Geometric Sniper - Blood in Paris est la deuxième itération du genre créée par Yaw Studios, disponible sur l’écosystème Xbox depuis le 15 février 2023. Le jeu édité par Silesia Games se veut très accessible, que l’on soit hardcore gamer ou néophyte. Mais cette apparente simplicité veut-elle dire que les défis proposés sont dénués d’intérêt ?
Micro Macro Crime Paris
Le jeu apparaissant sur le Xbox Store pour la modique somme de 2,99€, nous étions au départ suspicieux quant à la qualité de l’expérience proposée à ce prix.
Tout de même attiré par la promesse d’un jeu vidéo nous rappelant notre enfance avec le concept des livres “Où est Charlie ?” et proposant un style graphique épuré comme a pu le faire plus récemment un désormais célèbre jeu de société, nous nous lançons dans l’aventure.
- La seule touche de couleur est le sang de nos ennemis
Nous préférons vous prévenir tout de suite. Même si l’action se déroule à Paris, le jeu ne comporte pas de traduction française et seul l’anglais et le portugais sont disponibles. Si cela peut, en apparence, freiner certains joueurs, il suffira en réalité d’avoir quelques connaissances basiques dans la langue de Shakespeare afin de pouvoir avancer dans l’aventure. Il nous faut par exemple trouver des “Drug dealers” ou encore des “Terrorists with detonator”. Concernant les envolées lyriques échangées avec le colonel responsable de l’opération durant l’histoire, elles n’ont aucun intérêt dans l’expérience de jeu. De plus, le rapport de missions disponible avant chaque partie propose la plupart du temps la photo des personnages ou objets que nous devons trouver. C’est pourquoi, même si une localisation eut été la bienvenue, nous ne voyons pas cela comme un réel obstacle au plaisir de jeu.
- Les fenêtres aussi peuvent servir de cachettes à nos ennemis
S’agissant du menu principal, il nous propose quelques éléments tels que le classement général des différents types de partie, les crédits des développeurs ou le réglage du son ainsi que la sensibilité de la caméra. Si au début les modes de jeu ne sont pas légion, la liste va s’agrandir une première fois à la moitié de l’aventure principale et une seconde lorsque que l’on en vient à bout.
Trouve. Respire. Tue.
L’histoire dans laquelle nous incarnons Kelly, snipeuse fraîchement promue, nous a tenu en haleine la bagatelle d’une heure avant d’en voir le bout. Faisant office de tutoriel, les dix missions chronométrées qui nous sont confiées sont extrêmement variées : trouver des terroristes cachés parmi la foule de badauds et les tuer pour ensuite cibler les explosifs posés sur la tour Eiffel ou bien éliminer rapidement les auteurs d’un casse de bijouterie avant qu’ils ne s’enfuient du tableau. Nous pouvons nous cacher régulièrement grâce à une simple pression de la touche X et ce, afin d’éviter les tirs des snipers ennemis et les débusquer avant qu’ils ne nous abattent. Fort heureusement, un signal sonore nous avertit lorsque nous sommes visés et il s’agira donc de se baisser avec le bon timing. Le bruit s’avère très agaçant mais essentiel pour échapper à la mort.
- Les spécialités françaises sont bien représentées
Rien de bien compliqué sur le papier. Chaque tableau fixe représentant un lieu iconique de Paris s’offre à nous, dans lequel nous allons déplacer notre caméra prenant la forme d’un viseur de fusil avec lequel nous allons plus ou moins zoomer afin de repérer nos cibles. Une fois notre objectif identifié, il nous faut retenir notre respiration afin de stabiliser la visée et ainsi toucher précisément au but.
Toutes les ficelles du jeu assimilées et l’histoire terminée, nous nous tournons vers les autres modes de jeu débloqués, espérant un peu plus de challenge, plus par obligation que par réelle envie, l’aventure n’ayant pas été palpitante et se résumant au final en une simple mémorisation des apparitions des ennemis afin de les neutraliser le plus rapidement possible.
- Vraiment bien représentées
Partons donc pour le “Find Mode” qui consiste à trouver un ou plusieurs objets cachés en grand nombre dans les niveaux. Nous avons souri face aux stéréotypes présents : baguette de pain, verre de vin, béret. Bref, la panoplie du parfait petit Frenchy vu par les autres pays est à retrouver. Top… Après plusieurs essais infructueux, nous avons décidé de demander de l’aide à nos amis présents dans la pièce et c’est là que nous avons découvert le véritable intérêt de Geometric Sniper - Blood in Paris. L’amusement partagé devant un jeu vidéo, sur le même canapé et en s’échangeant la manette afin de partager l’expérience, ou en criant “C’est là, c’est là !” avec la frustration amusante de ne pas détenir le pad à ce moment-là est un sentiment que nous n’avions pas ressenti depuis longtemps. Et c’est ainsi que nous avons conclu ce mode en nous amusant à plusieurs, à trouver tous les objets dans des niveaux de plus en plus difficiles.
