce que l’on est désespéré, on se suicide pour garder un peu d’espoir.

Comment allez vous vivre cette histoire ? C’est ici que tout se joue

Nous incarnons Kristina, une jeune femme en deuil suite au décès suspect d’une de ses amies, Emily. D’abord présenté comme un suicide, Kristina décide par la force des choses d’enquêter sur cette tragédie. I saw black clouds nous propose d’orienter le scénario selon les traits de caractère de Kristina se développant en fonction de ses choix et surtout son état d’esprit vis-à-vis de la mort de son amie : le déni, l’acceptation et la culpabilité.

Même le monsieur n’est pas fier de son jeu d’acteur

Avec 4 fins différentes, et pratiquement 2 heures de jeu sur la trame initiale, il est donc possible de gagner quelques heures supplémentaires pour découvrir les autres dénouements alternatifs. Il est clair que Wales Interactive avait de quoi faire pour offrir des histoires indépendantes les unes des autres, mais malheureusement, ce n’est pas le cas. I saw black clouds est un film à petit budget et cela se ressent immédiatement lorsque nous remarquons qu’une grande quantité de scènes sont réutilisées à foison. Cette impression de moyens limités est également palpable dans le jeu d’acteur : sans dire qu’il soit mauvais, nous regrettons toutefois que quelques personnages surjouent et interprètent des réactions assez étranges dans certaines situations.

Le seul mauvais choix est l’absence de choix

On dirait mon déguisement pour Halloween

L’amateurisme du titre se discerne également à travers des effets spéciaux loupés comme l’eau et le feu ajoutés numériquement de manière assez grossière et des faux raccords flagrants à l’instar de cette scène où le personnage est censé casser une vitre et où l’on retrouve la vitre intacte sur la scène d’après. Le montage fait donc partie des gros bémols de I saw black clouds. En effet, de grosses erreurs comme voir Kristina blessée dans une scène alors qu’aucun événement antérieur explique cela fait perdre en crédibilité. Dans le même domaine, et ce qui est le plus évident à nos yeux, tient du manque de fluidité dans les choix de dialogue. Entre 2 embranchements, nous sommes surpris d’avoir un moment d’attente très peu naturel ainsi qu’une coupure dans la bande-sonore (qui est loin d’être mauvaise au demeurant) ou dans les décors. Sans oublier une caméra très instable qui donne l’impression d’un film amateur à petit budget.

L’éternel dilemme lorsqu’on entend un bruit en pleine nuit

Mais revenons aux choix de dialogue. Ce qui fait d’un film interactif ce qu’il est et lui donne sa force, c’est justement d’avoir le sentiment de contrôler son destin et son aventure. Malheureusement, nous déplorons une absence de prise de risque dans I saw black clouds puisqu’en plus des scènes réutilisées trop souvent, certains embranchements se rejoignent immuablement pour n’offrir qu’une seule échappatoire : nous ne voulons pas fouiller des documents dans une pièce ? Kristina finira quand même par les chercher. Nous voulons quitter un lieu ? Et bien Kristina décrète que non, elle finira tout de même par monter à l’étage quoi qu’il arrive. Heureusement, certains choix majeurs restent à la décision du joueur et permettent même de s’orienter vers un scénario à tendance surnaturelle et paranormale, ce qui est loin d’être désagréable. Fantômes, légendes urbaines, esprits vengeurs… Tout est là pour agrémenter l’histoire et donner un peu de piquant à la trame originale. Nous irons même jusqu’à être emballés par l’angoisse de certaines scènes. Dommage que la fin de ce scénario-là soit décevante et que les effets spéciaux, encore une fois, ne suivent pas.

Testé sur Xbox One

Bilan

On a aimé :
  • Le jeu des acteurs principaux plutôt bon
  • Le scénario paranormal
  • La durée de vie correcte pour un film interactif
  • La bande sonore immersive
On a pas aimé :
  • Les effets spéciaux amateurs
  • Les faux raccords grossiers
  • La fin de la trame “surnaturelle” décevante
  • La réutilisation de plans beaucoup trop présente
Ce n’est pas le mal, mais le bien qui engendre la culpabilité

Pour faire court, Wales Interactive nous avait habitués à mieux dans le domaine des films interactifs. Si la trame au penchant surnaturel est très agréable, nous regrettons une fin bâclée et d’autres trames assez basiques et ne sortant pas forcément de l’ordinaire. Les 2 heures de jeu sont tout de même assez agréables mais nous sommes coupés dans l’immersion à cause de montages beaucoup trop amateurs pour être tenus en haleine tout au long du jeu. Un aspect qui rebute grandement si l’on souhaite recommencer le titre et découvrir les fins alternatives.

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I Saw Black Clouds

PEGI 18

Genre : Aventure/Réflexion

Editeur : Wales Interactive

Developpeur : Ghost Dog Films

Date de sortie : 30/03/2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, Nintendo Switch