Test - The Invincible - Un univers captivant…

«…d’une beauté sans nom » , - 4 réaction(s)

Depuis sa première annonce en 2020, The Invincible a suscité un enthousiasme croissant parmi les joueurs du monde entier. Initialement prévu pour une sortie en 2021, il n’est finalement sorti qu’en 2023, le 6 novembre pour être précis. Développé par Starward Industries et édité par 11 bit studios, ce jeu d’aventure promet une expérience immersive et captivante, mêlant science-fiction et mystère. Les développeurs sont issus de studios tels que CD Projekt Red (Cyberpunk 2077) et Techland (Dying Light), ce qui laisse à penser que le titre a du potentiel.

Il était une fois…

The Invincible est basé sur le roman éponyme écrit par Stanisław Lem, un auteur polonais de science-fiction. L’histoire se déroule sur une planète lointaine appelée Regis III, où le joueur incarne une ingénieure nommée Yasna. Cette dernière se retrouve coincée dans un monde étrange et mystérieux. Notre personnage est guidé tout au long de l’aventure par Novik, l’Astrogator basé sur le vaisseau en orbite, DragonFly. Le récit s’articule autour de la découverte de la véritable nature de cet univers et de son lien avec une technologie extraterrestre avancée. Afin de pouvoir initier l’intrigue, il faut que Yasna enquête sur la disparition des membres de l’expédition, ce qui nous guide petit à petit vers le but réel de l’épopée.

Le joueur doit explorer cet univers inconnu afin de démêler les mystères qui se cachent dans les profondeurs de Regis III. Le titre s’inspire des thèmes classiques de la science-fiction, tels que la technologie avancée, les extraterrestres et les paradoxes temporels, offrant ainsi une expérience narrative riche et immersive. The Invincible emprunte également des éléments de nombreux jeux du genre tels qu’Alien : Isolation pour l’IA, Firewatch pour le gameplay (discussion) et Road 96 pour l’aspect philosophique et narratif. Cependant, malgré ces quelques influences, le jeu se rapproche plus d’un thriller narratif.

The Invincible est une balade dans laquelle on nous raconte une histoire. N’oublions pas qu’étant adapté d’un roman, le soft a tendance à en reprendre les codes. Mais les codes de la littérature s’appliquent-ils réellement au monde du jeu vidéo ? Dans certains cas oui, mais dans le cas présent, ils rendent le jeu un peu long. En effet, il faut compter entre sept et dix heures pour atteindre la première fin proposée par The Invincible, sachant que le titre propose pas moins de onze fins possibles.

Quand on dit que le jeu peut paraître long, c’est par le temps qu’il faut avant que quelque chose se passe réellement. Finalement, on passe plus de temps en exploration à lire la carte qu’à vraiment prendre part à l’action, ce qui n’occupe tout au plus que deux heures dans toute l’histoire. Le rythme n’est certes pas éreintant, mais on aurait aimé que l’action démarre plus rapidement. Elle se termine presque aussi vite qu’elle est arrivée, ce qui laisse une impression de précipitation. Dans un livre, il faut effectivement mettre en place le cadre, l’intrigue, etc afin que le lecteur puisse se projeter. Dans un jeu, le processus est différent puisque le joueur est immédiatement plongé dans le vif du sujet. Pas besoin d’imaginer le décor ou les personnages, tout est exposé devant ses yeux.

Quelque part sur Regis III…

The Invincible brille par ses graphismes exceptionnels et son souci du détail. Le soft exploite la puissance des dernières technologies pour créer un environnement visuel à couper le souffle. Les paysages de Regis III sont d’une beauté saisissante, avec des environnements variés allant des vastes étendues désertiques aux canyons rocheux tortueux. La technologie avancée des extraterrestres est représentée avec un sens du réalisme qui pousse l’immersion à un niveau supérieur. Chaque élément de ce monde a été soigneusement conçu pour susciter l’émerveillement.

