Marqué par une affaire de harcèlement moral et sexuel durant le printemps 2020, Ubisoft n’avait eu d’autres choix que de licencier plusieurs de ses cadres après qu’une suite de témoignages est venue mettre en lumière les pratiques de certaines têtes haut placées au sein de la société. Trois ans ont passé depuis et la justice rendra bientôt un jugement pour trois d’entre eux.
Trois anciens cadres d’Ubisoft bientôt jugés
Révélée par le quotidien l’Informé, cette procédure concerne Serge Hascoët (ancien bras droit d’Yves Guillemot), Tommy François (ancien vice-président du service éditorial) ainsi qu’une troisième personne occupant précédemment un poste de Manager dont l’identité n’a pas filtré.
Pour rappel des faits, Serge Hascoët est accusé d’avoir harcelé sexuellement et moralement ses assistantes tout en leur attribuant des tâches à caractère strictement personnel. « Préparer ses voyages », « conduire sa fille chez le dentiste » ou encore « organiser l’enterrement de sa mère » sont quelques-unes des tâches évoquées.
Hascoët est également accusé d’avoir protégé Tommy François auprès des ressources humaines d’Ubisoft alors que celui-ci usait de sa position au sein de l’entreprise afin d’exercer des humiliations auprès de salariés qu’il avait alors sous sa direction.
Les témoignages recueillis à cette époque révèlent par exemple un épisode au cours duquel Tommy François aurait demandé à l’une de ses collaboratrices de se tenir en poirier dans l’open space alors que cette dernière était vêtue d’une jupe. D’autres témoignages allèguent que l’homme avait également la fâcheuse tendance à lancer des films pornographiques sur les ordinateurs des équipes.
Toujours d’après le journal, Tommy François sera par ailleurs renvoyé devant le tribunal pour « tentative d’atteinte sexuelle ». Les faits qui lui sont reprochés se seraient déroulés lors d’une soirée organisée par l’entreprise durant laquelle l’accusé aurait tenté d’embrasser de force une employée, tandis que la femme était « retenue par des tiers ».
Enfin, le troisième incriminé et ancien Manager ne serait accusé que de « harcèlement moral » suite à plusieurs injures et menaces proférées auprès de ses anciens collègues, dont une menace de mort. Ubisoft, qui faisait également l’objet d’une plainte déposée par le syndicat Solidaires, n’a pas été mis en cause. Pour l’heure, aucun des accusés n’a souhaité prendre la parole, que ce soit de manière directe ou par l’intermédiaire de leur avocat.
Ubisoft a pour sa part déclaré « ne pas souhaiter commenter une procédure judiciaire où ne sont parties ni la société, ni son dirigeant ». Une audience sera organisée début février par le tribunal de Bobigny afin de fixer la date du procès.