Dans la vie, il y a ceux qui détruisent les ponts (Godzilla et tous ses copains), et ceux qui les construisent ou que cela passionne (vous, Beethoven et son célèbre « Pont, pont, pont, poooont »). Bon, OK, il y a aussi les autres qui sont même peut-être les plus nombreux. Bien entendu c’est à la deuxième catégorie que s’adresse Bridge Constructor. On peut déjà en dire une chose, c’est que le titre du jeu rend compte de façon rigoureusement exacte son contenu.
Chouette, un jeu mobile de plus !
Commençons donc directement par un coup de gueule : Bridge Constructor fait partie de la trop longue liste d’adaptations de jeux mobiles ou de vieux jeux PC, à l’identique, sans aucune modification notable. Pour être plus précis, c’est exactement la version PC sortie il y a presque 2 ans qui nous est proposée, pour 1€ de plus que sur Steam, soit 9.99€. Elle comprend également un DLC, pour en tout 80 ponts à construire. La fainéantise du portage est telle qu’il n’y a pas de musique sur l’écran titre, et que l’affichage, mal calibré, dépasse chez moi la taille de mon écran sans pouvoir être réglé. Maintenant que j’ai bien grogné, voyons comment le jeu s’en sort.
Et bien, pour faire court, plutôt bien. On oublie rapidement l’aridité de ce qu’on voit ou entend (pas de musiques, des graphismes ultra-simples, un habillage global pratiquement inexistant) pour se concentrer sur la question essentielle : comment concevoir un pont dans les limites d’un budget parfois très limité, et sur lequel un camion peut passer ? Chaque niveau propose une longueur à couvrir, plus ou moins de piliers, plus ou moins de matériaux accessibles (bois, acier, béton, câbles), et enfin plus ou moins de budget. Il est bien évident qu’on fait toujours la même chose, mais la variété de ces quelques critères suffit pourtant pour qu’on soit obligé de se creuser sérieusement la tête, ce qui tombe bien car en dehors d’enchaîner les constructions, le jeu ne propose rien d’autre. Ainsi, il faudra de nombreux essais avant qu’on comprenne les grands principes à respecter pour solidifier une structure (utiliser au maximum des formes triangulaires, toujours penser en poussée opposée...). Dommage qu’il n’y ait pas un tutoriel expliquant un minimum de technique, on doit apprendre seul.
Pour peu qu’on morde à l’hameçon, on peut oublier le temps qui passe, focalisé sur un pont à fabriquer uniquement en bois avec un budget limité. 80 niveaux, cela offre une durée de vie conséquente, que les meilleurs architectes pourront encore allonger en renforçant leurs structures pour permettre le passage d’un camion citerne. Comment savoir si vous faîtes partie des joueurs qui peuvent être intéressés ? Simple : recherchez les jeux en flash qui proposent ce type d’activité. Si vous aimez, sachez que Bridge Constructor est plutôt mieux fait grâce à une physique imparable et à des niveaux bien pensés qui poussent le joueur à avoir de l’imagination.