Le souci du détail peut parfois paraître superflu, pourtant il est un élément clé de l’immersion et The Invincible n’est pas en reste de ce côté là. En effet, même si le jeu est totalement épuré d’éléments à l’écran, il marque par d’autres moyens le manque d’endurance. Lorsque Yasna se retrouve essoufflée, on remarque que de la buée apparaît dans le casque de sa combinaison spatiale et la vue s’altère légèrement via un système d’aberration chromatique. Cette manière de faire renforce l’immersion. Quant à la bande son du titre, bien qu’elle soit quasiment inexistante, elle se base surtout sur les bruits environnants, donnant une sensation de solitude intense dans un monde qui paraît, dans un premier temps, si beau et si paisible. Lorsqu’on n’entend plus aucun bruit ni dialogue, Yasna fredonne ou chante, comme nous le ferions si nous étions seuls dans un univers inconnu avec la peur que quelque chose sorte de nulle part. Cela rassure et fait retomber un peu la pression.

Ici Yasna, il y a quelqu’un ?

Rentrons dans le vif du sujet pour parler gameplay. The Invincible introduit l’histoire grâce à un bandeau de bande dessinée. Cette BD évolue au fil du temps, comme si elle s’écrivait au fur et à mesure de l’avancement de Yasna. Elle est trouvable dans le menu pause et permet d’avoir un fil conducteur et de pouvoir faire un rappel de l’endroit où l’on s’est arrêté. Le choix de mêler l’univers de la bande dessinée et du jeu vidéo pour animer l’histoire est intéressant. Régulièrement, en plus du logo de sauvegarde automatique, un logo avec une étoile apparaît. Ce mini symbole signifie qu’un nouveau bandeau est disponible dans la rubrique BD, qui compte douze chapitres et ne comporte aucune bulle. Seul un petit paragraphe sur sa droite résume notre avancée

Bien qu’on puisse croire que le récit s’articule autour d’un arc central, il n’en reste pas moins que The Invincible offre l’opportunité d’être maître de son aventure. En effet, les dialogues donnent parfois la possibilité de faire des choix. Choix qui auront, à un moment ou à un autre, une incidence sur le cheminement de la narration. Certains échanges sont chronométrés, poussant le joueur à faire un choix instinctif, alors que d’autres laissent le temps de la réflexion. Il faut savoir que le chronomètre démarre lors de l’apparition de l’icône de discussion. De plus, le titre fait appel, au fil de l’histoire, à des flashbacks qui provoquent des cinématiques interactives.

En dehors de l’aspect narratif du jeu, c’est l’exploration qui reste majoritaire. Yasna doit avant tout rechercher ses collègues sur cette planète à la fois accueillante et hostile. Elle ne peut se déplacer qu’en marchant ou en sprintant jusqu’à un certain stade du périple. Comme écrit précédemment, le soft est très épuré quant aux icônes à l’écran et pour cause, aucun ATH n’est visible. Pour connaître l’objectif de mission, libre au joueur d’ouvrir son journal de bord. Ce choix est délibéré et rend l’aventure encore plus immersive. Afin de rendre l’expédition plus facile, le commandement du DragonFly équipe ses subordonnés d’une carte, d’un détecteur de métaux, d’un détecteur de balises, de jumelles, d’oxygène et enfin de vivres pour survivre sur Regis III.

Attardons-nous sur les quatre premiers éléments de cette liste, à commencer par la carte. Au premier abord, le journal de bord a l’air tout ce qu’il y a de plus anodin. Or celui-ci renferme une carte qui s’avère être vierge. Il nous faut la compléter afin de pouvoir nous diriger confortablement. En réalité, une fois la cartographie faite, il est aussi facile de se repérer sur Regis III que dans une Deux Chevaux avec une carte de la France… C’est le fouillis, il faut naviguer de page en page pour essayer de reconstituer le chemin à emprunter et surtout savoir où aller. Il est impossible d’épingler un lieu pour s’y rendre plus facilement. Ceux qui n’ont aucun sens de l’orientation (comme nous) seront vite déboussolés face à cette carte. Cette visualisation de la planète s’accompagne de jumelles, qui permettent de déceler, au loin, des points d’intérêt. Ces derniers seront simplement mentionnés sur la carte sans pour autant qu’il soit possible de les cibler.

