Lil Gator Game fait partie de ces ovnis qui paraissent innocents, mais qui sont capables de nous toucher en plein cœur. Développé par Mega Wobble et édité par Playtonic Friends, Lil Gator Game est un jeu d’aventures avec une touche heroic fantasy. Ce titre est une bouffée d’air frais et fait du bien au moral. Laissons-nous emporter par l’innocence de notre petit alligator et allons jouer ensemble. Le jeu étant un PEGI 3, il ne faut pas s’attendre à une grande difficulté.
The Legend of Hero
C’est le nom du jeu que Gator et sa sœur attendent avec impatience. Pour pallier cette longue attente, ils décident ensemble de créer leur propre jeu d’aventure fantaisie. C’est là que naît le légendaire héros vert. Non, nous ne parlons pas de Link, mais bien de Gator. La référence à The Legend of Zelda est à peine déguisée et le titre en fait un bel hommage. Au travers de Gator, ce petit alligator que nous interprétons à la troisième personne, nous allons prendre part à une aventure trépidante.
Pour ce faire, nous allons devoir remplir une série de quêtes héroïques afin de nous équiper. À l’issue de ces quêtes qui nous mettent en jambe, l’histoire commence réellement. En effet, la vie de Gator sera chamboulée par le départ de sa sœur pour l’université pendant que lui profitera encore de l’innocence d’être un enfant. Lors du retour de sa sœur pendant les grandes vacances, Gator entreprend sa plus grosse mission : faire qu’elle joue avec lui, mais arrivera-t-il au bout de sa quête ? C’est une chose qui reste à découvrir au fil de l’histoire. Le seul souhait de Gator est de retrouver sa sœur et leur jeu d’enfant.
L’histoire est très bien menée et très bien travaillée. On assiste à une histoire enfantine et parfois comique. Mega Wobble a réussi à bien doser l’humour et l’émotion au sein de son titre, tout en portant une certaine leçon de vie. En effet, cette œuvre nous fait prendre conscience qu’il ne faut jamais mettre la pression aux autres, qu’il faut être compatissant et bienveillant, car on ne sait jamais vraiment ce que ces derniers traversent. Derrière son histoire bon enfant, Lil Gator Game induit un sujet sérieux avec finesse.
Au-delà de son histoire, le monde de Lil Gator Game est peuplé de nombreux anthropomorphes. Nous ne sommes donc pas surpris de croiser de nombreux animaux qui peuvent nous rappeler un certain Animal Crossing. Chaque animal possède son caractère et sa quête de compagnon. Gator se prend au jeu de se lier d’amitié avec tous les habitants de l’île afin de tous les rassembler en communauté afin de fonder un village. À chaque rencontre, il en apprend davantage sur les autres.
Quel talent, légende !
Le gameplay se veut basique, simple, mais efficace. Pour rappel, Lil Gator Game est un jeu d’aventure à la troisième personne où notre personnage se bat armé d’une épée, d’un bouclier et d’un chapeau pointu. Cependant, la réalité est tout autre, à la place d’une épée, nous avons une branche d’arbre… Cela nous rappelle les débuts d’un certain jeu, sauf qu’ici, les armes ne se cassent pas, ni les boucliers d’ailleurs. Pour commencer l’aventure, il nous faut choisir un nom de héros, ce qui nous permet de devenir la légende de Lil Gator. Nous commençons donc notre aventure par des quêtes que nous confient nos amis afin de récupérer notre illustre équipement. On constate rapidement que ces amis ne semblent pas autant investis pour aider leur copain. Les quêtes se résument à terrasser des monstres, réaliser soi-même son chapeau et aller chercher un objet, simplement pour justifier d’une récompense de quêtes.
En obtenant l’épée, pardon, la branche d’arbre, on apprend à la manier afin d’occire les créatures qui se dressent sur notre passage. Cela peut paraître impressionnant dit comme cela, mais en réalité, les ennemis sont en carton. Oui, oui, en carton, ce qui en soi n’est pas spécialement dangereux, mais c’est là que le studio fera appel à notre imaginaire d’enfant. Ce qu’on aurait pu prendre pour de vrais monstres lorsque nous étions de jeunes bambins, ne sont en réalité que de simples dessins sur du carton. La créativité n’est clairement pas laissée de côté et ce retour en enfance est parfaitement conçu. En plus de l’épée, nous obtenons un bouclier qui sert surtout de luge, étant donné qu’aucun danger ne rôde sur l’île ; il n’en a que le nom.
