Plus d’un an et quatre mois après la sortie de Resident Evil Village, son premier et unique DLC, intitulé Winters’ Expansion, est enfin prêt à nous tendre les bras ce vendredi 28 octobre 2022. Incluse dans la Gold Edition du jeu ou proposée à l’achat à 19,99 € sur le Xbox store, cette extension apporte la vue à la troisième personne pour l’histoire principale de Village, du contenu pour le mode Mercenaires et un nouvel épisode narratif, Les ombres de Rose (Shadows of Rose), censé conclure le cycle de la famille Winters dans la saga. Nous avons eu le privilège de pouvoir tester cette extension ces derniers jours et de pouvoir vous partager notre ressenti, manette en main. Let’s go !
La vie en Rose n’est pas si joyeuse
Nous attendions de pied ferme les suites des aventures de la famille Winters. C’est donc avec une grande excitation que nous nous sommes lancés illico sur Les ombres de Rose. Ce prolongement de l’arc narratif raconté dans RE 7 puis Village nous place cette fois-ci aux commandes de Rosemary, la fille d’Ethan et Mia Winters.
Seize années après les événements contés dans Resident Evil Village, Rose est une adolescente pas comme les autres. Dotée de pouvoirs issus du Mégamycète, un super-organisme bactérien capable d’assimiler les codes génétiques et la conscience des êtres vivants, la jeune femme demeure sous une étroite surveillance menée par le légendaire Chris Redfield. Rejetée durant toute son enfance par ses camarades, Rose supporte de moins en moins les conséquences de son extraordinaire héritage. Lorsqu’on lui propose un moyen de s’en débarrasser définitivement, elle saisit pleinement cette opportunité. Pour cela, elle devra entrer en “communication” avec un échantillon du Mégamycète. De quoi revisiter dans un tout autre contexte certains lieux emblématiques que nous avons parcourus avec plaisir et effroi dans Village.
Nous n’irons pas plus loin dans la divulgation du scénario, ce serait gâcher la découverte. Mais oui, L’ombre de Rose conclut réellement et de manière cohérente selon nous l’arc narratif des Winters. Certes, la cohérence et le lore de Resident Evil sont parfois fâchés, mais au-delà des avis de chacun, les auteurs de la saga ont toujours cherché à expliquer les événements qui se déroulaient devant nos yeux, à défaut de convaincre tout le monde. Une chose est certaine, l’émotion est au rendez-vous de cette conclusion et nous avons pris grand plaisir à la vivre.
Si Kento Kinoshita, le réalisateur du jeu, annonçait une durée d’environ quatre heures pour cette nouvelle expérience, de notre côté trois heures et demie nous ont suffi pour profiter des crédits de fin. Cela paraîtra peu pour certains, mais cette durée fait de cette extension l’une des plus longues de la franchise à ce jour, sachant qu’une dizaine d’heures suffit pour terminer le jeu original. Première surprise, nous dirigeons Rose exclusivement en vue à la troisième personne. Il est donc impossible de jouer à ce DLC en vue subjective comme nous l’avions fait pour l’histoire originelle de RE 7 et Village. Ceux qui ont joué aux remakes des Resident Evil 2 et 3 ne seront pas dépaysés, et une fois de plus le RE Engine montre sa faculté à briller peu importe la perspective choisie.
Autre contrepied à Village, Les ombres de Rose tourne le dos à la volonté d’ouvrir le jeu à des zones semi-ouvertes et s’insère dans la continuité du game design des derniers remakes. Ainsi, cette nouvelle aventure se montre très scriptée et propose un level design digne des anciens opus de la franchise avec une progression très dirigée, des puzzles à résoudre et une profusion de “couloirs” bloqués par des obstacles artificiels ou des portes aux serrures toujours aussi loufoques. En revanche, elle profite de la modernisation du gameplay avec une carte plus ergonomique, des munitions plus généreuses, des animations moins rigides et ici l’utilisation des pouvoirs d’immobilisation des ennemis et de destruction des bourgeons de moisissures de Rose.
Finalement, Les ombres de Rose nous a semblé être un mini best-of de ce qui a plu (ou devrait plaire selon les développeurs) à la communauté des fans ces dernières années, entre les lieux préférés et les expériences étonnantes proposés par Village et les apports plébiscités des remakes de la première trilogie de la saga. Toutefois, le bestiaire créé à partir des moisissures, comme dans RE 7, représente une déception. Nous avons connu dans la saga des ennemis beaucoup plus marquants et terrifiants.
Pour des problèmes de vue, nous avons la solution
Terminons notre retour sur la Winters’ Expansion en glissant quelques mots sur le reste de son contenu. D’aucuns, parfois allergiques à la vue subjective, attendaient également de pied ferme l’arrivée de la vue à la troisième personne pour l’histoire originelle de Resident Evil Village. Force est de constater qu’une très légère déception nous anime concernant cet ajout. L’aventure via cette nouvelle perspective demeure agréable, que ce soit pour la découverte du jeu ou pour la revivre. Toutefois, nous ressentons que le level design du jeu, particulièrement dans les espaces plus ouverts, peut devenir problématique. Ainsi, il nous est arrivé d’avoir des soucis de placement de la caméra à certains endroits et malheureusement lors des moments les plus tendus. Des soucis de collision avec les décors que nous espérons voir disparaître avec une future mise à jour.
Enfin, le mode Mercenaires n’a pas été oublié. Ce dernier, débloqué à l’issue de l’aventure principale, nous permet d’affronter des hordes d’ennemis par vagues dans les zones emblématiques du jeu. Un score élevé, lié à un classement final, permet de débloquer les autres lieux et les niveaux de difficulté plus élevés. La Winters’ Expansion ajoute à ce mode de jeu trois nouveaux personnages jouables (Chris Redfield jouable d’entrée, Heisenberg et Dame Dimitrescu à débloquer) et deux nouveaux lieux : la Rivière sanglante et le Village sanglant.
Pour les amateurs de succès, sept nouveaux défis accompagnent le DLC pour 190 points supplémentaires.
