Ayant fait forte impression dès son annonce au PC Gaming Show de l’année passée, notamment par son univers miniature plein de vie, Tinykin se présente comme un hommage aux meilleurs jeux de plateforme 3D. Un premier niveau s’est laissé approcher sous la forme d’une démo gratuite début juin et c’est maintenant la version complète qui s’offre à nous (directement dans le Xbox Game Pass). Si la ressemblance avec Pikmin et ses petites créatures semble évidente, il arrive néanmoins à nous surprendre en proposant bien plus qu’une belle présentation.
Fourmis dans le cœur
Tinykin nous plonge immédiatement dans son univers à travers une magnifique cinématique animée présentant notre héros du jour, Milo, jeune aventurier de l’espace. Ce dernier se retrouve coincé dans une maison gigantesque suite à un accident de vaisseau, demeure où le petit côtoie le (très) grand et où les insectes font office de résidents. Sa mission sera de parcourir les différentes pièces de la maison (la cuisine, la salle de jeu, etc.), afin de récupérer suffisamment d’équipements pour réparer sa machine volante et regagner sa planète d’origine.
Si le scénario fait plutôt office de toile de fond, les fourmis, guêpes et autres coléoptères qui servent d’habitants seront des plus loquaces, proposant tous ou presque des dialogues bien sentis. Le cœur du scénario se révèle même touchant sur sa dernière partie, révélant une vision d’ensemble cohérente et pleine de bons sentiments.
On vous parlait des différents niveaux, il est important de noter que le level design est tout simplement excellent. D’une telle qualité qu’il n’a rien à envier face aux jeux de plateforme made in Nintendo.
On saute en équilibre sur la vaisselle sale dans un évier rempli d’eau à éviter, on utilise un grille-pain comme propulseur afin de gagner en hauteur, on slide sur les toiles d’araignée pour se déplacer rapidement, etc. Difficile de ne pas faire un parallèle avec ‘Chérie, j’ai rétréci les gosses’ ou bien l’excellent It Takes Two, voire même Toy Story.
Et même si les différents stages sont peu nombreux (on parle ici de 6 endroits différents, le tout représentant un peu plus de cinq heures de jeu), ils sont tellement denses et pleins de bonnes idées qu’on lui pardonne facilement ce léger goût de trop peu, une fois la manette déposée.
Ça plan(t)e pour moi
Côté gameplay, notre personnage se contrôle à la perfection. Un grand soin a d’ailleurs été apporté au feeling manette en main, les sauts et la physique générale du jeu en font clairement l’un des platformers actuels les plus agréables à jouer. Outre la possibilité de se déplacer en marchant, notre petit héros débloque très rapidement un skateboard en savon qui lui permet de zigzaguer à toute vitesse sur le sol.
Plus qu’une idée visuelle sympathique, ce skate est aussi l’occasion de profiter de petites animations lors des sauts ou bien d’un grind sur les rebords, le tout dans une maniabilité très plaisante.
Oubliez le double saut, seule une bulle de savon vous permet de vous maintenir un peu en l’air, généralement le temps d’atteindre une plateforme judicieusement placée un peu plus loin.
Les niveaux sont d’ailleurs tout en verticalité, nécessitant d’améliorer la durée de votre bulle (en ramassant des ressources) pour franchir certains obstacles. Heureusement, vos Tinykin seront également là pour vous aider.
Attrapez-les tous
Nos petits comparses ne sont pas là uniquement pour faire des grimaces (bien que cela leur arrive), on les sollicitera à plus d’une occasion. Comme pour créer une passerelle afin de traverser une grande zone vide. Ou bien pour relier le courant électrique entre une prise et un câble, activant un mécanisme précis. À chaque Tinykin sa spécialité.
On a donc ainsi une multitude de diablotins qui nous suivent à la trace, toujours prêts à se rendre utiles.
Le jeu se veut pourtant pacifiste et ne propose pas de combats, ce sont plutôt des épreuves de plateforme qui s’offrent à nous. Plus on explore le niveau, plus on débloque des Tinykin (ceux-ci sont simplement posés sur le sol, dans des œufs, il suffit de passer dessus), et plus on a accès à des zones qui nous étaient bloquées jusqu’alors.
Par exemple, un obstacle demandera un nombre minimum de créatures explosives pour être franchi. À nous d’explorer suffisamment pour avoir assez de Tinykin et ainsi continuer notre progression. Bref, l’exploration entraîne l’exploration et c’est là que le level design prend tout son sens. Il y a des recoins partout, chaque objet ou presque cache quelque chose, on en arrive à fouiller la carte au peigne fin dans le but d’avoir toutes les ressources à collectionner (un peu comme les notes de musique d’un Banjo ou les pièces d’un Mario).
On déplore néanmoins l’absence d’une map, non pas pour nous révéler les objets à ramasser (qui représente l’un des gros plaisirs du jeu), mais plutôt pour annoter les endroits où nous sommes déjà passés, ou pour marquer des points d’intérêt.
Comme stipulé plus haut, difficile de ne pas tomber sous le charme de toutes ces petites bestioles pleines de couleurs qui sautillent de partout. Le jeu aborde d’ailleurs un style 2D/3D très réussi en proposant des personnages d’apparence plate, comme un Paper Mario.
Quelques rares passages sont malheureusement entachés de baisses de framerate, notamment à l’approche de certaines textures comme les tapis et autres matières duveteuses.
Pour le reste, c’est un quasi sans-faute. Si vous êtes à la recherche d’une aventure mignonne et bien pensée, n’attendez plus, Tinykin est là pour vous.
Test réalisé sur Xbox Series X
