Erik Wolpaw parle de l’éventualité de Portal 3 : Valve est plus petit qu’on ne le croit

Dans l’univers du jeu vidéo, Valve est une entreprise singulière qui a connu son heure de gloire autour des années 2000-2010 malgré une influence toujours aussi importante dans le monde vidéoludique, que ce soit à travers la plateforme Steam ou des jeux tels que Counter Strike ou Dota 2. Aujourd’hui, c’est la licence Portal qui refait parler d’elle, ou plutôt son co-scénariste, Erik Wolpaw, qui évoque Portal 3.

Wolpaw plaisantait en parlant de Portal 3 malgré son souhait de voir une suite

L’an passé, le co-scénariste de la saga Portal, Erik Wolpaw, avait déjà exprimé son souhait de voir la franchise Portal renaitre de ses cendres dans le podcast Kiwi Talkz et il avait parlé de Valve sans filtre :

"Nous devons commencer Portal 3. C’est mon message à... à qui que ce soit. Je ne rajeunis pas.

Le problème, c’est que Valve a 300 employés et je ne connais pas exactement la répartition - combien d’entre eux sont du côté de la production par rapport au côté commercial de Steam par rapport au côté juridique par rapport à n’importe quoi.

Il y a donc beaucoup de coûts d’opportunité à prendre 75 personnes et à essayer de faire un jeu. Même si Valve donne souvent l’impression d’être une bande de gens assis autour d’une piscine à siroter du gin tonic, tout le monde travaille."

C’est dans le dernier épisode du podcast My Perfect Console de Simon Parkin qu’Erik Wolpaw a interrogé une nouvelle fois quant à ces déclarations et à une suite éventuelle de la licence Portal.

"C’est une blague. Mais la vraie raison est que dans une structure plate comme Valve, il y a un coût d’opportunité pour faire quoi que ce soit. Et tout ce qui se passe actuellement chez Valve nécessite le dévouement et la participation des personnes qui y travaillent, et c’est volontaire.

Donc, dans une certaine mesure, j’aimerais faire un Portal 3, mais je comprends que - outre le fait que je plaisante en grande partie lorsque je dis cela, juste pour donner du fil à retordre à Valve et aux gens avec qui je travaille - c’est vraiment sortir et plaider pour quelque chose comme ça, ça pourrait être destructif, juste dans le sens où vous ne voulez pas causer de conflits internes ?

Je pense que c’est ce que je fais, mais je pense que les gens qui pourraient être dérangés par cela comprennent que c’est juste une plaisanterie de ma part."

Erik Wolpaw a donc souhaité parler honnêtement et rappeler que ces déclarations étaient personnelles et ne devaient pas brouiller l’organisation interne de Valve ni le travail des employés du studio. Wolpaw n’est pas inconscient, il connait le secteur ainsi que l’entreprise, et il parle d’ailleurs de la taille de cette dernière et de la perception faussée que le public pouvait en avoir.

"Le fait est que Valve n’est pas une entreprise géante. Les gens pensent parfois que c’est le cas en raison de l’influence démesurée de Steam, mais en réalité, il n’y a pas tant de monde que ça.

Il faut de la main-d’œuvre pour faire vivre Dota, il faut de la main-d’œuvre pour faire vivre CS:GO, et la nature libre de Valve signifie qu’il y a beaucoup d’expériences qui échouent tout simplement. Il se passe donc des choses. Si vous étiez à l’intérieur de Valve, vous penseriez qu’il se passe toujours quelque chose, parce que c’est le cas.

Et même si j’apprécie les choses sur lesquelles j’ai travaillé chez Valve, et le temps que j’y ai passé, et que c’est important pour moi, si je devais choisir entre les jeux de Valve et Steam - qui est, selon moi, la technologie la plus démocratisante qui soit pour permettre aux gens de créer des jeux et de les présenter aux gens - je pense que je choisirais Steam.

Prenez tout ce que je dis avec un grain de sel, car comme toute personne ancrée dans un système, je n’ai pas une vue d’ensemble, mon point de vue est très subjectif. Je pense que le problème que les gens pensent toujours que c’est - et je l’ai fait moi-même, plus pour plaisanter qu’autre chose - est un problème d’argent, mais ce n’est pas un problème d’argent, c’est un problème de main-d’œuvre.

Il faut choisir ce sur quoi on va travailler, et le temps est limité."

Aussi novateur et important soit-il dans l’histoire du jeu vidéo et dans la démocratisation de ce médium, Valve est un studio de petite taille proportionnellement à son influence. Par ailleurs, Wolpaw a souhaité conclure de façon plus légère en expliquant que le rythme auquel Valve sortait des jeux au milieu et à la fin des années 2000 a peut-être aussi influencé la croyance du public selon laquelle l’entreprise a quelque peu ralenti de nos jours.

"Nous avons eu une bonne période. Si vous regardez entre le moment où j’ai commencé en 2004 et la sortie de Portal 2 en 2011, Valve a sorti un nombre impressionnant de jeux pendant cette période - Half-Life 2 Épisode 1, Épisode 2, Portal, Team Fortress 2, Left 4 Dead, Left 4 Dead 2 et Portal 2, ainsi que des mises à jour de plusieurs de ces jeux et des DLC. C’était une période très chargée.

Nous aurions peut-être dû étaler cela sur dix années supplémentaires, nous aurions eu l’impression d’en faire plus !"

Malgré le fait qu’il soit très peu probable qu’une suite de la saga Portal voit le jour, on peut être sûrs que Valve continue de travailler d’arrache-pied que ce soit pour faire évoluer Steam ou faire évoluer ses jeux comme nous avons pu le voir avec l’annonce du lancement de Counter Stirke 2 pour cet été.