Non, vous ne rêvez pas, Dead Island 2 est bien réel et est même jouable de bout en bout ! Après neuf ans, deux reboots et trois développeurs différents, c’est finalement les équipes de Dambuster Studios qui se sont risquées à la lourde tâche de sortir enfin cette suite que l’on n’attendait plus. Petit rappel des faits, le premier Dead Island date de 2011 et a été créé par Techland, avant qu’il ne parte sur la série Dying Light. À l’heure du bilan, faisons-nous face à la catastrophe industrielle annoncée ou bien une bonne surprise se cache-t-elle dans cette résurrection de la licence ?
Bienvenue à Hell-A
Retour sous les tropiques donc, ou tout du moins sous le soleil. Oublions le côté insulaire du premier épisode, nous débarquons maintenant à Los Angeles avec ses maisons gigantesques, ses piscines et ses plages de sable chaud. Mais pas de farniente au programme puisque nous incarnons un survivant d’un crash d’avion (introduit par une cinématique du plus bel effet) qui est vite confronté à des zombies assoiffés de sang. C’est suite à cette première mésaventure que notre héros (ou héroïne, selon le personnage choisi) découvre qu’il est immunisé face au virus, développant non seulement une résistance à la mutation, mais également des pouvoirs dus à son statut d’hybride.
Quelle est l’origine de cette immunité ? Peut-on fabriquer un remède ou un vaccin avec notre ADN ? D’où viennent les morts-vivants ? Ces différentes questions servent de prétexte pour nous faire voyager de zone en zone, sur un total de dix disponibles, mais aussi pour sympathiser avec de nombreux personnages secondaires hauts en couleur.
Car le monde de Dead Island 2 est rempli de survivants, essayant bien souvent de sauver leur peau, ou bien simplement de trouver la meilleure bouteille de whisky à piller dans la maison vide du voisin. Ces interactions aboutissent souvent à des rencontres fort drôles et des dialogues étonnamment bien écrits (en vostfr, pas de vf disponible), qui portent l’aventure vers l’avant. Le jeu arrive d’ailleurs à retranscrire l’ambiance des nanars de zombies sans pour autant tomber dans la parodie ni le malaise, pour un résultat plus que convaincant.
Que cela soit à travers les grandes avenues désertes remplies de magasins à moitié pillés, ses nombreux bâtiments explorables ou bien ses plages, Dead Island 2 ne fait pas dans la facilité et crée régulièrement la surprise en proposant des zones originales particulièrement réussies. Nous pouvons notamment citer le studio de cinéma, qui est l’un des premiers endroits du jeu, avec ses décors en carton et ses effets spéciaux que l’on peut déclencher afin de former des pièges face aux ennemis.
Ou bien des passages plus claustrophobiques, à l’atmosphère prenante, tels une bouche de métro ou des égouts, dénotant avec l’ambiance ensoleillée des missions en plein jour. Relevons qu’un système de voyage rapide se débloque au fil de la progression, complété par la possibilité de choisir le cycle jour/nuit.
Plus, c’est mieux
Cette possibilité de revenir sur nos pas et de retourner dans certains endroits déjà visités s’avère bien utile, puisque de nombreuses missions secondaires s’offrent à nous. Si l’histoire principale est en grande partie linéaire, le jeu n’oublie pas pour autant de proposer du contenu annexe de qualité.
Commençons par l’exploration des multiples maisons et villas dont regorgent les zones urbaines, caractérisées par l’opulence et la luxure propres à Los Angeles. Nous visitons ainsi des habitations presque toutes dotées d’un intérieur modélisé et de nombreuses pièces fermées qui nécessitent de ruser pour y pénétrer. Ou bien de simplement trouver la clé, en général récupérable sur un ennemi plus costaud à proximité. Ces moments d’égarements de la trame principale nous permettent également de faire des rencontres parfois surprenantes.
Il nous est arrivé, par exemple, d’entendre un message d’appel à l’aide diffusé en pleine rue, nous invitant à nous rendre à une adresse précise un peu plus loin et de déclencher une mission secondaire dans un ancien complexe de télévision.
Libre à nous d’ignorer cet appel, mais la récompense en vaut souvent la chandelle, généralement symbolisée par des ressources et des équipements. De plus, les personnages que nous sauvons se réuniront dans les différents hubs du jeu, agrandissant notre petite communauté de survivants, interagiront entre eux et proposeront des objectifs supplémentaires. Ces missions optionnelles nous permettent de découvrir des endroits originaux précédemment inexplorés et ajoutent du contenu de qualité, à l’écriture de pair avec l’histoire principale.
