Test - Solar Ash - La tête dans les nuages

«Pas d’éclaircie à l’horizon » , - 1 réaction(s)

Nous avons eu l’occasion de parcourir le dernier-né de Heart Machine. Ce studio ayant vu le jour il y a dix ans n’a pourtant à son actif que deux jeux : le très coloré Hyper Light Drifter, dont la suite ne devrait plus tarder, et Solar Ash. Ce dernier a d’ailleurs reçu l’appui de l’éditeur Annapurna Interactive, voyons si le pari est réussi ?

La foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit

Accueilli par un jeu de couleurs que nous qualifierons de spatiales, à savoir un fond étoilé, l’œil est immédiatement attiré par un trou noir entouré par ces nuances de rouge, violet, bleu et vert. Le tout est porté par une musique qui, dès les premiers échos, nous rappelle le légendaire film Alien.

Enthousiastes, nous le sommes instantanément. Nous ne trouvons d’ailleurs rien d’alarmant dans les menus, qui proposent classiquement plusieurs modes de difficulté, trois emplacements de sauvegarde et des sous-titres en français, les voix étant quant à elles en anglais.

Inspiré par la plus grande odyssée spatiale à ce jour, merci George Lucas, Solar Ash nous contextualise son univers grâce à un texte tenant généreusement… sur six lignes. Nous en retirons un sentiment d’urgence quant à la situation évoquée et comprenons que nous allons incarner Rei, dernière représentante des Coureurs du Vide.

Ces derniers se sont lancés dans une mission qui semble impossible : sauver leur planète attirée par un trou noir grâce à « La graine d’étoile », dispositif colossal capable de détruire ces gloutons astronomiques. L’histoire parait prometteuse et sort de l’ordinaire. Chaque zone que nous découvrons va d’ailleurs introduire des personnages ayant leurs histoires individuelles, souvent sombres et touchantes, mais toujours très courtes.

Sans réellement parler d’histoire, on comprend que l’action se déroule autour d’un fil rouge qui, pour nous, est la plus grande force du jeu et nous donne envie de continuer. Hélas, malgré une fin étonnante à deux issues, celle-ci est tellement prévisible que le soufflé retombe aussi vite. Cependant, la morale derrière tout ce voyage a quand même joliment résonné en nous.

Si l’héroïne est capable de marcher, nous allons en réalité passer la majorité du temps à glisser comme si nous étions équipés d’une paire de rollers dans Jet Set Radio ou rappelant l’excellent The Pathless. À l’instar du dernier jeu cité, des sensations comparables sont présentes dès les premières secondes. Il est particulièrement grisant de glisser, utiliser son boost pour gagner en vitesse, faire des doubles sauts, slider sur les éléments ou encore s’accrocher à un rebord de justesse pour grimper plus haut.

Malheureusement, les compétences du personnage n’évolueront jamais au fil de l’aventure. Et on ne peut pas dire que les ennemis rencontrés nous donneront du fil à retordre pour dynamiser davantage les combats.

Déjà trop peu nombreux et trop peu variés, avec moins d’une dizaine de modèles différents, nos adversaires sont également trop faciles à vaincre et on taille dedans comme dans du beurre, les réduisant au silence en leur assénant seulement quelques coups.

Qu’il s’agisse des petits crabes, des oiseaux, crapauds ou d’autres espèces moins identifiables, tous sont formés d’une sorte de boue noire agrémentée d’une coquille blanche et nous donnent l’impression qu’ils ne sont présents que pour combler le vide entre deux boss dignes d’un Shadow of the Colossus. Le rapprochement avec l’inégalable titre de Fumito Ueda se retrouve d’ailleurs dans la manière d’affronter ces anomalies massives, leurs proportions cyclopéennes et leur direction artistique réussie.

Derrière le nuage, le soleil brille toujours

Vous l’avez compris, nous avons rapidement été désillusionnés par le niveau de difficulté, mais il arrive quand même qu’un ennemi nous touche. Heureusement, la peine est légère.