Dans un second temps, nous découvrons la capacité de nous servir d’un détecteur de balises qui, comme son nom l’indique, permet de localiser la balise d’un des équipiers. Malheureusement, ce détecteur conduit, le plus souvent, à une issue que Yasna aurait préféré éviter. Malgré les événements, notre personnage ne se laisse pas abattre et garde à l’esprit qu’on n’abandonne personne. Enfin ça, c’est au joueur d’en décider. Dans notre cas, nous avons opté pour le fait de ne laisser personne derrière. Novik précise que l’on peut utiliser un détecteur de métal pour retrouver Gorsky. Lorsque Yasna retrouve le journal de bord de ce dernier, elle découvre qu’il a suivi la trace d’étranges réminiscences. Ce dispositif permet en particulier de suivre les pistes métalliques, mais aussi de détecter les zones où l’acier est le plus vulnérable afin de prévenir toute chute potentiellement mortelle.

Par la suite, il sera possible de se déplacer à bord d’un Rover. Malheureusement, sa conduite est chaotique. Il est impossible de voir au-delà de trois mètres et de changer de point de vue lors de son utilisation. La route ne peut être vue que par le pare-brise, qui ressemble davantage à un hublot qu’à un pare-brise vu sa taille. Ce qui est assez original et perturbant, c’est que le Rover ne reste jamais là où on l’abandonne. Par moments, il s’est déplacé de quelques mètres, quand il ne s’est pas tout simplement évaporé, et à d’autres, il apparaît à la sortie d’un tunnel ou à tout autre endroit sans qu’on l’ait laissé là.

Enfin, à l’issue de quelques heures de jeu, The Invincible décide de nous équiper d’une arme pour nous défendre face à l’hostilité de la planète, hostilité qui prend la forme de mouches venant ponctuellement nous assaillir. Il est vrai que l’action prend du temps à se mettre en place, mais une fois qu’elle commence, elle n’est pas négligée et, il faut agir sans réfléchir.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • La direction artistique à couper le souffle
  • La mise en scène travaillée
  • Les choix parfois cornéliens
  • L’adaptation du livre, mais…
On n’a pas aimé :
  • ... les rebondissements mettent du temps à arriver
  • L’histoire qui reste basique
  • Les nombreuses questions sans réponse
Novik, se fut un plaisir

Au-delà de son aspect graphique proche de la perfection, The Invincible ne parvient pas à nous tenir en haleine sur le long terme. L’action arrive bien trop tard, car le jeu suit les codes de la narration même si, d’après nos recherches, il n’adapte pas fidèlement le livre et prend certaines libertés scénaristiques. S’il avait été réalisé intégralement comme un jeu narratif, les codes auraient été en adéquation. Cependant, il nous a été vendu comme un jeu d’aventure, ce qui fait que l’intrigue doit se mettre en place plus rapidement s’il veut que le joueur reste jusqu’au bout. Il semble donc difficile de profiter des onze fins en sachant cela. Toutefois, The Invincible demeure un jeu d’aventure spatiale de grande qualité et mérite amplement notre attention. Yasna prononce cette phrase au cours de son périple : « Face à un joli paysage, une heure peut paraître une minute ». Cette citation résume parfaitement le titre. Malgré son défaut concernant l’action, son esthétique nous pousse à continuer, ne serait-ce que pour contempler ce que nous offre Starward Industries : l’espace, son immensité, sa paisibilité et sa beauté. On pourrait presque oublier que cette planète cherche à nous exterminer. Il y a des morts bien plus tragiques.

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The Invincible

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : Starward Industries

Développeur : Starward Industries

Date de sortie : 6 novembre 2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows

4 reactions

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Thom B.

21 nov 2023 @ 12:57

merci pour le test loup. bien détaillé et il répond au interrogation. j’aurais pas été contre plus de capture d’écran, vu les visuels incroyable ! mais au moins je garde la surprise. wishlist pour ma part, espérons que maman noël soit généreuse :-))

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James bond

21 nov 2023 @ 13:16

Il faut que j’y pense aussi à celui-là. Je vais me noter tous les jeux qu’il me faut sur une feuille🙂.

leGoupil

21 nov 2023 @ 18:51

Merci pour le test,

Pour 30 euros franchement , foncez. Rien que pour les dialogues ça vaut le coup.

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wistfulfresh

26 jan 2024 @ 11:49

Cela a l’air vraiment attrayant connections game