À quelques jours de la sortie (très attendue) d’’Alan Wake 2, nous vous proposons un résumé des événements du premier jeu afin de faire le point et d’être prêts pour la suite. Petite précision cependant, Remedy, le studio de développement, aime jouer avec la narration subjective, flirtant régulièrement avec l’implicite et laissant son histoire à la libre interprétation des joueurs. Ce résumé n’a donc pas pour but de vous détailler étape par étape chaque soubresaut du scénario, mais plutôt de vous donner une vision globale de la trame, en amont de la parution d’Alan Wake 2. Vous souhaitez connaitre le résumé de l’histoire d’Alan Wake ? C’est parti !
Le résumé complet d’Alan Wake
Sorti il y a maintenant treize ans, Alan Wake premier du nom aura marqué de nombreux joueurs : d’abord parce qu’il s’agissait d’une exclusivité majeure, repoussant les limites techniques de la Xbox 360, mais aussi grâce à son ambiance si particulière, influencée par des œuvres comme Twin Peaks, La Quatrième Dimension ou encore les romans de Stephen King..
Alan Wake est un écrivain américain à succès, spécialisé dans les romans d’enquêtes et les thrillers. En panne d’inspiration, notamment à cause d’insomnies à répétition causées par de mauvais rêves, mais aussi face à la pression qu’il subit pour sortir son nouveau livre, Alan, ainsi que sa femme Alice, partent en retraite dans une petite ville au nord des États-Unis. Les voilà arrivés à Bright Falls, dans l’État de Washington, dont l’apparence calme et tranquille cache bien des secrets.
Pas de bol, Alan est très vite rattrapé par sa notoriété et il ne passe pas inaperçu lors de son entrée au « diner » du centre-ville, étape nécessaire pour récupérer les accès du chalet qu’ils ont loué avec Alice. Premier signe étrange, c’est une vieille dame mystérieuse qui lui remet les clefs. Habillée en noir de la tête aux pieds, elle profite de l’occasion pour leur indiquer la direction de leur logement, localisé à Cauldron Lake.
Une fois arrivée à leur location, située directement sur le lac, Alice se confie et avoue que leur voyage n’est pas anodin. En effet, un programme pour les écrivains en panne d’inspiration existe à Bright Falls, ce qui ne manque pas d’énerver Alan. Ce dernier quitte la cabane en claquant la porte, ayant besoin de prendre l’air à la suite de cette révélation qu’il vit comme une trahison. C’est en s’éloignant qu’Alan entend un cri d’appel à l’aide dans son dos : Alice est en proie à une force maléfique qui l’entraîne vers le fond du lac. Alan ne réfléchit pas et plonge à son tour afin de lui porter secours. C’est ici que l’aventure dérape.
Alan se réveille une semaine plus tard au volant d’une voiture accidentée, blessé et amnésique, incapable de se remémorer la suite de son plongeon ni même du sort d’Alice. S’aventurant au cœur de la nuit, Alan se fraie un chemin à travers les bois et tombe nez à nez avec des personnes « possédées » par une ombre appelée la Présence Sombre (Dark Presence en VO), étrangement similaire aux images qui hantent ses cauchemars depuis le début de l’histoire. Ces ennemis ne sont autres que les habitants du village, que notre héros devra vaincre en les exposant à la lumière de sa lampe, faiblesse manifeste de ces monstres. Tout en continuant d’avancer, notre protagoniste ramasse des feuilles issues d’un manuscrit nommé « Departure » qui, curieusement, semble avoir été écrit par lui-même (bien qu’il n’en ait pas le moindre souvenir) et qui décrit des événements sur le point de se dérouler.
C’est en ramassant les pages une à une qu’Alan arrive à atteindre une cabine téléphonique et entre en contact avec un agent de police, lui expliquant son cauchemar éveillé : la disparition de sa femme et l’agression subie au début de l’aventure. L’officier l’informe qu’il existait bien une cabane à Cauldron Lake, mais que cette dernière a été détruite il y a plus de dix ans, lors d’un tremblement de terre. S’ensuivent de nombreux va-et-vient, entre autres, pour qu’Alan constate effectivement que le lac est dépourvu de toute résidence, tout en essayant de survivre aux attaques des personnes possédées par la Présence Sombre, lors des passages de nuit. Parmi les possédés on y retrouve l’agent Nightingale, travaillant pour le FBI, qui se positionne plus en obstacle qu’en véritable aide pour notre protagoniste.
Barry, un ami d’Alan Wake, arrive à sa rescousse et lui apprend que l’habitation disparue appartenait auparavant à Thomas Zane, également écrivain. Ce dernier aurait péri avec sa muse, Barbara Jagger, lorsque leur cabane a été engloutie par le fameux tremblement de terre. En voulant échapper à une énième confrontation lors de ses recherches, Alan tombe à nouveau dans le lac et se fait entraîner vers les profondeurs, jusqu’à être secouru par une étrange présence bienfaitrice.