La surprise passée et notre bouclier descendu d’un cran, nous réfléchissons enfin à notre système de santé. Qualifions-le de simple et efficace puisque nous ne disposons que d’un bouclier énergétique composé de plusieurs charges et pouvant être augmentées grâce à CYD, notre ami droïde à l’esthétique convenue, autant que celle de notre personnage. On retrouve CYD dans toutes les zones de Solar Ash, bien content d’améliorer otre bouclier contre une quantité de plasma de plus en plus élevée.

Outre l’amélioration du niveau de vie du personnage, CYD nous permet également de changer de tenue et d’en apprendre davantage sur le lore du jeu en nous indiquant des journaux à trouver dans les zones. C’esst en trouvant tous les journaux d’une zone que nous découvrons ce qui est arrivé au Coureur du Vide trépassé dans la zone et récupérons son armure ayant un bonus unique non cumulable avec les autres.

C’est une bonne façon de pousser à l’exploration et d’en apprendre plus sur cet univers sombre et prometteur. Malheureusement, on a vite l’impression de se perdre dans les niveaux les plus avancés et les zones étant parfois étendues, l’exploration devient rapidement pénible.

Les trois premiers mondes n’apportent finalement pas un réel renouveau, que ce soit dans leur direction artistique ou dans la difficulté des énigmes qui les composent. Nous avons réellement l’impression d’être dans un tutoriel de plusieurs heures nous permettant de nous balader sans risque dans les cieux.

Nous glissons la plupart du temps sur des nuages bleuâtres et si chute il y a, après être monté sur des hauteurs, grâce à la boue qui semble animer nos ennemis et sur laquelle nous pouvons prendre appui, le seul risque encouru est de devoir reprendre l’un des rails débloqués lors de notre première ascension. Les trois environnements suivants changent, fort heureusement, complètement la donne, chacun ayant une esthétique bien marquée : poison, lave, verticalité. Solar Ash demandant environ sept heures pour en venir à bout, nous étions heureux d’enfin pouvoir varier les plaisirs, arrivés à la moitié du titre.

Toujours autant de pluie chez moi

Désillusionnés, nous l’avons été une fois encore. La sensation de tutoriel ne nous quitte pas. Au départ, si l’on se rate, il ne se passe rien. Puis le poison nous laisse un temps pour en sortir et finalement la lave nous achève d’un coup. Sur le papier, on pourrait croire à une difficulté augmentée, mais il n’en est rien.

La mort n’est qu’une illusion. On repart directement au dernier point de contrôle, simple plateforme ronde disponible régulièrement lorsque danger il y a. Et si toutefois nous parvenons à perdre la totalité de nos charges de bouclier, un message souligne notre mort définitive ! Là aussi, la punition pour avoir échoué à plusieurs reprises, conduisant à cet état, est de simplement recommencer au dernier point de contrôle.

Précisons que le bouclier se recharge avec des éléments que nous trouvons régulièrement dans des caisses lumineuses très visibles et souvent regroupées par deux ou trois. Tout comme le plasma permettant d’améliorer le nombre de charges totales qui pour sa part, peut également se trouver sous forme de généreux cristaux ou à même le sol.

Nous sommes frustrés, car l’équipe de Heart Machine avait vraiment entre ses mains matière à rendre le jeu exceptionnel. Si nous passons outre les nombreux défauts que nous avons évoqués, le jeu propose heureusement des boss réellement impressionnants et au design varié.

Lorsque nous arrivons dans une zone, il faut la nettoyer en détruisant plusieurs amas de matière noire pour faire sortir de sa cachette l’anomalie massive du secteur. Pour cela, rien de plus simple. Des balises en forme de bâton (nous n’arrivons pas réellement à déterminer de quoi il s’agit) apparaissent successivement dans l’informité boueuse et il faut les frapper dans leur ordre d’apparition avec un temps donné. Simple au début, frustration assurée par la suite.

