Shingeki no Kyojin fait indubitablement partie des mangas les plus appréciés et il n’était pas étonnant de voir débarquer une série animée en 2013 ainsi qu’une adaptation vidéoludique en 2016. A.O.T Wings of Freedom avait habilement retracé la saison 1 de la série animée et les fans attendaient impatiemment une suite. Voilà chose faite avec le deuxième volet, A.O.T Wings of Freedom 2, qui reprend l’histoire dès le début mais à travers les yeux d’un personnage extérieur. Le tout désormais est de savoir si cette idée de Koei Tecmo offre un réel intérêt ou si ce n’est juste qu’une esbroufe pour combler un quelconque vide scénaristique.
Exit Eren Jäger(meister)
Je pense qu’un petit récapitulatif s’impose : depuis 100 ans, l’humanité vit protégée des Titans derrière 3 murs appelés respectivement Maria, Rose et Sina. Malheureusement, le Titan colossal décide tout bonnement de dégommer une partie du mur du district de Shiganshina, laissant donc entrer les autres géants dégénérés bouffeurs d’humains. Lors de cette attaque, Eren, Mikasa, Armin et vous-même perdez vos parents et décidez donc de rejoindre le Bataillon d’exploration l’année suivante en vue de vous venger des Titans. Le premier A.O.T se terminait donc là où s’était clôturée la saison 1 de la série avec la capture d’Annie Leonhart qui s’est avérée être une humaine capable de se transformer en Titan, à l’instar d’Eren Jäger. Dans ce deuxième volet, retour à la case départ mais cette fois-ci, vous n’incarnez pas Eren mais bien un nouveau protagoniste. La création de personnage qui fait partie des nouveautés d’A.O.T 2 permet d’éviter une certaine impression de déjà-vu en proposant un regard neuf sur les évènements passés. Surtout que vous avez un choix très divers d’éléments pour la création de la coiffure, du visage, de la tenue mais aussi de la voix.
L’immersion est totale grâce à cette nouvelle fonctionnalité de création mais aussi grâce à la vue subjective présente lors des nombreuses cinématiques. Sachez tout d’abord que le personnage que vous incarnez n’est pas juste là pour la figuration, bien au contraire. Il s’avère que votre héros devient au cours de son entraînement au sein de la 104ème brigade un élément indispensable au Bataillon d’exploration. C’est d’ailleurs vers cette troupe de soldats que A.O.T 2 va orienter toute l’attention, contrairement au premier opus dans lequel on se focalisait sur Eren et son pouvoir de transformation. Qui plus est, tous les moments marquants de l’oeuvre sont parfaitement retranscrits et cela permet donc aux profanes de s’approprier l’histoire sans forcément avoir suivi assidûment le manga et/ou la série animée.
Un bon bain de sang et de tripes
Tout comme le premier volet, A.O.T 2 cartonne sur les phases de combat qui, avouons-le, sont tout bonnement jouissives. Les déplacements sont vifs et énergiques grâce à l’équipement tridimensionnel dont sont dotés les soldats de la brigade. Virevolter dans les airs n’a jamais été aussi passionnant que face à des Titans adeptes de chair humaine. Ce système de grappin surévolué permet de se déplacer dans les airs et contrôler sa direction afin d’éviter les attaques des géants mais aussi pour se positionner correctement afin d’achever vos ennemis. En effet, souvenez-vous que pour tuer un Titan, vous devez asséner un coup d’épée puissant dans sa nuque. Pour ce faire, il faut donc locker votre cible, tourner autour et couper si besoin ses jambes pour le ralentir ou ses bras pour contrer ses attaques et enfin vous placer à l’arrière de la tête de l’ennemi pour donner le coup final.
