Une petite fille et son ami renard sur la banquise…Voilà ce qui s’apparente au début d’un conte, et c’est exactement ce que nous propose Never Alone. Développpé par Upper One Games, studio Inuite, ce petit jeu se révèle être tout autant un véhicule culturel qu’un titre plus classique. Vouloir partager sa culture est une chose, mais la recette n’est pas évidente à trouver dans le cadre d’un jeu. Tout dépend de la façon dont les ingrédients sont dosés…
Promenade avec les esprits
La petite Kinisha, accompagnée de son renard blanc, rentre au village, et le retrouve dévasté par un méchant homme qui la prend en chasse. Seule avec son ami canin, elle va croiser des esprits sympathiques et devra vaincre le malheur qui s’est abattu sur les siens pour les retrouver.
Quand on lance le jeu, on est tout de suite happé par l’univers qu’il représente. La Direction artistique de Never Alone est superbe. Les grandes étendues froides balayées par la neige et le vent sont magnifiquement représentées et donnent une ambiance unique au jeu. En quelques secondes, on se projette dans ce monde, représentation stylisée de la banquise au service d’une fable traditionnelle. Cela est bien aidé par des animations très réussies entre les chapitres, reprenant le graphisme particulier des artistes locaux, avec une voix off nous racontant l’histoire en Inuktitut sous-titré. La langue est magnifique, et semble provenir d’un lointain passé chargé d’histoire.
En marge du jeu sont proposés de nombreux petits documentaires, intéressants et de qualité, qu’on débloque pendant les niveaux. Une bonne façon de se cultiver de façon ludique, ce qui était probablement l’objectif des concepteurs.
Le jeu en lui-même révèle vite quel est son public cible. En effet, il y a très peu de difficulté, et il s’apparente plus à une balade au bout du monde qu’à un challenge quelconque. Une balade très courte, puisque 3 heures après avoir commencé on en voit déjà le bout. Il est clair que c’est un public jeune qui est visé, le titre semblant avoir été conçu pour qu’un enfant et un parent y jouent ensemble : pas de violence, pas d’agressivité, mais du merveilleux et une belle histoire. Never Alone ne propose pas de fun, mais un joli moment.
Les limites du jeu
Si la priorité a été donnée à la direction artistique, cela est malheureusement au détriment du jeu en lui-même qui souffre de vrais défauts. Alors que le son a été très travaillé, que les animations sont belles, des bugs viennent entacher ce résultat.
Le gameplay souffre également de menus défauts, à commencer par une inertie trop forte des personnages. Pour éviter les chutes intempestives, la petite fille ne tombe pas quand elle se trouve au bord d’une plateforme, mais recherche son équilibre. C’est un choix comme un autre, mais dans le même temps on doit sauter de ces plateformes en étant près du bord… Très classique dans son déroulement, le gameplay est basé sur l’utilisation des compétences de la petite fille et du renard. En coopération, c’est très agréable et cela fonctionne très bien. Mais seul devant l’écran, changer sans cesse de personnage devient vite laborieux. Voilà qui souligne à nouveau à quel point Never Alone a été développé pour un papa ou une maman jouant avec son enfant.