Test - Hellboy : Web of Wyrd - Hell No !

«Quel Enfer ! » , - 2 réaction(s)

Hellboy : Web of Wyrd est un Roguelike développé par Upstream Arcade et édité par Good Shepherd Entertainment. Le studio n’a à son actif qu’un jeu : West of Dead. Si le gameplay est différent de ce dernier, ce n’est pas le cas de la patte graphique qui va jusqu’à nous faire nous demander si ce premier titre n’était pas un galop d’essai pour pouvoir se frotter au bébé de Mike Mignola par la suite….

Tout est affaire d’équilibre

C’est en tant que fan de comics et plus particulièrement de Hellboy que nous nous lançons dans l’aventure comme un gosse un matin de Noël.

Déception sous le sapin, tout ce que nous avions commandé est arrivé, mais avec des pièces manquantes. Dès le lancement il nous faut éteindre la console Xbox Series X car le jeu à planté lors du premier écran de chargement. Aïe ! mais bon, ça arrive !

Deuxième essai et après environ 20 secondes d’attente, le chargement passe enfin. Une “cinématique” démarre afin d’introduire un propos sans intérêt. Nous recherchons Lucky qui s’est perdu dans le Wyrd lors d’une enquête sur la disparition d’un illustre personnage dont la maison est le théâtre d’événements paranormaux.

Oups ! On a divulgâché toute l’histoire !

Et c’est malheureusement quasiment tout ce qu’on aura à se mettre sous la dent. Une fois Lucky retrouvé à la fin de ce tutoriel nous arrivons dans la fameuse Maison Papillon qui va nous servir de HUB pour le reste de l’aventure. Tous les PNJ que nous rencontrons dès lors vont simplement avoir une ou deux lignes de discussion en plus après chaque retour en ces lieux, ce qui n’apporte clairement rien à l’intrigue.

Au final, une seule des salles de la maison a un “attrait”, celle où sont entreposés les collectibles dispersés dans les niveaux (très souvent dans la zone d’apparition)... Top ! L’intérêt de les chercher ? Presque aucun, hormis le droit à une nouvelle ligne de dialogue de la part de nos amis hantant cette fameuse maison.

Pour ce qui est de Lucky, dont le nom est parfois traduit et parfois non, il fait office de vendeur pour Hellboy. Sauf que la structure même du jeu s’écroule ici. En effet, les équipements et leurs améliorations coûtent environ 50 orbes trouvables dans les niveaux et leurs améliorations vont parfois au-delà de 200. Or, un passage dans les niveaux les plus difficiles fait à peine gagner ces fameuses 50 orbes.

On est donc dans le schéma classique des Roguelike. Essayer, mourir, recommencer. Sauf qu’ici, il manque le “mourir”. Heureusement que nous n’avions pas accepté l’aide proposée au début du jeu permettant une hausse de santé, un temps plus long de récupération pour les ennemis ou un avertissement visuel lors d’une attaque ennemie.

Mais ou est-ce que je dois aller bon sang !

Améliorations dont nous ne verrons finalement ni le jour ni l’utilité pour notre plus grand désarroi.

Ce qui est utile en revanche, ce sont les améliorations disponibles dans le Wyrd via des hôtels en échange de la seconde monnaie éparpillée dans les niveaux. Cependant, comme pour les personnages ornant le HUB, l’apparition des Nornes proposant ces boosts n’a que peu d’intérêt hormis celle de crédibiliser l’univers de Mike Mignola à travers ce jeu.

Certaines de ces améliorations permettent de ne pas subir de dégâts durant un temps, d’augmenter ceux que nous infligeons, etc... Mais que l’on finisse le niveau en vainquant le boss ou que l’on meure, dans tous les cas, ces boosts sont perdus.

Ooooh ça me gonfle…

Vous l’avez compris, rien de reluisant sous le soleil de l’enfer et nous avons passé beaucoup de détails sous silence pour aborder d’un trait tout ce qui ne va pas. Asseyez-vous confortablement, la liste est longue.