Notre protagoniste se réveille au Cauldron Lake Lodge, la clinique dans laquelle il devait se rendre pour soigner son syndrome de la page blanche. Le Dr Hartman, responsable de l’établissement, l’accueille et lui apprend que les événements qu’Alan vient de vivre sont le résultat de crises de paranoïas dues à la mort d’Alice, qui s’est noyée dans le lac. Peu crédule, notre héros refuse de le croire et réussit à s’échapper de la clinique, retrouve son ami Barry et découvre le pot-aux-roses : le Dr Hartman aurait essayé de le manipuler afin de lui soutirer ses talents d’écrivain, comme il l’a déjà fait plusieurs fois par le passé. La clinique est également l’endroit où Alan rencontre Tor et Odin Anderson, deux résidents pas si innocents que cela puisqu’ils semblent être au courant de toute la machination en cours.
C’est en continuant ses recherches qu’Alan découvre qu’Alice aurait été kidnappée par la Présence Sombre, et que c’est également cette entité maléfique qui l’aurait forcée à rédiger « Departure » durant sa semaine d’amnésie. Ainsi, le lac possèderait le pouvoir de matérialiser les écrits issus du manuscrit d’Alan, donnant à la Présence Sombre l’occasion de se manifester dans le monde réel. Ces événements auraient d’ailleurs déjà eu lieu, puisque Thomas Zane aurait, lui aussi, été manipulé par le passé afin de récupérer Barbara Jagger. Cette dernière ne serait toutefois revenue que sous la forme d’un spectre, coquille vide de son existence précédente, obligeant Zane à mettre par écrit lui-même sa propre fin : lui et la Présence Sombre furent alors repoussés dans les tréfonds du lac. Toujours durant sa semaine d’amnésie passée à écrire, Alan aurait compris les plans de la Présence Sombre et aurait composé « Departure » afin de se sortir de ce piège, tissant ainsi son propre fil d’Ariane.
De retour dans le présent, notre personnage décide de se rendre une dernière fois au lac dans le but d’arrêter définitivement la Présence Sombre. Alan pourra compter sur l’aide précieuse d’un artefact, sous la forme d’un switch électrique appelé « the clicker » et matérialisé par les écrits passés de Thomas. C’est en plongeant une nouvelle fois dans l’eau froide du lac que nous découvrons l’ « Antre Noir » (Dark Place en VO), monde alternatif à l’intérieur du lac, qui est en réalité l’endroit où Alan Wake et Thomas Zane ont été coincés à tour de rôle, le temps de la rédaction de leurs manuscrits respectifs.
C’est l’heure des révélations : le « Lieu Sombre » est l’occasion de confronter les démons intérieurs qui hantent Alan depuis le début de l’aventure et de faire face à la Présence Sombre. Cette dernière prend l’apparence d’un double maléfique d’Alan, appelé Mr. Scratch, que l’on rencontre brièvement. Petite parenthèse culturelle, Mr. Scratch, aussi appelé Old Scratch, est l’un des surnoms que l’on donne au diable, le mot « scratch » reproduisant le bruit de déchirement que l’on entendrait, nous pauvres mortels, à la prononciation de son vrai nom. Le jeu en joue et couple systématiquement l’élocution de la désignation de Mr. Scratch avec des effets sonores stridents.
Mr. Scratch n’est pas que le double d’Alan Wake, il est également sa part d’obscurité, ses pensées les plus sombres, représentée visuellement par son côté sûr de lui et son arrogance manifeste. Heureusement, Thomas Zane nous apporte son soutien une dernière fois (la présence qui aide à sortir Alan du lac, la première fois, c’était déjà lui) et notre héros émerge, faisant face à Barbara Jagger. Possédée par la Présence Sombre, elle n’était nulle autre que la dame sinistre qui lui avait remis les clefs de la cabane dans le « diner », au début de l’aventure, comme on l’apprend à ce moment-là. Alan enfonce alors l’artefact de Zane en plein dans le cœur de Barbara, provoquant ainsi la fuite de la Présence Sombre. L’aventure n’est pas finie pour autant, puisque l’écrivain réalise que son œuvre « Departure » nécessite une fin. Alan Wake retourne donc une dernière fois derrière sa machine à écrire pour rédiger un happy ending digne de ce nom : Alice peut enfin sortir de l’eau, tandis qu’Alan fait le choix de s’enfermer avec la Présence Sombre, au fond du lac…
C’est avec cette dernière phrase, tapée à la machine par Alan et lourde de sens, que se conclut l’aventure du premier jeu, sous-entendant clairement que nous n’avons vu qu’une infime partie du problème. Alan est donc présumé coincé dans le lac, occupé à écrire la suite de son histoire afin de réussir à quitter cette prison dimensionnelle. Alice est-elle bien sortie du lac ? Thomas Zane est-il toujours vivant ? Plusieurs questions resteront ouvertes et ne trouveront pas de réponse, du moins pas sans interprétation.
Les DLC The Signal et The Writer
Deux DLC sont sortis pour Alan Wake, The Signal (juillet 2010) et The Writer (octobre 2010), tous deux suivis d’une extension intitulée American Nightmare (mai 2011).