Pierre, papier, shotgun
Pour nous créer un chemin parmi ces ruelles et bâtiments grouillants de zombies en tout genre, pas d’autre choix que de nous équiper en conséquence. Comme dans le premier Dead Island, il s’offre à nous une multitude d’outils et d’objets tranchants ou contondants, tantôt efficaces, tantôt juste farfelus.
Nous passons du tournevis au marteau, jusqu’au katana ou à la masse de chantier. Mais également des petites surprises bien senties, comme le râteau de jardin ou la pelle, j’en passe et des meilleurs. Là aussi les développeurs s’en sont donné à cœur joie et proposent une palette d’armes très complète, avec plusieurs easter eggs en prime. Elles sont toutes personnalisables via les ressources que l’on ramasse durant l’aventure, afin de leur octroyer des bonus élémentaires ou de simplement augmenter leur efficacité. Les combinaisons sont nombreuses et s’étoffent largement au fil de notre progression.
À commencer par les armes à feu, bien souvent meurtrières, mais aux munitions assez limitées, qui complètent rapidement notre arsenal.
Les classiques sont présents : fusil à pompe, carabine, sniper, etc. Ou également le mode furie, lié à nos pouvoirs de zombie, qui se déclenche comme ultime recours. Tous ces outils se complètent les uns les autres et permettent une grande liberté d’approche.
Heureusement d’ailleurs, car le début de l’aventure peut sembler un peu poussif avant de débloquer nos premières compétences distillées au gré du scénario, ce qui ouvre à fond le débit du gameplay jusqu’à là un poil étouffé.
De plus, attendez vous à voir l’écran de game over assez souvent, les ennemis pouvant sans effort vous mettre à terre, surtout lorsqu’ils sont en groupe. Le jeu évite néanmoins la frustration et nous replace généralement à quelques mètres du lieu de trépas, tout en conservant notre progression.
Dernier point, mais non des moindres, parlons de la physique globale et des démembrements des ennemis. Si le ressenti est assez lourd de prime abord, en particulier avec certaines armes de corps à corps à deux mains, le jeu s’accélère aussitôt que l’on débloque les compétences et les améliorations apportées à nos équipements, jusqu’à ce que l’on devienne une vraie machine à tuer et à découper du zombie.
La gestion des coups est particulièrement bien retranscrite, nous permettant de dépecer facilement nos adversaires. Bras, jambes, mâchoire, tout y passe. Cette précision dans les impacts rend les affrontements vivifiants, on ne s’en lasse pas même après la vingtaine d’heures nécessaires pour finir l’aventure.
Des compétences à la pelle
Afin de maintenir l’intérêt du joueur lors des phases de combat, Dead Island 2 propose divers éléments dans son environnement pouvant être utilisé contre nos ennemis. Nous retrouvons les classiques du genre, comme les barils d’essences qui peuvent exploser, ou les flaques d’eau que l’on peut électrifier.
L’accent est clairement mis sur le côté fun de ces interactions avec, entre autres, une batterie électrique posée juste à côté d’une piscine remplie de zombies, ou bien un camion-citerne percé adjacent à une horde nous tournant le dos. Nous sentons que le game design en joue avec malice, ces scènes relèvent presque de l’humour de situation et pimentent nos rencontres.
À cela s’ajoute un système de compétences assez complet, qui nous permet d’équiper des pouvoirs passifs et actifs, afin de s’approprier des bonus encourageant plusieurs façons de jouer. Nous avons donc le choix entre une esquive rapide ou une parade, déclenchant dans les deux cas une fenêtre octroyant un contre dévastateur gratifié par une animation stylisée. Autre exemple, certains bonus augmentent notre niveau d’anthropophage, favorisant le regain de vie en combat, mais limitant notre accès aux armes.
Les possibilités sont multiples et on s’amuse souvent à tester d’autres builds, d’autant plus que de nombreuses cartes de compétences particulièrement puissantes se cachent et se débloquent durant l’exploration.
Dambuster Studios a déjà annoncé que de nouvelles zones de jeux seront ajoutées en extension par la suite et si la qualité est identique à celle du contenu de base, nous y retournerons avec grand plaisir.
Test réalisé sur Xbox Series X.