L’influence de The Legend of Zelda va à nouveau se faire sentir dans l’attribution de la monnaie du jeu. Cette dernière s’obtient en abattant des monstres, en coupant de l’herbe ou bien en brisant des pots. Au lieu d’obtenir des rubis comme dans The Legend of Zelda, nous obtenons des confettis et des cartons qui à eux deux forment des déchets, la monnaie du jeu. Cette forme d’argent nous permet de faire du troc et d’obtenir d’autres armes et boucliers (purement esthétiques). C’est également grâce à cette bourse que nous pouvons acheter, auprès d’un singe perturbant, des bracelets de force, nous octroyant de l’endurance pour escalader les parois. L’endurance est nécessaire uniquement pour l’escalade. La paravoile, la nage et toute autre action n’en requiert pas. Les déchets nous permettent aussi de crafter de nouveaux équipements (épées et boucliers) afin de confectionner des panoplies sympas.
Par la suite, nous obtenons également un vieux t-shirt qui fait office de paravoile. Un équipement très pratique pour descendre les montagnes et les falaises. Nous avons trois méthodes pour redescendre de notre perchoir : sauter tout simplement, user de la paravoile pour atteindre un point donné ou faire la peluche. Faire la peluche est clairement une fonction originale qui nous est expliquée par Simon, l’ours alpiniste. Cet aspect du gameplay fait partie de la touche humoristique du jeu, puisque faire la peluche consiste à se laisser tomber comme comme un objet inerte. C’est totalement inutile, ridicule et inattendu, mais cela colle parfaitement à l’aspect comique du jeu.
Enfin, Lil Gator Game nous laisse libres de nos mouvements en nous offrant un open world ni trop grand ni pas assez. Faire le tour de l’île prend du temps sans pour autant être agaçant ou longuet. Cette exploration nous permet de trouver tout le petit monde de l’île, mais également de voir des échos du passé de Gator et de sa sœur afin d’en savoir plus sur leur histoire commune. Au sein de ce titre, tout est atteignable, c’est-à-dire que la montagne que l’on aperçoit au loin est escaladable. Nous découvrons au fil de notre aventure que de petits panneaux sont disséminés un peu partout afin de nous dissuader d’effectuer une action. On comprend très vite que malgré la négation, on en a l’autorisation.
“Boku No Ninja Academia”, tu aimeras !
Un des aspects les plus réussis du jeu, outre son histoire et son gameplay, ce sont ses graphismes. Au premier abord, on peut se dire qu’ils sont simplistes par rapport à des titres similaires, sauf qu’il n’en fallait pas d’autres. En effet, les graphismes en cell-shading viennent renforcer l’aspect enfantin du jeu et ancrent encore plus l’histoire. Ce style amène de la couleur et de la gaité dans une histoire parfois empreinte de tristesse et de frustration. La direction artistique rend un bel hommage à Wind Waker et nous offre de la beauté et de la simplicité qui font du bien. Mega Wobble donne la possibilité aux joueurs de jouer dans un style rétro offrant des graphismes toujours aussi colorés, mais bien plus pixélisés.
Les décors sont variés et offrent chacun des univers bien à eux. On peut passer des feuilles orangées de l’automne à des arbres bien verts tout en transitant par une plage à l’eau cristalline. Chaque espace est travaillé de sorte à exprimer quelque chose. Peu importe ce que nous faisons, les textures et les animations sont faites pour ravir nos petits yeux d’enfants.
Si nous devions vraiment trouver un petit défaut à ce jeu, ce serait certainement sa bande originale qui est très vite entêtante. Il y a peu de morceaux qui compose la bande-son, mais leur boucle se répète de manière excessive. Malgré tout, certains sont très accrocheurs et ponctuent la partie. Toutes les mélodies sont spécifiques à un lieu dédié.
Testé sur Xbox Series X