Les deux premiers DLC sont assez courts, servant principalement d’épilogue au jeu de base et mettant en scène Alan coincé dans le « Lieu Sombre », en proie à ses démons intérieurs. On y retrouve certaines copies des personnages du jeu sous la forme d’hallucinations, comme le Dr Hartman, Barry ou encore Mr. Scratch, son double maléfique lui menant la vie dure, ainsi que Thomas Zane, servant toujours d’ange gardien. S’ils n’apportent pas de conclusion différente au jeu de base, ces contenus additionnels étoffent néanmoins les relations d’Alan et de certains personnages secondaires, tout en nous offrant une fenêtre sur l’enfer qu’il vit en étant coincé dans le lac.
Le DLC American Nightmare
American Nightmare, quant à lui, propose une approche différente du jeu de base en orientant le gameplay vers de l’action pure, se positionnant plus comme un spin-off que comme une suite. Cependant, les éléments narratifs peuvent être reliés, malgré tout, à l’histoire de Wake. L’antagoniste principal est désormais Mr. Scratch, qui manipule et détruit tout ce qui se trouve sur son passage dans la ville fictive de Night Springs, le nom de cette dernière faisant directement référence à une émission TV diffusée tout au long de l’aventure principale, en arrière-plan, et s’inspirant de la série La Quatrième Dimension (The Twilight Zone, en VO). On peut y voir Alan Wake tentant d’emprisonner Mr Scratch, alors qu’il cherche à recréer le tournage d’un épisode. En parallèle de ses aventures télévisées, Alan est toujours en pleine rédaction de la suite de son histoire, « Return », manuscrit qui lui permettra de sortir du Lieu Sombre. S’ensuit une chasse à l’homme durant laquelle Alan réussit à se débarrasser (pour de bon ?) de son double maléfique. En l’état, il sera difficile de déterminer si l’histoire de ce spin-off doit être prise en compte, ou non, dans la trame globale de la franchise, mais au vu de son côté alambiqué, il était important d’au moins vous mentionner les événements d’American Nightmare.
Le lien entre Control et Alan Wake
Control est le dernier titre en date sorti par le studio finlandais Remedy. Les événements qui y sont dépeints sont étroitement liés à la trame scénaristique de l’univers d’Alan Wake. Si vous ne l’avez pas encore fait, nous ne saurions que trop vous conseiller de vous lancer dans la Definitive Edition, clairement un « must play » de la génération précédente !
Dans Control, on incarne Jesse, la nouvelle directrice du FBC (Federal Bureau of Control, une sorte de FBI du paranormal), lieu où l’on étudie les objets de pouvoir ainsi que les AWE (Altered World Events), des événements surnaturels issus de mondes alternatifs.
On y apprend que la machine à écrire d’Alan Wake serait un objet de pouvoir, terme utilisé pour désigner des artefacts ayant des propriétés paranormales, souvent liés à des mondes alternatifs. De plus, le lac de Bright Falls serait un AWE récurrent, les mésaventures de Thomas Zane et d’Alan Wake étant vouées à se répéter (en témoigne une alarme qui retentit dans les bureaux du FBC, signalant un événement majeur se produisant à Bright Falls).
Le lien entre les deux jeux ne s’arrête pas là puisque la deuxième extension de Control, intitulée « AWE », nous donne des signes de vie d’Alan, toujours coincé dans le lac et continuant à écrire. On le voit d’ailleurs discuter avec un double de lui-même, prétendant être la véritable apparence de Thomas Zane. Ou bien serait-ce Mr. Scratch ? La protagoniste de Control, Jesse, doit également se défaire du Dr Hartman possédé par la Présence Sombre, ennemi principal de cette extension. De quoi étayer les théories quant aux comportements bizarres du docteur. D’autant plus qu’un easter egg est présent sous la forme d’une photo de Mr. Scratch, qui semble bien être de retour.
Qu’attendre d’Alan Wake 2 ?
Difficile de savoir quelle direction l’histoire de ce deuxième épisode va prendre. On nous a appris, via les différents trailers, que nous aurons droit à deux personnages jouables, à savoir Alan Wake, mais également Saga Anderson, une agente du FBI enquêtant sur les événements étranges de Bright Falls. On retournera donc en lieu connu, mais pas que, puisqu’il nous a également été possible de voir des parties de gameplay se déroulant à New York (ville dans laquelle habitait initialement Alan Wake, avant les événements du premier jeu). Impossible donc de savoir si Alan est bien sorti du lac, s’il rêve toujours derrière sa machine à écrire, voire s’il s’agit réellement de lui et non de Mr Scratch, son double, dont le rôle sera avéré dans cette suite.
On peut être certain que Remedy va se jouer de nous, tant par la narration que par la mise en scène, en nous proposant un titre plutôt bien accueilli lors des dernières previews. Petit clin d’œil (ou plus ?) qui nous fait dire que plusieurs surprises nous attendent : Sam Lake, le patron de Remedy, prête ses traits au coéquipier de Saga Anderson (le monsieur est un habitué de l’exercice, puisque Max Payne est modélisé selon son visage). Il jouera donc Alex Casey… qui est également le nom du héros de fiction des romans écrits par Alan Wake. L’orientation du titre vers un genre plus horrifique laisse à penser que Bright Falls n’a pas fini de nous faire frissonner.
