Test - Kona II : Brume - Une suite qui s’est fait attendre

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En 2017, le studio canadien Parabol nous proposait d’explorer les terres enneigées du Grand Nord en incarnant Carl Faubert, un détective appelé à percer les mystères gravitant autour de l’entreprise de William Hamilton. Il aura fallu attendre cinq années pour connaître la suite de ce premier épisode, qui laissait planer le mystère sur l’origine de la brume ayant coupé du monde une petite ville minière. Malgré un bon accueil, ce premier titre n’était pas exempt de tous défauts. Les développeurs ont-ils mis à profit cette longue attente pour nous offrir un jeu encore plus abouti ?

La fin n’est que le début

Notre aventure démarre à peine quelques heures après la conclusion du premier opus. Carl Faubert avait été laissé sur une barque alors qu’il était parvenu à fuir un grand danger et on le retrouve ici à la nuit tombée, dans cette même embarcation, en plein milieu du lac. Alors que nous tentons de rejoindre la rive, nous sommes la cible de plusieurs coups de feu. Les balles sifflent et c’est alors que, guidés par l’instinct de survie, nous plongeons dans les eaux glacées pour sauver notre peau.

Après avoir atteint le rivage, non sans mal, on trouve finalement refuge dans une cabane typique de la région. C’est en puisant dans nos dernières forces que l’on parvient à soigner nos blessures et à allumer un feu avant de prendre un peu de repos. Au réveil, et après une bonne nuit réparatrice, il est temps de reprendre ses esprits et de rassembler notre équipement avant de partir à nouveau affronter le froid glacial, en quête de réponses.

Une introduction palpitante qui nous met tout de suite dans le bain, mais à une nuance près. Même si au lancement du jeu, une séquence résume les événements précédents, il est préférable d’avoir vécu le début de l’aventure pour en apprécier d’autant plus cette suite.

Une suite douce-amère

Le premier constat positif qui nous saute aux yeux est bien évidemment la qualité graphique de ce second volet. Il y a une réelle évolution entre les deux jeux. Même s’il n’atteint pas le rendu d’un AAA, Kona II : Brume offre un visuel plus qu’honorable pour une production modeste. Quand bien même certaines textures peinent parfois à se charger, ce n’est pas plus récurrent que sur Resident Evil 4 remake, par exemple.

Le gameplay, quant à lui, n’a pas vraiment évolué mais s’offre quand même un petit lifting dans le rendu des animations et la fluidité des déplacements. Fini les escaliers pénibles à emprunter ou les portes qui ont du mal à s’ouvrir vers l’extérieur quand le personnage est devant. Les développeurs ont gommé les faiblesses du premier titre en rendant, de fait, l’expérience plus agréable.

Côté survie, on retrouve donc le triptyque résistance au froid, santé et endurance qui s’affiche sous forme de jauge,dans l’angle supérieur gauche de l’écran. Nous n’avons cependant pas ressenti de challenge en ce qui concerne la gestion de ces données. Les feux de camp sont nombreux et les adversaires peu présents. À moins de vraiment tester ses limites, il n’y a aucune chance de mourir de froid ou des suites de ses blessures lors de l’exploration.

Plaisir coupable

Le vrai challenge de Kona reste ses énigmes et son absence volontaire d’indices évidents sur la résolution de celles-ci. La consultation régulière de nos notes est une mécanique de gameplay à ne pas ignorer si l’on ne veut pas tourner en rond durant des heures. Malgré quelques indications sur la carte, la plupart du temps il faudra faire preuve d’un grand sens de l’orientation car sa lecture reste perfectible. Le marquage d’un point d’intérêt ne prenant pas en compte la notion de niveau, il peut être fastidieux de trouver la pièce d’un puzzle dans une bâtisse à quatre étages.

La bande-son du titre est quant à elle discrète, subtile et peu présente. Elle participe cependant à l’immersion dans cette aventure glaciale. Le bestiaire, par contre, est tout à fait anecdotique et l’on se demande vraiment à quoi bon collecter tant d’armes et de munitions pour finalement si peu d’affrontements. Le jeu passe complètement à côté d’un des piliers du genre survival qu’il prétend pourtant vouloir incarner. Ce défaut peut cependant être lissé grâce au niveau de difficulté le plus élevé, sans pour autant challenger les plus aguerris.

La qualité de la narration, notamment grâce à la voix off de Guy Nadon(l’acteur québécois qui prête sa voix à Morgan Freeman, Dustin Hoffman ou Danny Glover), sauve toutefois à nouveau les meubles. Les joueurs les plus curieux pourront apprécier la profondeur du scénario en lisant toutes les notes disséminées ci et là. Les complétistes, quant à eux, trouveront leur bonheur en chassant les collectibles divers et variés, afin d’obtenir les 1000G. Ils pourront ainsi prolonger de quelques heures la dizaine qui nous a été nécessaire pour arriver au bout de notre expérience.

Testé sur Xbox Series X|S. (Optimisé)

Bilan

On a aimé :
  • La qualité de la voix off et son intérêt dans la narration
  • Le challenge des énigmes
  • La réalisation graphique qui surpasse les standards d’une production modeste
On n’a pas aimé :
  • La lecture de la carte parfois fastidieuse
  • Les affrontements anecdotiques
  • Une “inspiration” qui penche un peu vers la caricature
Un joueur averti en vaut deux

Malgré l’impression de jouer à la caricature peu convaincante d’un survival des années 90, nous avons passé un bon moment durant les dix heures nécessaires pour conclure l’aventure. Il est parfois rageant de buter sur certaines énigmes capillotractées ou de se perdre dans la lecture perfectible de la carte. Cependant, Kona II : Brume excelle dans sa narration et c’est bien cela l’essentiel, au final. Il n’est toutefois pas de ces jeux à mettre entre toutes les mains, mais il plaira aux joueurs avertis.

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Kona II : Brume

Genre : Survival Action

Editeur : Ravenscourt

Développeur : Parabole

Date de sortie : 2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows