Qui est capable de focaliser son attention sur quatre éléments en même temps ? Certes, il est tout à fait possible d’estimer que cette compétence est surhumaine et qu’elle relève du domaine de l’imaginaire. Toutefois, ces préjugés pourraient bien être mis à mal puisque le studio français Blue Loop propose aux joueuses et aux joueurs les plus téméraires de relever le défi avec Quadroids. Derrière ce titre semblable à un mot-valise se cache un jeu de plateformes atypique, exigeant mais également gratifiant, dans un univers futuriste où les robots veulent régner en maîtres…
La guerre des clones
XXIIè siècle. L’humanité est au bord de l’extinction car la Terre devient inhabitable. Le dernier espoir de survie repose sur l’éventuelle découverte d’une planète hospitalière. Pour cela, des vaisseaux guidés par des intelligences artificielles sont lancés un peu partout afin de maximiser les chances de succès. Mais le vil Robocoptus ne l’entend pas de cette oreille mécanique puisqu’il va chercher à profiter de cette situation. Son objectif ultime est de contrôler l’univers tout entier avec son armée de droïdes !
Il y a fort à parier que ce court synopsis vous a peu surpris ou vous a rappelé d’autres débuts d’œuvres de science-fiction. Le scénario ne brille malheureusement pas par son originalité, mais comporte tout de même de savoureuses références et une réelle dose d’humour. En effet, les droïdes sont assez nigauds et il arrive souvent qu’ils fassent quelques bêtises. Bonne nouvelle, vous pouvez découvrir leurs péripéties grâce à des textes en français. Attention cependant, malgré la classification PEGI 3, les dialogues comportent quelques gros mots qu’il vaut mieux passer si vous souhaitez faire découvrir ce jeu aux plus jeunes. De toute façon, la véritable qualité de Quadroids est ailleurs…
La guerre des boutons
Un petit cours est rapidement prodigué permettant de comprendre comment mener à bien l’invasion des planètes. C’est ainsi que le concept central du jeu se dévoile de manière claire et immédiate. L’écran est séparé en quatre parties distinctes mais interconnectées. Lorsqu’un Quadroid apparaît dans l’une des zones, le joueur doit lui faire franchir une série d’obstacles pour l’amener dans un module de téléportation correspondant au point d’arrivée du niveau. Simple, basique.
En tant que jeu de plateformes, Quadroids fait la part belle aux bonds pour pouvoir progresser. Sauter est d’ailleurs l’unique action réalisable ! La difficulté consiste à bien associer l’écran où se situe le droïde à la bonne touche de la manette. En effet, il n’y a que quatre boutons utilisables en tout. Le gameplay se veut minimaliste, toutefois la prise en main nécessite quelques sessions avant de paraître évidente. En outre, il est également possible de paramétrer les commandes selon ses préférences. Une personnalisation très appréciable tant les configurations d’origine peuvent sembler contre-intuitives pour de nombreuses personnes.
La guerre du feu
Maintenant que le concept vous est plus familier, il faut vous prévenir que cette relative simplicité ne dure que quelques niveaux. Très vite, plusieurs éléments viennent complexifier le jeu. En effet, pour mener à bien l’invasion des planètes, un seul droïde n’est parfois pas suffisant. Dès lors, ce sont plusieurs droïdes qu’il faut parvenir à contrôler en même temps. Une composante d’autant plus difficile quand les robots ne sont pas dans le même écran et qu’ils avancent irrémédiablement vers les pièges mortels. Heureusement, Quadroids encourage le sacrifice des machines. Il n’est pas rare de devoir envoyer un premier personnage vers sa mort pour réussir à franchir une mare d’acide avec le second par exemple.
Le jeu propose d’ailleurs de nouveaux pièges et d’autres mécanismes au fur et à mesure de la progression. Les trouvailles sont ingénieuses et se comprennent aisément après quelques tentatives infructueuses. Une mention spéciale pour l’embrasement des droïdes que l’on vous laisse découvrir sur la deuxième planète à envahir. Malgré tout, l’ordre des niveaux présente des pics de difficulté plutôt déstabilisants. Il arrive fréquemment de réussir une zone sans peine pour en baver sur la suivante, et vice-versa. Ceci est assez regrettable et risque de démotiver plus d’un joueur pour poursuivre l’aventure jusqu’à son terme.
La guerre de l’ombre
Il y a cinq planètes à conquérir, toutes étant constituées de vingt niveaux principaux. D’autres zones sont accessibles en collectant des Quarks, une sorte de récompense bonus pour les joueurs les plus persévérants. Néanmoins, au moment du test, un vilain bug efface les Quarks déjà récupérés à chaque démarrage du jeu. L’équipe de développement nous a indiqué chercher une solution. En mettant ce problème de côté, comptez aux alentours de cinq heures pour réussir les cent étapes, pas moins du double pour obtenir toutes les médailles (et ainsi tous les succès). Certains augmenteront le compteur en améliorant leurs scores sur les tableaux des temps en ligne. Les leaderboards comme au bon vieux temps…
Quadroids joue davantage la carte nostalgique avec une patte artistique pixelisée. Les aspects graphiques participent à se focaliser sur l’essentiel. Chaque environnement est rapidement identifiable de par sa morphologie et ses couleurs. Les différents pièges présents un peu partout sont bien visibles, et ce malgré des zones où les échelles de taille varient afin d’ajouter une dimension stratégique sur les déplacements des droïdes. Enfin, les thèmes musicaux parachèvent le sans-faute de la réalisation. À la fois discrets et envoûtants, ils permettent des moments d’évasion comme on peut l’attendre d’une œuvre qualitative de science-fiction.
Testé sur Xbox Series S