Les cinématiques sont catastrophiques. Ce sont en réalité une suite de quelques images semi-fixes donnant un effet de profondeur comme les vieilles cartes 3D dont l’esthétique est inspirée des comics originaux. L’idée n’est pas mauvaise en soi, mais le dessin ne prend ni l’écran dans son ensemble ni la forme d’une planche de BD. Difficile alors de le voir comme une sorte d’hommage et nous sommes incapables de comprendre ce choix.

Beau comme un camion...

En jeu, les graphismes tentent aussi de se rapprocher de l’œuvre au format papier. L’esthétique est là, c’est sûrement cela qui a fait signer Mignola, mais attention à ne pas se faire appâter comme nous avant de lancer la partie. Les développeurs n’ont, semble-t-il, pas cru bon de créer une véritable direction artistique hormis en reprenant les noirs profonds et les couleurs délavées caractéristiques de la série.

Le Wyrd est une suite de couloirs sans détail malgré les changements d’environnement entre les niveaux qui ont tous en commun d’être complètement détruits : ville ancienne détruite, ville plus récente détruite, fond des océans avec des bâtiments détruits…

Les couloirs, qui comportent parfois des pièges pouvant entamer notre armure, mènent à des zones plus ouvertes également identiques entre elles, où les combats ont lieu.

Ces derniers opposent au protagoniste deux grandes catégories d’ennemis. La chair à canon et des méchants plus gros que Hellboy. Les petits n’attaquent pas sauf s’il y a dans l’arène un ennemi dont la capacité est d’envoyer les mobs au casse-pipe. Ils meurent en un coup et lâchent tous une recharge d’armure conférant ainsi une quasi-invincibilité.

« On devrait intervenir ? » « Non laisse tomber »

Ces adversaires étant souvent au nombre de cinq, il est rare de s’inquiéter pour sa santé d’autant que l’armure remonte aussi toute seule.

Les assaillants un peu plus gros et dont le chara design est discutable, ont, quant à eux, une barre de vie et d’armure dont on va venir à bout en cognant dessus à répétition.

La seule manière de varier les combos est d’utiliser le pistolet signature d’Hellboy, les pouvoirs de l’amulette en notre possession ou les piliers, seul décor proposant une interaction. Les détruire permet d’en jeter les deux morceaux de pierre restants sur les adversaires et ainsi de les étourdir ou de les tuer.

L’équipement d’Hellboy peut être modifié dans la Maison Papillon en remplaçant par exemple son pistolet contre un fusil à pompe ou encore une amulette qui permet de repousser les ennemis contre une autre qui peut nous rendre invulnérable au prochain coup.

Le premier boss nous a surpris, demandant un peu plus de réflexion, mais c’est le seul moment où nous sommes passés de vie à trépas. Nous n’avions alors pas encore acheté l’amélioration accordant systématiquement une deuxième chance. Une fois fait, le risque déjà faible de mourir se fait absent.

Sérieusement ?

Ce n’est malheureusement pas fini pour la liste des défauts. Dès nos premiers pas, nous avons l’impression que le jeu saccade comme s’il était en 15fps, le rendant véritablement désagréable à parcourir.

Les mouvements sont ultra limités, mal exploités et manquent de variété. Des Finish Move se passent en combat sans qu’on ne comprenne vraiment comment les enclencher et courir ramène sans cesse Hellboy au centre de l’écran, le rapprochant alors de la caméra et perturbant notre champ de vision .

Le level design, quant à lui, passe d’une simple ligne droite à un labyrinthe en milieu de jeu, le rendant simplement plus frustrant, à défaut d’être plus exigeant

Tu t’ouvres ou je te tape !

Les “portes” s’ouvrent quasiment toutes d’elles-mêmes, mais certaines sont bloquées par un mur où il suffira d’un coup chargé pour débloquer le passage. En termes de level design ça n’a aucun autre intérêt que de ralentir la progression qui n’est déjà pas un modèle de fluidité. D’autres sont verrouillées par une clef à peine dissimulée sur le chemin principal.

