Test - To Hell with the Ugly - Une enquête très Jazzy

«Gravure de mode et fin limier » , - 0 réaction(s)

Les productions ARTE consolident leur gage de qualité sur la scène indépendante. Avec The Wanderer : Frankenstein’s Creature ils nous avaient déjà touchés en plein cœur lors de notre test. En coproduisant To Hell with the Ugly avec La Poule Noire, ils affirment leur volonté de porter des projets qui sortent de l’ordinaire, puisque ce studio n’en est pas vraiment un. Il s’agit en fait d’un collectif d’artistes qui développent des jeux très qualitatifs en distanciel et qui ont à cœur de démontrer que c’est tout à fait possible et sans crunch s’il vous plaît. Les huit nominations que compte le jeu à divers prix, récompensant les titres indépendant ou les œuvres made in France, ne laissent plus beaucoup de place au doute sur la réussite de cet objectif.

Une soirée pleine de rebondissements

Dans To Hell with the Ugly, nous incarnons Rock Bailey, un bellâtre qui a adopté un mode de vie très restrictif pour se forger un physique que toutes les femmes convoitent. Alors que nous passons une soirée entre amis, dans notre club de jazz préféré, nous sommes enlevés par un étrange individu et nous nous retrouvons enfermés dans une chambre d’hôpital avec une charmante créature qui s’offre à nous. Nous n’en avons que faire, car l’une des règles que nous nous sommes imposées, c’est de rester pur jusqu’à nos vingt ans. Nous tentons alors de prendre la fuite, mais nous finissons par être mis K.O. par les gardes. Lorsque nous reprenons connaissance, à bord d’un taxi, nous décidons de mener l’enquête pour faire toute la lumière sur les raisons de cet enlèvement et surtout sur son commanditaire.

Nous retournons alors au club de jazz pour informer nos amis de ce que nous venons de vivre et leur demander de l’aide dans nos investigations. Un malheur n’arrivant jamais seul, à peine avons-nous franchi les portes du club qu’un cadavre est découvert. Cela aurait-il un lien avec nos péripéties  ? Notre enquête sera-t-elle plus complexe que prévu  ?

Le QTE contre-attaque

En ce qui concerne le gameplay, on retrouve des mécaniques éprouvées, mais intelligemment distillées, dans la construction narrative. Le jeu propose une alternance entre trois boucles distinctes. La principale nous demande de dialoguer avec différents personnages pour obtenir des renseignements ou d’observer l’environnement, afin de récolter des indices. Il nous faut parfois accomplir de petites quêtes pour obtenir ce que l’on souhaite, mais aucune ne nous a posé de difficulté. Une fois suffisamment de matière rassemblée, nous trions tous les éléments sous forme de puzzle afin d’avancer dans nos investigations.

La construction est très bien ficelée et nous n’avons trouvé aucune redondance dans ces phases du jeu. Le seul petit bémol sera peut être que les dialogues passent uniquement par l’écrit, ce qui pourrait contrarier les réfractaires à la lecture. Il y a pourtant un avantage à cela puisque les développeurs proposent, via les options d’affichage, de différencier par un code couleur les éléments importants de la conversation.

La seconde boucle de gameplay donne la part belle aux QTE. Lorsque nous croisons la route d’individus peu fréquentables, une phase de combat s’ouvre. Pour sortir victorieux de ces affrontements, il faut un certain doigté et une bonne synchronisation. Que ce soit pour attaquer, parer un coup ou se soigner, tout passe par les QTE. Bien que nous n’ayons pas ressenti de difficulté extrême dans ces phases de jeux, il est possible de tout simplement les zapper via le menu pause.

La dernière proposition de gameplay met à l’épreuve notre furtivité. En nous dissimulant derrière une plante ou en détournant l’attention des adversaires, nous parvenons à progresser tout en évitant un affrontement perdu d’avance. Bien qu’elles soient plutôt anecdotiques in fine, ces phases de jeu permettent au titre d’éviter la monotonie.

Un sans faute

Les développeurs ont fait le choix d’une direction artistique reprenant les codes des planches de bandes dessinées, ainsi que la palette chromatique de certaines affiches des années cinquante. Un choix qui colle parfaitement avec l’univers de notre héros. En saupoudrant tout cela d’une bande son très jazzy, qui rythme à la perfection chaque étape de notre aventure, nous n’avons pas vu passer les cinq heures qui nous ont été nécessaires pour lever le mystère. Difficile dans ces conditions de trouver à redire quant à la proposition qui nous est faite par La Poule Noire et ARTE.

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • La bande son jazzy
  • Le gameplay varié
  • L’intrigue et sa conclusion peu ordinaire
On n’a pas aimé :
  • On cherche encore
L’œuf d’or de la poule noire

Avec son nouveau titre, La Poule Noire confirme la force de son collectif. To Hell with the Ugly propose un gameplay varié et maîtrisé. Sa direction artistique singulière à la chromatique plaisante nous a ravi tout au long des cinq heures nécessaires pour résoudre cette enquête, à la conclusion peu ordinaire. Il serait dommage de passer à côté de ce jeu et de sa bande son jazzy de qualité. C’est pour nous un parfait candidat pour prendre une pause agréable entre deux grosses productions.

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To Hell with the Ugly

PEGI 16 Sexe Violence

Genre : Aventure/Réflexion

Editeur : ARTE France

Développeur : La Poule Noire

Date de sortie : 30/05/2023

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch