Ridge Racer existe depuis tellement longtemps et a connu tellement d’épisodes qu’il est presque impossible de n’avoir joué à aucun titre de la franchise. Unbounded est la deuxième tentative sur consoles HD, et a pour objectif rien de moins que de le relancer la série. Pour ce faire, ce n’est pas Namco qui s’est occupé du développement du jeu, celui-ci ayant été confié aux finlandais de Bugbear (FlatOut 1 et 2). Objectif atteint ?
Riiiidge Racer
Quand on lance le jeu, c’est FORCEMENT la déception qui est le premier sentiment ressenti. On s’attend à une cinématique avec une minette courtement vêtue qui déambule entre les bolides au son d’une techno ravageuse ou bien d’une chanson sirupeuse J-pop. A la place, un menu minimaliste nous propose de dominer la ville, le monde, ou bien de créer sa ville. Attaquons-nous à la ville, qui fait office de solo de ce Unbounded. L’habitué de Ridge Racer va devoir mettre sur pause pour vérifier la jaquette, tellement le résultat à l’écran n’a qu’un rapport très lointain avec la franchise. C’est bien simple, en dehors d’une musique techno ultra-speed (et suivant vos goûts entrainante ou insupportable), seul le fait que l’on conduit des bolides imaginaires est similaire aux précédents épisodes. Ici, il faudra enchainer des courses pendant lesquelles on pourra défoncer ses adversaires grâce à un boost dévastateur dans des ralentis spectaculaires (ça vous dit quelque chose ?), sur des parcours urbains destructibles qui partent en miettes (ça vous re-dit quelque chose ?). D’autres épreuves proposent de terminer premier en utilisant à nouveau le boost, mais sans que celui-ci ne donne la possibilité de détruire les autres, ou bien au contraire, il faudra détruire le plus de choses possible au volant d’un gros camion. Enfin, on devra déraper non-stop pour cumuler des points. En d’autres termes, c’est Burnout qui rencontre Split/Second Velocity. Comme la lisibilité des parcours est pour le moins délicate et que les graphismes ne sont pas vraiment impressionnants, l’envie de continuer à jouer n’est pas très forte…
Pourtant, alors qu’on gagne des points à la fin de chaque course, débloquant de nouveaux parcours et de nouvelles voitures, étrangement les parties s’enchainent et on se retrouve accroché au jeu. Les épreuves sont de plus en plus difficiles, et il faut vraiment s’accrocher pour décrocher une première place. C’est là que le concept véritable d’Unbounded se révèle. Derrière son aspect bourrin se cache un jeu de course où il faudra bien connaitre les parcours pour prévoir ce qu’on va faire : prendre les raccourcis, détruire les éléments bonus, partir en dérapage exactement au bon moment…Il ne faut pas avoir peur de recommencer à de multiples reprises une course avant de réussir un gros score qui permettra de continuer à avancer, d’autant plus que l’IA est redoutable et fait peu d’erreurs. En bref, c’est un vrai jeu de scoring, exigeant, et livrant une vraie satisfaction aux joueurs qui s’y investissent.
Pédale de frein en option
Celui qui a passé des heures sur Forza va devoir faire un sérieux effort d’adaptation. Départ, on passe la deuxième…Ah, non, les vitesses se passent toutes seules. Attention, un virage un peu serré, on ralentit pour passer et…Ah, non, ici, pour ne pas perdre de temps, il ne faut pas éviter le dérapage, il faut au contraire le provoquer (avec un petit coup de frein à main, qu’on pourrait rebaptiser ici « le bouton pour drifter »). Les dérapages sont une marque de fabrique de la série, et la logique est poussée dans des proportions qui en font l’axe principal de gameplay. Comme ils sont plus que difficiles à maîtriser, il faudra pas mal de pratique avant de réussir à en faire quelque chose pour s’en sortir. C’est aussi avec le gameplay qu’il faudra être patient.