Ça peut paraître un détail, mais c’est surtout la démonstration d’une mauvaise réflexion autour du jeu. Reste un doublage de qualité du regretté Lance Reddick qui, s’il a su retranscrire la nonchalance légendaire de Hellboy, ne suffit pas à sauver un jeu qui avait pourtant les moyens de faire quelque chose d’au moins correct.

C’est à se demander si les développeurs voulaient au départ faire un jeu d’action/aventure classique et qu’ils ont finalement dû, par obligation, changer de voie pour adapter le tout en Roguelike puisque qu’aucun des éléments ne fonctionne pour ce mode de jeu.

Aucun des éléments ne fonctionne

Nous espérions que la fin nous en apprenne un peu plus sur les quelques éléments d’histoire. Malheureusement nous ne pourrons y répondre, un bug de sauvegarde dans le dernier niveau nous a fait revenir dans la deuxième zone du jeu. Devant tant de défauts nous n’avons pas eu le courage de tout recommencer.

Les succès quant à eux ne sont pas difficiles à atteindre. Pour la plupart, il faudra y jeter un œil afin de les réaliser au cours du jeu sans avoir à forcer.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le doublage de Lance Reddick
  • Esthétiquement respecté…
On n’a pas aimé :
  • ...Mais un Design général raté
  • Des bugs, des ralentissements et une perte de sauvegarde sont sur un bateau
  • Trop facile
  • Le genre Roguelike complétement inadapté
  • L’histoire sans intérêt
”Mike Mignola’s : Le mystérieux faux pas de Hellboy”

Les jeux Hellboy sont rares, les bons jeux Hellboy le sont encore plus, et celui-ci ne remonte malheureusement pas les statistiques. Il serait plus rapide de dire ce qui va que ce qui ne va pas : respect esthétique et doublage de qualité malgré un matériel bien maigre. Hellboy rate tout ce qu’il entreprend jusqu’à la structure même des Roguelike consistant à jouer, mourir, s’améliorer, réessayer en oubliant ici le moment où l’on meurt. Nous sommes face à une mauvaise adaptation, un mauvais Roguelike et pour finir un mauvais jeu malgré toutes les clefs disponibles pour proposer quelque chose d’au moins correct. Fuyez pauvre fou !

Accueil > Tests > Tests Xbox One

Hellboy Web Of Wyrd

Genre : Action

Editeur : Good Shepherd Entertainment

Développeur : Upstream Arcade

Date de sortie : 18/10/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows

2 reactions

avatar

Saitamouss

14 nov 2023 @ 12:31

Le genre de licence où les dévs devraient se contenter de faire un petit jeu de moins de 10h (voir 5h) et le proposer à tout petit prix ,ce qui leur (peut-être) de faire quelque chose de bien. Étant fan de comics je ne m’approche pas du tout des jeux dédiés. Merci quand même pour le test et surtout pour le courage que ça a pris d’y jouer.

avatar

Rantanplan

14 nov 2023 @ 13:32

Un ami m’en a parlé récemment, il était tombé dessus par hasard sur le Store. Le jeu me faisait vraiment penser à un autre titre très similaire visuellement… West of Dead. Tout s’explique. Ce jeu a vraiment l’air d’être une purge, le testeur a été bien courageux !

Par contre, vous avez fait une erreur dans la fiche du jeu (contrairement au début de news)
Developpeur : Upstream Arcade
Editeur : Good Shepherd Entertainment
Et la date de sortie est connue : 18 octobre 2023

Le studio Upstream Arcade a par contre un troisième jeu à son catalogue (et non pas deux comme écrit en début d’article) : Deadbeat Heroes. Disponible sur le Store Xbox (15€) et édité par Square Enix. Mais ne perdez pas votre temps sur celui-là, personne ne lira le test ! ;-)