Cependant, si certains Titans demandent un peu plus de dextérité et de patience comme les Déviants qui s’en donnent à coeur joie pour ramper et sauter partout, la plupart d’entre eux nécessitera seulement un coup bien placé dans la nuque pour en finir, si tant est que vous ayez amélioré votre équipement en conséquence. La difficulté à proprement parler n’est pas vraiment au rendez-vous puisque pour tuer votre ennemi, le tout sera d’avoir assez de patience pour le démembrer en assénant des coups à répétition. C’est justement cet aspect qui donne cette impression de redondance tout au long du titre. Si la caméra est intuitive et suit parfaitement vos déplacements quand vous êtes dans les airs, elle se montre beaucoup plus capricieuse lorsqu’elle rencontre des arbres ou des murs. Si ce n’était pas suffisant, le fait que chaque action des coéquipiers, chaque événement de zone, chaque score de dégât et les dialogues apparaissent au beau milieu de l’écran fout un beau bordel et rend la tâche bien plus ardue. C’est bien dommage car les combats restent néanmoins le point fort du jeu grâce à la vivacité et la nervosité des mouvements.
L’esprit d’équipe, c’est primordial
Bien évidemment, vous devez bien vous douter qu’il est invraisemblable de battre une armée de Titans à vous tout seul, c’est pour cela que vous devez compter sur vos camarades pour participer à la tuerie. Tout au long du jeu, vous avez accès à une zone hors combat où vous pouvez améliorer vos relations avec vos coéquipiers via des choix de dialogues pour débloquer de nouvelles caractéristiques ou de nouveaux talents. De plus, puisqu’il est possible, comme dans le premier jeu, de recruter d’autres personnages en cours de mission, vous lier d’amitié avec eux permet d’utiliser leur compétence en combat, ce qui n’est pas négligeable. Sachez également que dans cette zone qui fait office de QG, vous pouvez améliorer vos équipements en échange de matériaux et de fonds mais aussi participer à des missions annexes qui, malheureusement, ne sont pas très variées et deviennent vite lassantes à la longue même si elles vous octroient des matériaux rares.
Autre petite nouveauté dans A.O.T 2, il est possible dorénavant d’utiliser des objets en combat comme des cocktails molotov ou des bombes aveuglantes. Mais pas de panique si vous êtes à court de gaz, de lames ou d’objets, les bases que vous êtes capable de construire sont là pour vous réapprovisionner. Plus vous évoluez dans le jeu, plus la diversité des bases est conséquente. En effet, si vous commencez avec de simples bases de ravitaillement et d’artillerie manuelle, vous pourrez créer ensuite des bases avancées permettant d’améliorer tous vos attributs comme la force ou la dextérité ou bien des bases d’attaque augmentant considérablement les dégâts que vous infligez.
Mais qu’y a-t-il au delà du mur ?
S’il est clair que l’impression de toujours effectuer les mêmes actions ternit pas mal l’expérience de jeu, il faut préciser que la partie graphique n’est pas au mieux de sa forme non plus. Comment ne pas s’offusquer de voir des décors popper à 3 mètres de vous comme par enchantement ou d’admirer des décors s’écroulant sous forme de cubes grossiers. Mais il faut dire que l’on s’attendait définitivement à mieux pour ce deuxième opus. En revanche, le cel-shading et les effets de lumière sont propres et offrent un charme tout particulier dans certaines zones. Une grosse quinzaine d’heures est nécessaire pour espérer arriver au bout de l’histoire, sans compter les nombreuses missions secondaires. La durée de vie est donc un point fort du jeu mais ce n’est pas tout puisque d’autres modes sont disponibles comme le mode Bonus permettant d’incarner un des 38 personnages du jeu pour rejoindre une partie en ligne. Les parties permettent aussi bien de jouer des missions annexes en coopération, de rejoindre des alliés en mode sauvetage comme Monster Hunter World ou bien de participer à un 4 vs 4 où le but est de tuer le plus de Titans dans le temps imparti. Malheureusement, je n’ai pu les tester car les serveurs étaient monstrueusement déserts. Lorsque vous avez terminé le mode histoire, vous avez la chance de tester le mode Géhenne qui met cette fois votre stratégie à rude épreuve. Si la difficulté n’était pas vraiment une particularité forte dans A.O.T 2, le mode Géhenne se montre beaucoup plus hargneux et fatal.