Nous sommes en 2010 lorsque le jeu Les Chroniques de Sadwick : The Whispered World voit le jour. Ce point’n click indé fait son petit bonhomme de chemin et le fait plutôt bien puisqu’il arrive à sortir du lot de par son graphisme et ses personnages. Nous voici maintenant en 2016 et le petit dernier du studio allemand Deadalic, Silence : The Whispered World 2 sort enfin après 6 ans d’une interminable attente. Ce deuxième opus est une de mes plus belles découvertes vidéoludiques. Au programme, un visuel époustouflant, des personnages attachants et une histoire envoûtante. Préparez-vous à tomber amoureux, et pas qu’une seule fois !
Il était une fois…
- Nous sommes comme deux nuages dans le vent. Qu’importe que les vents nous séparent, nous nous retrouverons dans l’océan
Ce deuxième opus nous fait donc découvrir les aventures de Noah et sa petite sœur Renie. Autant dire que l’histoire débute sur les chapeaux de roues puisque nous sommes en temps de guerre. La ville brûle, les bombes pleuvent et nos deux orphelins sont obligés de se planquer dans un bunker pour espérer survivre. Alors que les bombardements retentissent, Noah tente de rassurer sa sœur en lui racontant une histoire. Tout laisse entendre que cette histoire n’est autre que celle de Silence et résume succinctement les aventures du premier opus.
Silence, c’est un monde imaginaire créé dans les rêves de Noah où il incarne lui-même un clown triste, Sadwick, accompagné de son adorable ami la chenille, Spot. On apprend donc que Sadwick a détruit Silence pour sauver Noah d’une maladie. Mais au beau milieu de cette captivante histoire, un autre bombardement touche le bunker et propulse de façon étrange les deux héros dans le monde de Silence. Et c’est à ce moment-là que débute notre véritable histoire…
…dans un monde imaginaire…
L’arrivée dans Silence est des plus surprenantes. Noah passe d’un estomac de ver-monde sombre et glauque pour atterrir dans un petit coin calme et lumineux. Mais sous ses faux airs de paradis, Silence est devenue un monde dangereux hanté par des Traqueurs, bestioles fort peu sympathiques envoyées par la Fausse Reine, nouvelle dirigeante du royaume. Mais chaque chose en son temps.
Noah arrive donc dans un paysage fabuleusement attrayant et coloré. Et sur ce point, autant dire que Silence : The Whispered World 2 est graphiquement merveilleux. Chaque zone découverte est un véritable tableau de maître aux couleurs chatoyantes et aux contrastes saisissants. Mais la bande son n’est pas en reste. Sans pour autant casser trois pattes à un canard, les musiques et effets sonores sont astucieusement placés çà et là et sonnent harmonieusement avec le monde fantastique qu’est Silence. Le doublage uniquement en anglais (mais sous-titré en français) est un petit bijou. On ressent aisément l’implication des acteurs et le jeu parfait qui en découle. Petit plus pour la voix de Renie qui est tout simplement parfaite.
…trois petits héros...
Rentrons maintenant dans le vif du sujet : les personnages. Tout au long de l’aventure, nous en rencontrons plusieurs comme Kyra, visiblement la leadeuse du mouvement rebelle, Sam, le garde du corps nounours de Renie, Janus, le philosophe et Horus, le « corbeau » messager de Janus qui permet de switcher entre Noah, Renie et Spot.
Pour ce qui est des personnages principaux, autant Noah rappelle brièvement le personnage de Sadwick dans sa mélancolie, autant Renie est la plus touchante de par son innocence et sa petite bouille (je vais sûrement passer pour une folle, mais j’ai cru voir Grenat de FF IX petite). Mais le prix de la “cutitude” revient sans hésitation au petit Spot. Jamais on n’aura trouvé une chenille plus mignonne. Encore une fois, j’octroie une mention spéciale au doublage de Spot qui, malgré un bruitage très limité, arrive sans difficulté à nous faire fondre. Le doublage original apporte vraiment une humanité extraordinaire aux divers personnages et nous ferait oublier la praticité de la VF. Un vrai plaisir !
De plus, les dialogues entre personnages sont nombreux, plutôt intéressants et, surtout, bourrés à craquer d’humour. Au sein de ces dialogues, certains choix sont donnés au joueur, mais tout cela n’est qu’une fausse impression de liberté d’action car qu’importe le choix de dialogue que vous faites, aucune conséquence à long terme n’est effective, seulement les réactions immédiates. Un gros point négatif lorsque l’on est conscient de l’avantage que cela aurait apporté non seulement à la durée de vie du jeu qui n’est pas énorme (six petites heures en se promenant), mais aussi pour le joueur : quel merveilleux sentiment que celui d’avoir l’impression de créer sa propre histoire !
…cherchant à fuir ce monde.
Comme le suppose le principe du point’n click, chaque zone nécessite d’interagir avec des objets ou des personnages. Ici, on ne peut pas dire que la difficulté soit au rendez-vous. Les énigmes sont loin d’être complexes, juste sujettes à un minimum de logique et lorsque ce n’est pas le cas, elles ne sont donc résolues que par la grâce du hasard. Malgré ça, nous pouvons noter l’importance de Spot dans ce genre de situation car il s’avère être notre allié le plus précieux et le plus utile. En effet, adepte du changement de forme, notre petite chenille peut se transformer en pâte à crêpe ou en ballon gonflable sur demande. Et comble du bonheur, Spot peut également absorber les « skills » de certains objets environnants pour devenir un lance-flamme, un pistolet à eau ou un gros tas de morve (je signale qu’aucun pokémon n’a été blessé durant la rédaction de ce test).
Un aspect original du gameplay est qu’Horus nous permet de switcher entre Noah, Renie et Spot. Et oui, au cours de l’histoire, nos héros sont séparés et certains passages nécessitent tout de même que les personnages s’entraident à distance. Spot peut par exemple aller chercher un objet, qui permet à Renie d’actionner un mécanisme, qui ouvre une porte débloquant le chemin de Noah. Un point non négligeable qui s’avère plutôt cool et donne un certain dynamisme.