Il faut pour cela utiliser tous les mouvements en notre possession : glisse, slide, boost, ralentissement du temps et même la téléportation, pour viser plus loin et atteindre la cible. Ce dernier mouvement faisait partie de notre arsenal quasiment dès le départ, mais nous l’avions oublié, par manque d’utilité, jusqu’aux derniers niveaux.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule chose que nous avons délaissée par manque d’usage. Nous voulons parler d’un radar activable manuellement qui nous indique tous les objectifs principaux de la carte, tellement évidents dans les trois premiers niveaux que nous n’en avons jamais eu l’utilité.

Bref. Dès la première destruction de ce fluide noir dans une zone, nous avons un fugitif aperçu de l’ennemi, un œil s’ouvre sur son corps et cette apparition, souvent angoissante, fait immédiatement son petit effet et nous donne envie d’affronter le monstre titanesque.

Le combat se déroule sur le même schéma qu’un Shadow of Colossus, mais toujours avec ces fameux pics. On grimpe donc sur l’ennemi et l’on détruit un nombre variable de ces éléments jusqu’à atteindre le point sensible.

Nous ne sommes que peu dépaysés, car s’ils sont tous différents, ces affrontements sont identiques dans leur structure. Par trois fois, il faut blesser l’anomalie massive et la difficulté augmente à chaque étape. Formée aussi de cette gélatine sombre et de coquille blanche, cette dernière se fait plus rare au fil de nos assauts, tout en rendant la boue rouge et fatale à son contact.

Pourquoi pas, si la plus grande difficulté n’était pas de devoir retourner jusqu’au monstre qui se déplace en cas d’échec et réengager le combat. Le pire étant que la plupart des ratés se produisent à cause d’une caméra qui ne suit pas les changements abrupts de direction des bâtons que nous devons suivre.

Dernier point concernant les succès : la plupart se déverrouillent en suivant l’aventure, mais pour tout débloquer, il faudra trouver tous les éléments supplémentaires et terminer le jeu dans sa difficulté maximum.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le chara-design des anomalies massives
  • Les sensations en jeu
  • L’histoire courte, mais puissante
On n’a pas aimé :
  • De nombreux moments frustrants
  • Des problèmes de caméra
  • Une direction artistique peu marquante
  • Une sensation de tutoriel omniprésente
Quelle tristesse

Quelle tristesse nous ressentons au sortir de cette aventure après avoir parcouru un récit qui aurait mérité un bien meilleur traitement ! Pourtant, l’histoire sombre et mature s’affranchit du vu et revu, le gameplay de glisse, devenu trop rare dans les jeux, est agréable, les anomalies massives sont marquantes et le fil rouge scénaristique nous tient en haleine du début à la fin. Malheureusement, le tout n’est pas maîtrisé et s’avère plus frustrant que grisant. Nous avons constamment le sentiment de quelque chose de prometteur qui retombe systématiquement comme un soufflé, décuplant notre frustration. Si nous sommes donc déçus, nous pensons que la voie est grande ouverte pour une suite qui saurait gommer tous ces défauts et ainsi nous proposer un très bon jeu !

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Solar Ash

PEGI 0

Genre : Action

Éditeur : Annapurna Interactive

Développeur : Heart Machine

Date de sortie : 2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 4, PC Windows

1 reactions

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Zabal

26 oct 2023 @ 13:50

« nous allons en réalité passer la majorité du temps à glisser comme si nous étions équipés d’une paire de rollers dans Jet Set Radio ou rappelant l’excellent The Pathless »

ou Omno aussi, quel plaisir aussi de rider dans le paysage ! Sinon, je suis en train de faire le jeu, perso j’aime bien, ça change un peu, rider et aussi un vrai plaisir, quelques moments frustrant quand on tombe d’une certaine hauteur et qu’il faut se retaper tout le chemin, mais pour le moi le défaut, mais c’est ultra personnelle, c’est qu’à force de bouger la caméra partout pour être sûr de ne rien rater ( il y a pas mal de collectibles un peu partout), j’ai mal à la tête , donc au final je n’y joue que par petites sessions de 20/30 mns^^

Il est sur le GP au fait, ça serait peut-être bien de le préciser ? 7,5 sur senscritique quand même, on est dans le haut du panier et je suis d’accord, malgré les défauts l’expérience est vraiment originale.