- Le titre propose un certain nombre de modes de jeu
Les modes “Mercenary” et ”Survivor” ne sont là, en revanche, que pour rajouter du contenu au jeu. Dans le premier, il suffit de trouver les snipers ennemis le plus rapidement possible. Le chronomètre nous offrant peu de temps au départ augmente à chacun de nos frags. Les tireurs d’élite n’apparaissant qu’aux fenêtres, la tâche n’est pas vraiment ardue. Il en va de même pour le second où les niveaux s’enchaînent sans fin et n’ont comme objectif que d’atteindre le meilleur score. Néanmoins, la moindre erreur est synonyme de retour à la case départ mais c’est sans forcer que nous sommes arrivés quatrième mondial au classement, nous prouvant le peu d’intérêt que portent les joueurs à ce mode de jeu.
- Certains déblocables plus tard
Pour finir le tour des propositions qui s’offrent à nous, il faut parler du mode “Élite”. Nous sommes de nouveau face à l’aventure principale mais cette fois-ci, avec une main dans le dos. En effet, le Zoom n’est plus possible tout comme le fait de retenir sa respiration, ce qui nous oblige à bien plus de sérieux, la moindre erreur nous étant également fatale. Un petit agacement est apparu à ce moment, dû au fait que nous retournions systématiquement dans la sélection des missions avant de pouvoir retenter un niveau créant ainsi des longueurs indésirables. Rien de bien méchant mais tout de même dommage.
Pour vivre heureux vivons cachés
Visuellement, le titre est simpliste mais réfléchi, un fond blanc et des traits noirs représentant les lieux, la foule et les objets. La seule variation de couleur est le rouge jaillissant du corps de nos ennemis lorsque nous les touchons. C’est ce level design qui nous met en difficulté à travers les quatres lieux parisiens proposés : l’emblématique Tour Eiffel, la superbe place Vendôme, le célèbre musée du Louvre et pour finir le non moins connu Arc de Triomphe. Il arrive parfois une variation dans ces lieux prenant la forme d’un orage faisant tomber des gouttes d’eau sur notre réticule, rendant la chasse plus difficile.
Nous vous parlions des stéréotypes, il y en a un qui nous a particulièrement fait sourire. L’Arc de Triomphe est le théâtre d’une grève et les habitants y arborent des pancartes affichant un dollar, réclamant ainsi un meilleur salaire et un plus bel avenir pour leurs enfants. Des revendications qui sonnent aujourd’hui comme étant… eh, oh, des dollars ? Mais d’ailleurs, Kelly ne serait-elle pas en réalité américaine ? Car si la description française du titre nous la vend comme étant une compatriote, tout comme le colonel, il en est tout autrement une fois en jeu en version originale ! Ouf, les américains sont là pour nous sauver des terroristes et autres dealers de drogue. Heureusement que nous n’étions pas là pour l’histoire.
- Le mode mercenary nous demande d’être vif
Bref, mise à part leur esthétique, les lieux ne nous ont pas semblé présenter un niveau de difficulté différent, tous construits sur le même schéma : une foule, un lot de fenêtres et des “pièges” dissimulant efficacement les objets dans le mode recherche.
Si nos cibles ne sont pas toutes évidentes à détecter, c’est parce qu’elles sont souvent très ressemblantes. Cachées à la vue de tous, le détail les rendant uniques peut être vraiment tordu. Outre la forme de leur visage, elles se distinguent parfois par leur paire de lunettes ou leur écharpe, d’autres fois plusieurs personnages seront totalement identiques et seule la forme de leurs sourcils ou le fait qu’ils sourient ou non les différencient.
Autant vous dire que si vous jouez sur un petit écran vous pouvez déjà prendre rendez-vous chez l’ophtalmo. Heureusement pour nous, les criminels font systématiquement la gueule ce qui nous aide à les repérer.
- Le haut du classement est facilement accessible
Une ligne pour vous parler de la bande son. Elle est quasi inexistante. Il n’y a presque pas de musique durant la partie et les quelques sons présents, également dans le plus pur cliché parisien, sont peu agréables à l’oreille. Les développeurs ont d’ailleurs l’air d’avoir conscience de la chose puisqu’il est possible de couper le son dans le menu pause à tout moment en jeu.
Pour finir, les chasseurs de succès seront aux anges, ces derniers se débloquent simplement en réussissant les différents niveaux du titre à raison d’un par défi.
Testé sur Xbox Series X
